(Le Nouveau Gabon) - Du fait d’un secteur agricole peu développé, le Gabon n’arrive pas à couvrir les besoins alimentaires des populations. Conséquence, le pays reste largement dépendant de l’importation massive de produits alimentaires.
Pour tenter de renverser cette tendance, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est fermement engagée aux côtés du gouvernement pour le développement du secteur agricole. Cela, dans le but d’éradiquer la faim, la malnutrition et de rendre l’agriculture, la foresterie et la pêche plus productives et plus durables.
C’est dans ce cadre que le représentant de la FAO au Gabon, Hélder Muteia, et la ministre de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat national, Carmen Ndaot, ont eu une séance de travail, le 3 juillet dernier.
Ils ont ainsi échangé autour des missions de la FAO et des enjeux de l’industrie et de l’entrepreneuriat dans le secteur de l’agriculture. Car, selon l’institution onusienne en charge de l’agriculture dans le monde : « le développement industriel serait un atout pour l’agriculture, particulièrement dans la transformation agroalimentaire. Les producteurs, en majorité des femmes, ne sont pas toujours présents dans la chaîne de valeur agricole. Et pour ceux qui se diversifient, les questions de conservation, de présentation, d’emballage et de la qualité des produits transformés ne sont pas encore résolues ».
En réaction à cette pertinente observation, Carmen Ndaot a présenté à son hôte les défis de son secteur qui consistent à parvenir à une industrialisation de la filière agricole.
En effet, a-t-elle indiqué « il est essentiel que la chaîne de valeur agricole se développe et permette la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, afin d’assurer une continuité dans la production et donner de la valeur ajoutée aux produits. Car, une grande partie des producteurs locaux sont des personnes relativement âgées, les jeunes ne s’intéressant pas à ce secteur ».
Pour soutenir l’industrialisation du secteur, la FAO s’est plusieurs fois investie dans le renforcement des capacités et les formations des producteurs et agro-entrepreneurs, dans le but de développer la transformation des produits. L’organisation a ainsi appuyé plusieurs activités ciblant les transformateurs, notamment la Fédération nationale des transformateurs de produits agricoles du Gabon (FENATAG).
Ces formations se sont articulées autour de la transformation agroalimentaire, l’hygiène alimentaire et la gestion d’entreprise, afin de permettre la création d’emplois et la valorisation de l’entrepreneuriat au niveau national.
Au terme de l’entretien, Carmen Ndaot et Hélder Muteia, après avoir reconnu le rôle important que joue l’industrie dans la diversification de l’économie, ont identifié les pistes de collaboration entre leurs deux institutions, pour plusieurs secteurs, tels que l’agriculture, la pêche, l’élevage, la formation professionnelle et le développement des chaines de valeur agricole, en l’occurrence l’agroalimentaire, avant d'évoquer enfin la nécessité d’avoir une action concertée pour un meilleur impact.
Stéphane Billé