Le Gabon va mettre sa stratégie nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle à jour

Une Economie
vendredi, 21 octobre 2016 19:22
Le Gabon va mettre sa stratégie nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle à jour

(Le Nouveau Gabon) - C’est l’une des principales recommandations adoptées lors du Conseil de ministres tenu ce 20 octobre 2016 à Libreville. Cette initiative qui consiste à corriger le faible impact des multiples politiques nationales en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire ces dernières années, vise à relever l’essentiel des défis auxquels est confronté le secteur agricole et de palier à ces différentes carences. Cette lourde tâche qui incombe au nouveau ministre de l’Agriculture, Yves Fernand Manfoumbi consistera à réhabiliter et à booster le secteur agricole gabonais à travers la mise en œuvre effective du Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnel (PNIASAN).

Valorisation le potentiel agricole

Elaboré par le cabinet marocain Valyans et validé en mars 2015, le PNIASAN est conçu comme une interprétation nationale du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PPDA). Il constitue un cadre de référence de toutes les interventions dans le secteur agricole et rural pour la période comprise entre 2014 et 2020. Il inclut de ce fait, le plan sectoriel élevage, agricole, pêche, aquacole du Plan stratégique Gabon émergent. Il s’agira, avec ce dispositif, de valoriser l’important potentiel dont regorge le pays en matière agricole. Notamment, en tirant meilleur avantage des atouts naturels du pays que sont son aspect climat, chaud et humide, largement propice à l’agriculture, avec près de 20 millions d’hectares de terres arables et une pluviométrie de 1800 à 4000 mm par an.

A preuve, les études géologiques ont recensé des zones favorables au développement d’une agriculture diversifiée, orientée vers les préférences de production de subsistance pour les besoins individuels (bananes, taros, maïs, manioc, maraîchage, élevage d’ovins et de volailles entre autres) pour l’autosuffisance des populations gabonaises. Mais également vers des cultures extensives pour la redynamisation de l’agriculture commerciale (approvisionner les marchés locaux), qui connait une croissance significative avec l’aide d’autres programmes d’appui tel que l’IGAD.

Accroitre la participation du secteur agricole au PIB

En plus de ses atouts, le Gabon possède des structures efficaces pour la stimulation de l’agriculture industrielle. Il s’agit par exemple de la Caisse de stabilisation et de péréquation qui jouit du monopole sur l’achat du café et du cacao et sur sa commercialisation. Tandis qu’Olam et SIAT Gabon se chargent respectivement de l’exploitation du palmier à huile et de l’hévéaculture.

Bien que possédant un important dispositif de terres cultivables, le secteur agricole au Gabon ne participe qu’à une très faible hauteur dans son PIB. Le PNIASAN vise ainsi à porter cette contribution de 5% à 20% d’ici 2020. En effet, le pays souffre de quelques insuffisances qui freinent son développement notamment : l’exode rural ; la non valorisation de ce métier ; le vieillissement des producteurs ; le manque de professionnalisation du secteur ; la faiblesse des rendements...

La dynamique du Plan stratégique Gabon émergent

Pour pallier aux manquements du secteur agricole, le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) prévoit un accroissement de la production périurbaine au moyen de fermes agropastorales associant élevage, pisciculture et aviculture. Le but final est la mise en place d’un pôle agroalimentaire qui permettrait ainsi la transformation locale des denrées et assurera la sécurité alimentaire sur le plan national. Le ministère de l’Agriculture prévoit d’investir en moyenne 30 à 40 milliards de francs CFA (45-60 millions d’euros) par an, sur les dix prochaines années pour atteindre les objectifs du PDDAA ratifiés par le Gabon en mai 2013.

Quatre principaux pôles agricoles ont ainsi été recensés. Il s’agit d’Andem, de la Ngounié ; du Woleu-Ntem et de Boumango. Chacun de ses pôles représente des segments agricoles et agro-industriels spécifiques tels que : les projets agro-industriels (sucre, élevage, bovin, produits vivriers, cacao, café, et les petites filières d’élevage), le développement agro-industriel (palmiers à huile, caoutchouc, aviculture) ; les agropoles (culture extensive : riz, maïs, soja, arboriculture de fruits tropicaux).

Le pôle agroalimentaire s’appuiera sur deux approches novatrices : attirer les investisseurs dans l’agro-industrie (café, cacao, huile de palme) et développer l’élevage. Ce qui apportera une finalité pour la stratégie nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en assurant la diversification des exportations par l’essor d’une agro-industrie compétitive et durable. La réalisation de cette ambition devrait se faire en fonction des stratégies filières spécifiques. Ces dernières étant étroitement liées au marché cible et au niveau de valeur ajoutée industrielle de chacune d’elles.

Vu les avantages comparatifs du pays, le considérable potentiel de croissance du secteur, de nombreux investisseurs comptent en tirer parti, en particulier dans le segment des cultures commerciales. Il y a certes encore beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne les infrastructures rurales, la diffusion de techniques plus modernes, telles que la mécanisation, l’irrigation et l’utilisation d’engrais, ainsi qu’en matière de logistique agricole et de ressources humaines, mais la ratification du PDDAA et les efforts de mise à jour du PNIASAN devraient permettre au Gabon de se doter d’une feuille de route et des objectifs de financement nécessaires pour enclencher la réalisation de ses objectifs sectoriels agricoles.

Synclair Owona

 
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