Dans le plan stratégique du nouveau président de la Banque de développement des Etats d’Afrique centrale, Fortunato-Ofa Mbo Nchama (photo), l’agriculture tient une place de choix. Ce changement de cap de la banque procède du constat de l’explosion des importations de denrées alimentaires dans les Etats de l’espace communautaire.
«Le pays qui importe le moins de denrées alimentaires dans la zone Cemac, y consacre 500 milliards de Fcfa par an.», explique-t-il.
Face à cette saignée, le président de la BDEAC a décidé de mettre entre parenthèses le financement des infrastructures dont la visibilité sur le développement reste questionnable, et de donner la priorité à la production agricole.
«Nous allons abandonner le financement des grands projets d’infrastructures qui ne donnent pas de visibilité au développement sur la période 2017-2022.», précise-t-il.
«Nous allons mettre l’accent sur le financement de l’agriculture, de l’agro-industrie, de l’élevage et des infrastructures économiques, c’est-à-dire celles qui permettent l’évacuation des produits alimentaires vers les grands centres de distribution.», poursuit le dirigeant.
Car d’après lui, avec les vastes étendues de terres dont dispose la Cemac, si la production était assurée par les Etats, cela permettrait de réaliser des économies sur les importations de denrées alimentaires, augmenter les avoirs extérieurs des Etats, rééquilibrer la balance des paiements, et limiter les effets des chocs extérieurs liés aux fluctuations des cours des matières premières.
SeM