Le Gabon mise sur les infrastructures de base pour doper sa compétitivité

Infrastructures
mercredi, 24 août 2016 19:37
Le Gabon mise sur les infrastructures de base pour doper sa compétitivité

(Le Nouveau Gabon) - Le déficit d’infrastructures de base dans le secteur de l’énergie, des transports, de plateformes logistiques a, pendant des décennies, rendu aléatoire le développement de plusieurs activités économiques du Gabon. Conscientes du rôle primordial que celles-ci devaient jouer dans le développement économique, le gouvernement a mis à profit ces dernières années pour réduire les principaux handicaps qui contrecarrent l’efficacité de l’économie nationale.

Ainsi, depuis 2009, le réseau routier a connu une augmentation de 75%, la production énergétique a augmenté de 66% et celle d’eau de 22%. Ces infrastructures ont permis le développement de projets tels que le Complexe métallurgique de Moanda, qui n’aurait pas été fonctionnel sans l’approvisionnement en électricité du nouveau barrage du Grand Poubara, ou encore le programme GRAINE qui n’est réalisable que grâce à l’extension du réseau routier national.

Dans la lancée, le port d’Owendo a également connu une extension qui permet de réduire les délais et les coûts de débarquement qui sont aujourd’hui encore beaucoup trop élevés. Et qui, de manière directe, renchérissent le coût des denrées importées et pénalisent les opérateurs économiques qui importent ou exportent des marchandises, dont certaines sont périssables. L’augmentation de ses capacités logistiques (embarquement / débarquement et stockage) était ainsi devenue une nécessité pour accompagner le développement de l’économie et l’augmentation du volume de la production industrielle.

La construction d’un quai de débarquement aménagé, spécialisé exclusivement pour les bateaux de pêche, est également nécessaire au développement de ce secteur. Car, faute d’un potentiel bien développé, le port d’Owendo ne permettait pas aux bateaux européens qui pêchent dans nos eaux territoriales de satisfaire la clause contractuelle les obligeant à débarquer au moins 30% de leurs captures dans nos ports. Ce qui constitue un manque à gagner très important pour l’économie.

Pour résoudre cette situation, le gouvernement a impulsé, dans le cadre du PPP entre l’Etat Gabonais et Olam Gabon au sein de la co-entreprise GSEZ (Gabon Special Economic Zone), la construction d’un port commercial et d’un port minéralier en extension des infrastructures existantes du port d’Owendo. Ce nouveau port s’étend sur une surface de 18 hectares, en grande partie gagnés sur la mer. Il aura une capacité de 3 millions de tonnes / an. Il disposera d’un quai de 690 mètres de long, d’une aire de stockage des marchandises générales, de huit silos à grain d’une capacité de 10 000 tonnes, de 5 cuves de stockage d’huile de palme d’une capacité de 8 000 tonnes, de hangars et d’une station-service.

Pour mener à bien ce projet, 181 milliards de FCFA ont été mobilisés. Ce port sera un outil clé pour la compétitivité du pays, et utilisera des technologies de pointe qui réduiront considérablement les coûts et délais d’embarquement et de déchargement. Cela devrait avoir un impact sur la baisse des prix alimentaires et des denrées importées.

Les travaux de construction ayant déjà démarré, ce port commercial devrait être opérationnel au deuxième trimestre de 2018.

En plus de ce port commercial, la construction d‘un nouveau quai minéralier permettra d’évacuer des quantités plus importantes de minerais et soutiendra le développement de ce secteur. Ce port minéralier, d’une capacité de 10 millions de tonnes, s’étendra sur 25 hectares et disposera d’un terminal d’agrégats de manganèse. Des rails supplémentaires seront construits sur 1,5 km pour raccorder le chemin de fer, notamment sur la ligne Nkok – Owendo, à ce nouveau port minéralier. Il est prévu d’automatiser le chargement et le déchargement, par un dispositif de « stocker – reclaimer » d’une capacité de 10 millions de tonnes. Ce dispositif permettra de réduire sensiblement les délais de transbordement.

A proximité du terminal minéralier, 20 hectares seront également dédiés à la construction d’un futur chantier naval qui permettra d’offrir des services de réparation aux bateaux évoluant dans le Golfe de Guinée. Tous ces investissements devraient participer au renforcement de l’attractivité du port et avoir des retombées sur l’emploi. De ce fait, il contribuera à la diversification économique du Gabon et devrait générer plus d’un millier d’emplois. Son coût estimatif est d’environ 300 milliards de FCFA.

Synclair Owona

 
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