Afrique centrale : le mode d’emploi de l’émergence selon le Trésor français

Economie
mercredi, 26 juillet 2017 12:08
Afrique centrale : le mode d’emploi de l’émergence selon le Trésor français

(Le Nouveau Gabon) - Dans la dernière livraison de la Lettre d’Afrique centrale du Trésor public français relayée par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, les économies de l’espace communautaire doivent fournir des efforts pour atteindre les objectifs d’émergence qu’ils se sont fixés dans un horizon de 15 ou 20 ans.

L’analyse des experts de ce rapport fait savoir que le développement des économies, d’un Etat à l’autre, n’est plus uniquement le fait des performances réalisées dans le domaine agricole, mais dans le secteurs des services et l’industrie. Toutes choses qui font encore défaut aux pays de la CEMAC. Une situation qui nécessite selon les experts du Trésor français, de profondes mutations structurelles d’autant plus que la part de l’agriculture dans le PIB de certains pays comme le Cameroun, est en baisse constante. Ce secteur, y compris les industries extractives, a vu son apport dans le PIB de ce pays chuter de 24% entre 1986 et 1990 à 20% en 2016.

Les analystes français cités par Jeune Afrique soulignent que « cette évolution se fait essentiellement au bénéfice des services; la part de l’industrie, hors extraction, n’augmentant que d’un point » sur la période. Car, en dehors du Tchad où les experts constatent un désinvestissement consécutif au manque d’investissements et au vieillissement des équipements industriels, la CEMAC connaît encore un apport très limité dans ce secteur, caractérisé par une réduction de la productivité des industries, pourtant grands pourvoyeurs d’emplois et de devises.

Analysant les secteurs porteurs dans les principales économies de ces pays, notamment l’agriculture, les industries extractives, le secteur hors extractif, les services et les autres domaines, le rapport note une plus grande concentration des emplois dans les services avec une moyenne de plus de 45%, tandis que l’agriculture oscille entre 2% en Guinée équatoriale et 26% au Tchad, en passant par 6% au Gabon, 12% en RCA et 7% au Congo. Au Cameroun, au Tchad, en RCA et au Congo, l’agriculture occupe le haut du pavé en termes d’emplois. Le secteur pourvoit respectivement 62% des emplois au Cameroun, 76% au Tchad, 72% en Centrafrique et 42% au Congo. Les services s’établissent à 29% de postes de travail au Cameroun tandis qu’au Gabon, le secteur occupe 64% des travailleurs. Le secteur hors extraction partage sensiblement des contributions qui tournent autour des mêmes performances.

Exception faite de la Guinée équatoriale où les hydrocarbures occupent 70% de l’activité économique, tous les autres pays possèdent plus ou moins un embryon de diversification économique. Du fait de la baisse des cours du pétrole couplée à la baisse de production de l’or noir, le secteur pétrolier et des hydrocarbures en général, connaît une baisse d’activités et donc de l’emploi. Quant à l’industrie, elle stagne à 20% au Cameroun, 12% au Gabon, 15% en RCA et 11% au Tchad, 16% au Congo et procure 13% d’emplois en Guinée équatoriale.

« Dans tous les pays, le développement des industries non extractives apparaît modeste, et la baisse de la productivité de l’industrie interpelle », conclut le rapport qui constate que les changements structurels symptomatiques de l’émergence d’une économie ne sont pas encore visibles en Afrique centrale. Et le Trésor public français de conclure que les pays de la CEMAC « semblent loin d’emprunter la voie de l’émergence qui fut celle des pays asiatiques».

SeM

 
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