BAD : les gouverneurs d’Afrique centrale en mission consultative au siège de l’institution

Economie
jeudi, 28 février 2019 16:47
BAD : les gouverneurs d’Afrique centrale en mission consultative au siège de l’institution

(Le Nouveau Gabon) - Après leurs homologues d’Afrique de l’Ouest en début de semaine, les ministres de l’Economie d’Afrique centrale, par ailleurs gouverneurs de la Banque africaine de développement pour la région, ont été conviés à une réunion consultative avec les dirigeants de la Banque africaine de développement (BAD), le 26 février 2019, au siège de l’institution à Abidjan (Côte d’Ivoire).

Au cours de leurs échanges, jugés fructueux, ils ont passé en revue les projets nationaux et régionaux et posé avec les dirigeants de la Banque les bases d’un développement accru de leur région.

De son côté, le directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale, Ousmane Doré, a souligné l’impact notable des projets financés par la Banque sur les populations.  « Les engagements de la Banque dans la région ont atteint 13 milliards de dollars en 2018, pour un total de 531 opérations », a-t-il indiqué, ajoutant que 2019 serait une année de coopération approfondie avec la région.

M. Doré a notamment cité plusieurs projets transformateurs financés par la Banque. Grâce au Fonds africain de développement, quatre des sept pays de la région ont été interconnectés, en moins de dix ans, par des axes routiers. Il s’agit du Cameroun, de la République centrafricaine (RCA), du Congo Brazzaville et du Tchad. Ces corridors ont divisé par cinq les coûts de transport entre zones de production et zones de consommation. Autre exemple, le programme de facilitation des transports entre Douala, Bangui et Ndjamena : il a développé les échanges dans la zone ainsi que le commerce à l’extérieur de la zone CEMAC, améliorant l’efficacité de la chaîne logistique de transport.

Dans le domaine énergétique, deux projets ont vu le jour, l’un à Kribi, l’autre grâce à l’interconnexion des réseaux électriques entre la RCA et la République démocratique du Congo (RDC).

Le projet de fibre optique “Backbone Afrique centrale” (Cameroun, Congo et RCA) a pour objectif d’améliorer la connectivité, le « e-banking » et le transfert d’informations sur le climat des affaires et les marchés.

La Banque a également financé un projet de renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Libreville, au Gabon.

En novembre dernier, lors du Forum pour l’investissement en Afrique, à Johannesburg, la Banque africaine de développement, Africa50 et d’autres partenaires ont conclu un accord de financement d’un montant de 500 millions de dollars pour la construction du premier pont route-rail reliant les deux voisins congolais, République du Congo et RDC.

A son tour, le vice-président et économiste en chef de la Banque, Célestin Monga, a présenté un tableau économique du continent, et plus précisément de l’Afrique centrale. Il a ainsi souligné les principaux défis à relever pour améliorer la croissance inclusive. Il s’agit, selon lui, de la paix, la sécurité, la gestion et la stabilité macroéconomique, ainsi que la poursuite du renforcement des infrastructures de base et l’intégration régionale.

M. Monga a également relevé la nécessité pour les Etats de la région de diversifier leurs économies, à travers l’agro-industrie, la pêche et l’élevage.

Le gouverneur du Gabon, Hilaire Machima, dans son intervention, a abondé dans ce sens : « cette politique porte déjà ses fruits depuis que le gouvernement de mon pays s’emploie, depuis quelques années, à transformer le bois sur place. Quelque 80 entreprises de transformation de bois existent au Gabon ».

Afin de mettre en lumière l’importance d’une augmentation de capital pour la Banque, la vice-présidente chargée des finances, Swazi Tshabalala, est revenue sur les orientations stratégiques de la première réunion des gouverneurs, tenue l’an dernier à Rome. « Les priorités de la Banque, ‘’High 5’’, sont au cœur du programme de développement de l’Afrique », a-t-elle réaffirmé.

De concert, les gouverneurs ont apporté leur soutien à la Banque.

« Nous avons une banque qui innove. Nous avons besoin de ressources significatives pour faire avancer l’Afrique et notre région », a ainsi déclaré le gouverneur de la Banque pour le Cameroun, Alamine Ousmane Mey.

Son homologue pour la Guinée équatoriale, Lucas Abaga Nchama, a, quant à lui, souligné les énormes besoins du continent en matière de développement, notant que « L’augmentation du capital [de la Banque, NDLR] est importante. Notre avenir réside dans l’intégration régionale ».

Selon le gouverneur de la Banque pour le Tchad, Issa Doubragne : « nous avons toutes les raisons d’espérer ». Ce à quoi le Président Akinwumi Adesina a répondu, en guise de conclusion : « nous continuerons à travailler avec ardeur pour l’Afrique que vous souhaitez ».

Stéphane Billé

 
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