Les défis du premier gouvernement Issoze Ngondet

Une Economie
samedi, 08 octobre 2016 16:39
Les défis du premier gouvernement Issoze Ngondet

(Le Nouveau Gabon) - Infrastructures, travaux publics, habitat et logement, agriculture, agro-industrie, investissements, promotion des Pme, économie numérique, transports, économie forestière, etc., constituent les défis que le premier gouvernement Issoze Ngondet devra impérativement relever.

Ces différents départements ministériels doivent travailler à «la mise en œuvre des mécanismes de solidarité nationale en faveur des couches les plus vulnérables», d’accélérer la relance de l’économie et de créer davantage de sources de croissance. C’est ainsi que le chef de l’Etat a consacré pas moins de 12 départements ministériels au développement et aux questions économiques. Les ministères de l’Economie, du Budget et des comptes publics, de l’Agriculture et de l’élevage, des Pme, des Investissements et du commerce, des Transports, du Pétrole, de l’Economie numérique, de l’Economie forestière, de l’Energie et de l’eau, des Infrastructures et des travaux publics, de l’Habitat social et du Logement, du Travail, et enfin le ministère des Mines.

Les 9 ministres délégués affectés au renforcement des ressources humaines dédiées à l’accomplissement des tâches relatives à ces grands chantiers, portent à 21, le nombre de compétences que le chef de l’Etat dédie à la relance de l’économie qui doit plus que jamais faire preuve de résilience face à la conjoncture économique défavorable. Ainsi donc, c’est pratiquement la moitié du gouvernement du 2 octobre 2016, qui doit «œuvrer au plus vite à la relance de l’économie».

L’agriculture d’abord

Aux manettes, l’on retrouve Yves Fernand Manfoumbi, économiste, ancien coordonnateur général du Plan stratégique Gabon émergent, désigné ministre de l’Agriculture et de l’élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine. Cet homme dont la vue transversales sur les options et les orientations économiques du pays constitue un sérieux atout dans ce département ministériel en charge de sortir le pays du cycle des importations de denrées alimentaires.

A terme, il est en effet question de booster le programme Graine qui a pour objectif de rendre son autonomie alimentaire à un pays qui importe annuellement pour 325 milliards FCFA de nourriture pour ses 1,8 million d’habitants. Ce département ministériel est d’autant plus important qu’en développant l’agriculture, on pense à l’agro-industrie, et donc à la transformation.

Source de création d’emplois et de richesses, donc de valeur ajoutée, ce secteur au cours des dernières a permis de réaliser des bonds importants dans la croissance du pays. Les filières qui en bénéficient sont entre autres l’hévéa et le palmier à huile. Un aspect qui sera suivi par le ministre délégué en charge de l’agro-industrie Françoise Assengone Obame.

Confirmer les succès de la filère bois

Du haut des 350 milliards de FCFA de chiffres d’affaires que la filière a enregistré au cours des dernières années, et des 8000 emplois créés à travers la centaine d’unités industrielles ouvertes depuis la mise en œuvre de l’interdiction d’exportation de grumes, le bois prend une place croissante dans l’économie nationale. C’est ainsi qu’un département ministériel dédiée à l’économie forestière a vu le jour. Celui-ci va préparer l’arrive prochaine de la bourse nationale du bois du Gabon, un établissement public créé le 5 juillet 2016.

Cette bourse doit développer l’activité de cette filière porteuse, et rendre les produits gabonais compétitifs sur le marché international. Outre le développement d’un marché du bois plus attractif et compétitif, la BNBG se donne également pour missions, de réguler l’activité du commerce et d’industrie de transformation, contribuer au contrôle de l’exploitation illégale de la ressource, maîtriser la traçabilité des produits, et mettre sur le marché des produits certifiés.

Dans le cadre de la construction des logements sociaux, le bois sera utilisé en remplacement du béton dans certains cas, et devrait, avec l’ouverture prochaine d’une école supérieure d’arts déco à la zone économique de Nkok, permettre de passer à la troisième transformation.

La contribution de la filière qui sera pilotée par Estelle Ondo, s’est établie en 2015 à 226 milliards FCFA tandis que la pression sur la ressource a diminué de 45% au cours de la même année. Pendant ce temps, le rendement triplait. Jusqu’en 2009, le Gabon percevait environ 45 milliards FCFA par million de mètres cubes de bois coupés ; il est passé à 141,5 milliards FCFA pour la même quantité en 2015.

Poursuivre les investissements

Le ministère du Budget et des comptes publics, désormais dirigé par Mathias Otounga Ossibadjouo, devra pour sa part prendre d’importantes mesures afin de multiplier les recettes budgétaires de l’Etat qui a besoin de ressources financières pour, non seulement assurer le financement des projets de développement, mais également tenir ses engagements, notamment en ce qui concerne les salaires des fonctionnaires et agents publics, les assurés sociaux, les fournisseurs ainsi que les prestations sociales et familiales. Cette mission sera partagée avec le ministère de l’Economie qui lui devra rester vigilant quant à la mobilisation des ressources permettant de financer l’économie et de galvaniser les services de l’assiette.

Une économie ne se développant pas sur fonds propres de l’Etat, les dirigeants gabonais savent qu’il va falloir se tourner davantage vers les investisseurs privés. Raison pour laquelle la promotion des investissements privés constitue un volet important dans cette équipe gouvernementale. C’est pourquoi le segment industriel a été associé à ce pan, question d’orienter en priorité les fonds levés auprès des partenaires techniques et des marchés financiers. Sa collègue des Transports et de la logistique, Flavienne Mfoumou Ondo, nouvelle entrante, s’occupera principalement du développement dans un secteur des services en pleine croissance.

Vers une économie numérique

Le Gabon est engagé dans un vaste mouvement de numérisation de son territoire. Ce n’est pas un hasard si depuis 2009, l’économie numérique, l’un des moteurs de croissance du Gabon des services, constitue aujourd’hui un secteur stratégique pour le gouvernement gabonais. Pour y parvenir, l’Etat a engagé d’importants moyens qui lui ont ouvert les voies d’une progression exponentielle. En sept ans, c’est l’un des secteurs qui ont propulsé la croissance économique du Gabon et créé un important portefeuille de richesses et de valeur ajoutée.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui hérite de ce département ministériel en plus de la communication, de la culture et des arts, doit consolider les acquis des dernières années. A titre d’illustration, en 2014, la téléphonie mobile, les fournisseurs d’accès à internet, la monétique etc., ont réalisé 293 milliards de FCFA, soit 5 % du PIB du pays. Deux ans plus tard, l’on se situe à 400 milliards de chiffre d’affaires.

Sur cet aspect spécifique, et afin de favoriser un impact réel du numérique, le ministre d’Etat devra, entre autres, poursuivre l’extension de la fibre optique, et finaliser la mise en œuvre du Backbone national, stabiliser et consolider les acquis et performances des entreprises de ce secteur à forte valeur ajoutée.

La poursuite des infrastructures sur l’ensemble du territoire connaîtra, avec la construction des logements sociaux, le passage à la seconde étape des projets.

Ces deux secteurs seront particulièrement suivis de près par les populations. Les hommes qui en ont la charge auront à cœur de surmonter les écueils qui ont mis en difficulté l’accomplissement de ces chantiers tout au long du dernier septennat, en changeant de modèle économique dans le financement et la réalisation. La recherche des partenaires techniques et financiers pouvant migrer du schéma classique au partenariat public-privé, va constituer l’épine dorsale de leurs missions.

Synclair Owona avec G.E.

 
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