Secteur pétrolier au Gabon : des grèves et des millions de dollars en fumée

Hydrocarbures
jeudi, 19 avril 2018 11:26
Secteur pétrolier au Gabon : des grèves et des millions de dollars en fumée

(Le Nouveau Gabon) - Depuis 2015, la société pétrolière Addax Petroleum Oil and Gas Gabon (Apogg), vit au rythme d’un climat social tendu, et qui au fil des temps, devient délétère. Au cours de cet exercice, une grève de 14 jours avait paralysé les sites d’Obangué et de Tsiengui, qui produisent respectivement, 14 000 et 5 000 barils quotidiens, soit un total 19 000 barils par jour.

La perte fut énorme : au troisième jour de ce mouvement d’humeur, la société avait déjà subi 2,2 milliards FCfa de pertes financières. Huit jours plus tard, selon la compagnie, 152 000 barils de pétrole avaient été perdus pour plus de 10 milliards FCfa de pertes financières.

Au final, ce furent 266 000 barils de pétrole et plus de 20 milliards FCfa de pertes qu’enregistrait la filiale locale du Chinois Sinopec. Depuis le début de cette année, à la suite d’une potentielle cession des actifs de la société à un autre groupe, les travailleurs réclament le paiement d’indemnités de bonne séparation et formulent d’autres exigences.

Plus de deux semaines après le lancement de la grève, plus de 6,5 milliards FCfa de pertes financières ont déjà été enregistrées. Et le mouvement semble se radicaliser avec la sortie d’un chapelet de préalables que le syndicat égrène.

La société gabonaise de raffinage avait enregistré, lors de la grève de décembre 2014 qui avait paralysé l’ensemble du secteur jusqu’au début de l’année 2015, plus de 18 milliards FCfa en un peu plus d’un mois, soit 400 millions FCfa par jour. Au-delà de la compagnie chinoise, d’autres opérateurs comme Shell, ont déjà fait les frais de ces mouvements d’humeur. En janvier 2017, la grève des travailleurs de la compagnie anglo-néerlandaise avait occasionné des pertes financières de 4,5 milliards FCfa.

Total Gabon, Perenco et Marathon n’ont pas été épargnées par ces mouvements dont l’impact financier est considérable. Ainsi par exemple, chez Total Gabon, la production de pétrole avait chuté d’environ 50%, entraînant une paralysie de tous les sites offshores de la compagnie.

Ce fut plus difficile chez Shell qui avait vu 80% de ses activités arrêtées. Les deux majors, Total et Shell à cette époque, avaient essuyé des pertes considérables qui avaient eu pour effet, de ralentir considérablement la production en 2015 et de baisser le chiffre des compagnies au cours de l’exercice éponyme. Car, déjà en avril 2011, une grève de quatre jours avait laissé le pays au bord de la paralysie, coûtant, selon l’Onep, le puissant syndicat pétrolier, 60 milliards FCfa à l’Etat gabonais.

Toutes ces grèves n’ont pas aidé un secteur qui, ces derniers temps, tente de tirer profit du retour à l’embellie observée sur le marché international où, le baril de Brent se négocie depuis quelques jours, au-dessus des 70 dollars.

L’accumulation des pertes n’est pas pour rassurer la compagnie Addax Petroleum qui envisage depuis quelques mois, de mettre sur le marché ses actifs. En fait, une dépêche de l’AFP de décembre 2017, rapportait que l’opérateur chinois a pris langue avec la banque française BNP Paribas, en vue de mener l’opération de cession des actifs des champs onshore de Dinonga, Irondou et Koula/Damier ainsi que le site offshore d’Etam.

Une décision qui concerne également les actifs de la compagnie au Nigeria, et qui venait à la suite d’une autre, portant sur la fermeture des bureaux de Genève, d’Aberdeen en Ecosse et de Houston aux Etats-Unis.

PcA

 
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