SENIG 2015 : des propositions pour faire du Gabon le hub sous régional des TIC

Economie
mercredi, 23 décembre 2015 09:47
SENIG 2015 : des propositions pour faire du Gabon le hub sous régional des TIC

(Le Nouveau Gabon) - L’ICANN, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, l’organisme international chargé de la gestion de l’adressage sur Internet est disposé à accompagner le Gabon dans sa marche vers la société de l’information. Promesse en a été faire par le vice-président de l’Icann en charge de l’Afrique, Pierre Dandjinou, lors de la première édition du Salon international de l’Économie numérique et de l’Innovation du Gabon (SENIG 2015) qui s’est tenu du 14 au 18 décembre 2015 à Libreville au Gabon sous le thème : « Jeunesse et numérique, leviers de développement durable ».

Dans les propositions de sa leçon inaugurale sur le thème du salon, Pierre Dandjinou a évoqué l’aide de son institution au Gabon pour l’installation d’une copie des serveurs racines de l’Internet à Libreville. « Nous savons qu’il y a des pays où l’on peut refuser l’accès à l’Internet. Nous savons qu’il y a des pays qui peuvent mettre en place des protocoles pour diviser l’Internet. Nous devons travailler ensemble. (…) Nous sommes en train de discuter de la gouvernance de l’Internet. C’est très important. Il faut que l’on arrête de dire ’’L’Internet c’est 13 serveurs racines et pourquoi les Etats-Unis en ont 11 à eux seuls’’. La question n’est plus à ce niveau. On peut répliquer aujourd’hui les serveurs racines. Et c’est d’ailleurs l’appel que je fais au Premier ministre. Il faut que nous puissions avoir une copie du serveur racine de l’Internet au Gabon. Cela nous permettra à faire beaucoup de choses. Et je suis prêt à aider pour le travail dans ce sens. C’est donc un message d’espoir pour dire que beaucoup de choses sont possibles. Nous devons travailler et arrêter d’être simplement consommateurs de l’Internet », a déclaré Pierre Dandjinou en face des nombreux participants et du Premier ministre, Daniel Ona Ondo.

Le vice-Président de l’ICANN pour l’Afrique n’a pas manqué d’inciter les jeunes à plus d’innovation pour entrer véritablement dans le monde numérique. Pour lui, ce sont les jeunes qui font l’Internet. « Tous ceux qui ont fait de l’Internet ce qu’il est aujourd’hui l’ont fait quand ils avaient autour de 30 ans. Les innovations de l’internet n’ont jamais été le fait de ceux qui ont dépassé cet âge-là. C’est une réalité. Les jeunes ingénieurs américains qui ont découvert le protocole IP avaient entre 24 et 25 ans. Celui a fait arriver le web avait à peine 32 ans. Le promoteur de Facebook a lancé son innovation quand il avait autour de 20 ans. Donc, je crois qu’en Afrique, il y a des potentialités », a rappelé Pierre Dandjinou.

 

Un Centre d’alerte contre la cybercriminalité

L’innovation va également de pair avec la cybersécurité. Le Gabon qui ambitionne d’être un hub des TIC dans la sous-région Afrique centrale pense aussi qu’il faut mettre en place des mesures pour lutter contre la cybercriminalité. Lors des différents panels au SENIG, les experts nationaux et internationaux ont recommandé la création d’un Centre d’alerte pour la lutte contre la cybercriminalité. Un centre qui aura le mérite de prévenir et préparer la riposte aux attaques cybernétiques, selon le directeur général de la Promotion de l’Economie numérique et par ailleurs président du comité d’organisation du SENIG, Cyriaque D. KOUMA.

Autre solution, « en plus du Centre d’alerte pour la lutte contre la cybercriminalité, il y a la poursuite de la mise en place des organes de la gouvernance au Gabon pour développer un écosystème du numérique cohérant et dynamique, relève Cyriaque D. KOUMA. Je pense notamment au Conseil national du numérique, organe consultatif pour associer l’ensemble des acteurs à la prise des décisions ». D’après le ministre de l’Économie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’neme, également intervenant lors des différents panels du Senig 2015, ce Conseil national du numérique, sera une sorte de think-tank réunissant tous les acteurs du secteur des TIC et télécommunications du Gabon. C’est ici que seront discutés les axes stratégiques à mettre en place, les actions les plus importantes à entreprendre et à développer pour faire du Gabon un pôle régional de services numériques à valeur ajoutée. « L’Etat ne sera pas seul dans la réalisation du Gabon numérique. La société civile et les entreprises sont également concernées. La meilleure chose à faire est donc de réunir l’ensemble de ces acteurs au sein d’un organe inclusif », argumente le ministre.

