Avec 408 milliards FCFA, le Gabon se positionne confortablement dans la « bataille » portuaire qui s’est ouverte en Afrique centrale  

Logistique
mardi, 28 août 2018 16:02
Avec 408 milliards FCFA, le Gabon se positionne confortablement dans la « bataille » portuaire qui s’est ouverte en Afrique centrale  

(Le Nouveau Gabon) - La forte concurrence qui sévit actuellement dans ce secteur dans la sous-région d’Afrique centrale ne laisse pratiquement aucun pays indifférent. A coup de milliards, les Etats se sont engagés dans de lourds et costaux investissements, pour la construction, l’équipement et la modernisation des infrastructures portuaires.

Pour coller à cette mouvance, en moins de trois ans, avec près de 408 milliards FCFA d’investissements dans ce secteur, le Gabon n’entend nullement rester en rade de cette révolution, à coté de ses voisins que sont : le Cameroun avec les ports de Kribi et de Douala; le Congo, avec Pointe-Noire et la Guinée équatoriale, avec Malabo.

Pour mettre son dispositif portuaire à jour, le pays a bénéficié d’un Partenariat public –privé, entre la société Olam international et l’Etat gabonais. Ainsi, au cours de la période étudiée, la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ), société issue dudit partenariat, dans son secteur de logistique portuaire, a investi 398 milliards FCFA dans la construction du New Owendo International Port (NOIP) (150 milliards FCFA), et du port minéralier (248 milliards FCFA).

Dans le même temps, le port historique d’Owendo, opéré par Gabon port management, société du groupe Bolloré, malgré son vieillissement et sa saturation, a également reçu une cure d’investissements, de l’ordre de 10 milliards FCFA, dans la période allant de 2010 et 2017

L’impact sur l’économie

Selon une étude réalisée par l’économiste Mays Mouissi et rendue au mois de mai dernier, les 398 milliards FCFA investis par Olam pour ériger le New Owendo International Port (NOIP) et son port minéralier, ont eu un caractère particulièrement structurant pour le secteur.

Entre 2016 et 2017, la quantité de marchandises traitées dans l’espace portuaire d’Owendo a atteint 7,6 millions de tonnes, en hausse de 28,4%. Malgré le recul de la quantité de marchandises traitées hors manganèse, le niveau exceptionnel des exportations du minerai de manganèse en 2017 a suffi à booster les volumes portuaires.

En outre, la mise en service du NOIP et du port minéralier a favorisé l’accroissement des volumes traités, l’augmentation du nombre de rotations de navires et, probablement un accroissement du chiffre d’affaires du secteur.

S’agissant du New Owendo International Port, cette infrastructure a permis d’accroitre de 600%, les exportations d’huile de palme et de baisser les prix des prestations d’acconnage et de relevage des containers pleins à l’import au port d’Owendo. Le traitement des containers frigorifiques a également baissé de 40%, tandis qu’une autre baisse a été de 20% effectuée sur les autres catégories. Enfin, ces places portuaires ont permis d’introduire la tarification à la boîte qui n’était toujours pas pratiquée au Gabon.

Malgré la cession de l’activité conteneurisée par GSEZ du NOIP au groupe Bolloré, ce port a eu un impact significatif sur les performances portuaires, la qualité de service et la réduction du temps d’attente des navires est passée de quatre jours en moyenne en 2016, à moins de 24 heures.

Le NOIP a aussi permis d’apporter des solutions aux problèmes rencontrés sur l’ancienne installation portuaire à savoir : la congestion du port ; le manque d’efficacité; l’infrastructure portuaire insuffisante (2 postes à quai) ; l’absence de concurrence et les coûts élevés.

Seulement, à ce niveau d’activités du NOIP et du port minéralier de GSEZ, il est encore un peu difficile de mesurer de façon exacte et exhaustive la contribution de ces deux infrastructures dans la formation du PIB du secteur des transports au Gabon.

Il est cependant plus aisé d’entrevoir comment elles vont contribuer, directement ou indirectement, à la compétitivité et à la création de richesses dans d’autres secteurs comme les mines, l’industrie, l’import-export ou sur les niveaux des prix de certains produits importés.

Stéphane Billé

 

 
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