Alain Claude Bilie Bi Nze : « Les accusations de Mays Mouissi trahissent une méconnaissance de la sociologie gabonaise »

Une Gouvernance
mercredi, 24 août 2016 17:19
Alain Claude Bilie Bi Nze : « Les accusations de Mays Mouissi trahissent une méconnaissance de la sociologie gabonaise »

(Le Nouveau Gabon) - Alain Claude Bilie Bi Nze (photo), ministre de la communication, porte-parole du gouvernement gabonais, dans un entretien accordé à nos confrères de Paris Match publié ce 24 août 2016 est revenu sur certains points d’achoppement entre l’opposition et le chef de l’Etat sortant, Ali Bongo Ondimba, en rapport avec la présidentielle du 27 août prochain.

Interrogé par exemple sur la proposition du candidat Jean Ping au Conseil national de la Communication (CNC) d’organiser un débat contradictoire entre lui-même et le président sortant, Ali Bongo Ondimba, Alain Claude Bilie Bi Nze s’est dit étonné de cette démarche qui, malheureusement, ne s’inscrit pas dans les usages constitutionnels du Gabon. « Pourquoi devrions-nous modifier les lois du pays en sa faveur à trois jours du scrutin ? En matière électorale, le CNC a fixé les règles de longue date. Chaque candidat est interrogé par un panel de journalistes choisis par le CNC.», a-t-il déclaré.

Et de poursuivre : « Parce que l’élection présidentielle au Gabon est un scrutin à un tour. Il n’y a pas de débat d’entre deux tours… Ce mode de scrutin a été adopté par la Constitution de 2003 quand Messieurs Jean Ping et Casimir Oye Mba étaient ministres. Guy Nzouba-Ndama était président de l’Assemblée nationale. Il a fait campagne pour cette réforme et affirmé que le scrutin à deux tours coûtait trop cher et ne garantissait pas la démocratie. Aujourd’hui parce qu’ils ont changé de camp, cela devient un mauvais scrutin ! Lorsqu’il faut aller sur les plateaux télévisés en France ou sur les chaines africaines, M. Jean Ping court. Mais il affiche un souverain mépris pour les journalistes, les téléspectateurs et le CNC gabonais en refusant de se présenter à cette émission».

A propos du fichier électoral et particulièrement du rôle joué par la société française Gemalto, le porte-parole du gouvernement a loué la qualité du travail abattu par cette dernière sur la numérisation du fichier électoral. «… Gemalto est un opérateur qui a été choisi de façon légale et régulière pour élaborer le fichier électoral. Il comportait plus de 800 000 votants pour une population de 1,6 millions d’habitants. Après le travail tout à fait correct réalisé par cette société, nous sommes passés à 628 000 électeurs.».

« Quelle que soit l’affaire qui concerne Gemalto, elle n’a rien à voir avec les fichiers qui ont été utilisés pour trois élections: les législatives de 2011, les locales en 2012 et 2013, les sénatoriales, il n’y a pas eu de contestation. Parmi les ténors de l’opposition certains sont élus sur la base de ces fichiers ! Qu’il y ait une affaire Gemalto ou non, la société répondra devant les autorités compétentes. Mais ces fichiers ont été validés par l’opposition. Ils ne sont pas à jeter à la poubelle…», s’est-il interrogé.

Réagissant à la polémique soulevée par Mays Mouissi, portant sur les doutes de la fiabilité du fichier électoral où le nombre d’inscrits serait supérieur à celui la population sur 59 localités recensées, M. Bilie Bi Nze s’est voulu on ne peut plus clair et pédagogue, à l’instar de Guy Rossatanga-Rignault, Professeur de Droit public et Sciences politiques, qui quelques jours avant lui, s’est fendu en deux tribunes sur ce dossier.

«Cela n’a rien d’étonnant.», a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : «Contrairement à la France où l’inscription est automatique, au Gabon elle est volontaire. 87% de la population gabonaise vit en zone urbaine, mais beaucoup se sont inscrits dans leurs villages. La grande majorité des députés vivent à Libreville, mais sont inscrits dans les zones rurales, où ils votent. Je vis à Libreville, où j’ai été recensé, mais nous votons à Makoukou, où je me rendrai dans quelques jours pour aller voter. On cite souvent le travail de Mays Mouissi, qui n’a rien d’un expert en fichiers électoraux. Ses accusations trahissent une méconnaissance de la sociologie gabonaise. En plus, aujourd’hui ne peut voter que celui qui a été inscrit avec sa photo et son empreinte digitale, c’est infalsifiable ! Crier à la fraude avant même d’aller au vote est le propre de ceux qui savent que le résultat leur sera défavorable…».

Au chapitre économique largement décrié par les candidats de l’opposition, le membre du gouvernement a indiqué que «Chacun peut dire ce qu’il veut, mais le Fonds monétaire international (FMI) confirme la croissance gabonaise à plus de 3% quand les autres pays de la région sont entrés en récession comme l’Angola ou la Guinée équatoriale en grande difficulté. En outre, «Chacun peut estimer que ‘’l’économie est parterre’’, mais la diversification de l’économie est en marche. Nous avons réduit la part du pétrole de 55% à 23% dans le budget de l’Etat. Il ne s’est jamais créé autant d’entreprises et nous créons 12 000 emplois par an…», a-t-il conclu.

Synclair Owona

 
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