 

La formation en TIC

Au cours des débats, les panélistes du SENIG ont également convenu qu’il fallait faciliter l’accès des jeunes au numérique par la formation et la démocratisation de l’acquisition des ordinateurs et des tablettes. « Par ailleurs, l’on a noté l’adhésion au projet d’incubateur d’entreprise du numérique pour catalyser le développement des contenus numériques adaptés au contexte gabonais avec un impact réel sur la vie des citoyens. Autre proposition et non des moindres, la nécessité du financement du numérique par les initiatives privées », affirme le DG de la Promotion de l’Economie numérique.

La formation en TIC au Gabon reste un problème et le Conseiller spécial du président de la République en matière des TIC, Radwan Charafeddine, indique que le pays en a conscience : « Dans la révolution numérique que nous mettons en place au Gabon, la formation est l’un de nos principaux défis. Nous cherchons à devenir leader en matière de TIC. Nous ne pouvons pas le devenir si nous n’avons pas la matière grise et le capital humain, confie Radwan Charaffedine. Aujourd’hui, après avoir mis en place toutes ces infrastructures numériques, notre objectif est de créer des incubateurs. Cela va nous permettre de soutenir la jeunesse dans le domaine. Dans ce projet d’incubateur, nous avons prévu de faire des formations spécialisées dans le domaine de développement des applications. Mais, il y aura également des formations de niveau plus ou moins BTS qui vont former des jeunes Gabonais à ces métiers spécifiques pour faire en sorte que le Gabon puisse disposer de la matière grise dans le secteur. Mais, notre ambition c’est d’aller beaucoup plus loin. Nous faisons les choses par étape. Nous allons commencer par cet incubateur (annoncé au terme du premier trimestre 2016, ndlr) et si cela marche bien, nous allons aller plus loin avec la création des Masters spécialisés en TIC. »

Le Senig plateforme de partage des expériences

La première édition du Senig a enregistré d’après les organisateurs près de 1500 participants. Institutions publiques intervenant dans le domaine du numérique et opérateurs privés ont exposé leurs innovations à ce salon. Et le Premier ministre gabonais n’a pas manqué de les remercier. « Je tiens à remercier solennellement les opérateurs privés pour leur contribution. Je les encourage à densifier leurs opérations aux côtés de l’Etat pour l’atteinte des objectifs du plan sectoriel Gabon numérique. Pour cela, le gouvernement de la République les rassure de la dynamique d’amélioration du climat des affaires qui conditionne et garantit la pérennité de leurs interventions », a déclaré le Pr. Daniel Ona Ondo. D’après le Premier ministre gabonais, « la tenue du Senig répond à la volonté du président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence, Ali Bongo Ondimba, de voir se tenir dans notre pays des événements dans le domaine du numérique pour marquer la détermination du Gabon à en faire un instrument essentiel de son développement. Le Senig se veut une plateforme ouverte à tous et propice au partage des expériences et un rendez-vous annuel d’échanges entre l’ensemble des acteurs du secteur leur permettant d’évoquer les questions liées au numérique ».

L’objectif déclaré du SENIG, a insisté pour sa part le ministre de l’Économie numérique et de la Poste, Pastor Ngoua N’neme, est de parvenir à la révolution numérique du Gabon. « L'ambition du Président Ali BONGO ONDIMBA est de développer les TIC dans notre pays pour en faire un levier important de croissance et de transformation sociale, c'est le sens des importants investissements d'infrastructures entrepris dans le cadre du Plan Gabon Numérique pour connecter la population gabonaise et préparer notre pays le Gabon à la révolution numérique. Le Salon de l’Economie Numérique et de l’Innovation du Gabon (SENIG) qui se situe dans le droit fil de cette ambition vise à promouvoir et à vulgariser les TIC au sein de la population, de la jeunesse en particulier et parmi les décideurs. Suivant le vœu du Président Ali Bongo Ondimba, nous allons travailler très dur pour faire du SENIG l'événement annuel sous régional de référence en matière de TIC », a déclaré le ministre.

C’est en décembre 2016 que se tiendra la prochaine édition du SENIG. D’après les organisateurs, plusieurs innovations et de nombreux experts et opérateurs internationaux et régionaux seront au programme. « Le SENIG est un salon international dont l’ambition cette année était de le mettre sur la rampe avec l’espoir qu’il deviendra une plateforme de référence sur le plan international », affirme Cyriaque D. Kouma, le président du Comité d’organisation du SENIG.

Beaugas-Orain Djoyum

 
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