A la faveur d’un point de presse tenu vendredi dernier, le président de la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (COSUMAF), Raphaël Tung Nsue a édifié les médias sur les enjeux de la 16e session annuelle de l’Institut francophone de la régulation financière (IFREFI) que Libreville abrite du 3 au 5 mai.
Au cours de cette réunion statutaire qui se tient pour la seconde fois, après celle de 2011, les experts vont échanger sur quatre thèmes primordiaux placés au cœur de l’économie des pays membres. Il s’agira d’examiner la place du marché financier dans le financement des économies, un sujet qui va également aborder les questions liées à la croissance économique; le mode de financement des marchés; l’introduction en bourse et des questions liées à la notation financière.
Plusieurs personnalités du monde économique et financier sont attendues à ce conclave. On parle entre autres du gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli ; du président en exercice de l’UMAC et ministre Congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Calixte Ganongo; de Lionel Zinsou, ex-Premier ministre du Bénin et co-président de la Fondation AfricaFrance, de l’ancien ministre de Finance du Sénégal, Amadou Kane, par ailleurs ancien président de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Afrique de l’ouest (BRVM), ou encore de Jean-Michel Severino, ancien DG de l’Agence française de développement (AFD).
On annonce également la participation du ministre gabonais du Pétrole, ancien Directeur général de la bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), des dirigeants de la Bourse des valeurs de Casablanca, des responsables de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) et ceux de la Banque de développement des Etats de l’Afrique central (BDEAC).
La dernière journée de ces travaux, telle qu’indiquée par Raphaël Tung Nsue sera, quant à elle, consacrée à un séminaire recentré sur des questions de reporting au sein des institutions des financières.
Selon Raphaël Tung Nsue, la tenue des assises de cette 16e session annuelle de l’IFRFI à Libreville constitue une opportunité pour les économies de la sous-région, engluées dans un contexte économique morose, marqué par la baisse des ressources budgétaires des Etats et des financements de l’économie.
C’est donc dire, selon lui que l’IFREFI, qui constitue une plateforme d’échanges adéquate devant servir de sources d’inspiration des expériences diverses dans le domaine du financement des économies, à travers un appel à l’innovation et l’émergence d’outils de financements alternatifs - dont le marché financier - représente à ce titre, un plier qu’il y a lieu de dynamiser.
Stéphane Billé
Après Ouagadougou au Burkina Faso en mai 2016, la Société africaine de management (SAM) posera ses valises du 10 au 13 mai prochain à Libreville, pour la co-organisation de la Conférence africaine de management (CAM), avec l’Institut national de sciences de gestion (INSG) de Libreville.
Pour cette 5ème édition, qui portera sur le thème ‘’Servir l’Afrique par le management’’, la SAM réservera une journée sur l’entreprenariat, à l’Espace PME de Libreville. La thématique de cette rencontre sera axée sur "L’entrepreneuriat en Afrique : enjeux et défis".
Pour rappel, la Société africaine de management est une organisation regroupant les meilleurs chercheurs et acteurs de l’économie en Afrique et à l’étranger. Son objectif est d'éliminer le sous-management, qui constitue l’une des la principales causes du sous-développement de l’Afrique.
Quant à la Conférence africaine de management, elle est organisée annuellement et se déroule sur 3 à 5 jours. Elle fait le tour des pays africains, impliquant un travail collaboratif étroit entre le directoire de la SAM et les organisateurs locaux.
Au fil des éditions, elle est apparue comme une réunion annuelle des chercheurs et décideurs clés qui s’intéressent au management dans le contexte africain, une communauté de personnes qui croient que le partage de leurs recherches en cours et de leur expertise contribue à renforcer l’émergence et le développement d’une Afrique meilleure par la connaissance.
Enfin, la Société africaine de management est présidée et fondée par Ababacar Mbengue, ancien étudiant à HEC, docteur en gestion à l’université Dauphine, professeur agrégé de classe exceptionnelle (Université de Reims), président des jurys de HEC Paris (depuis 2011) et enfin, président du Réseau international de la diaspora de l’espace CAMES.
Stéphane Billé
Après un premier échange, il y a près de deux semaines, le ministre des Petites et moyennes entreprises, chargé de l'entrepreneuriat national, Biendi Maganga Moussavou s'est à nouveau entretenu en fin de semaine, avec une délégation de la Banque mondiale en vue de la mise en œuvre de deux nouveaux programmes pour booster l’entreprenariat au Gabon.
Ces deux projets concernent notamment : la création du " Women Center", en vue de l'amélioration de la formation des femmes dans le cadre entrepreneurial, et le concours national du plan d'affaires.
Au cours de leurs échanges, les deux parties ont également échangé sur le programme d'amélioration de la compétitivité et de la promotion des investissements au profit des petites et moyennes entreprises gabonaises.
Au terme de cette rencontre, face à la presse, le ministre des PME a décliné tous les contours de ces échanges. «S’agissant de la création du " Women Center", nous l'avions annoncé lors de la Journée internationale de la femme. Il y a également (...) le concours national du plan d'affaires. Nous avons donc tenu à indiquer un certain nombre d'autres projets, notamment la création d'incubateurs de projets dans le pays, qui vont renforcer, dans une logique d'égalité des chances, l'accès des jeunes à la création d'emplois.», a-t-il indiqué.
Stéphane Billé
Face à la forte montée du braconnage envers le lamantin, les environnementalistes attirent l’attention des autorités gabonaises sur le braconnage de cette espèce qui pourrait conduire à son extinction au Gabon dans un proche avenir.
Selon les experts, cette espèce animale aquatique qui a déjà complètement disparu de l’estuaire du pays, notamment dans la région de la Mondah, a finalement trouvé refuge dans la région du Bas-Ogooué. « Longtemps rependue sur la région de l’Estuaire particulièrement dans la Mondah, la quantité qu’il en reste n’est observable que dans les lagunes Banio, Nkomi, Ndougou et Iguela », indiquent-on.
Le lamantin est un mammifère aquatique qui vit près des littoraux et dans certaines zones humides ou fleuves, la ceinture tropicale intertropicale. La femelle de cette espèce commence à se reproduire à l’âge de 7 ans, cette gestation dure environ 13 mois, il n’y a qu’un seul petit qui naît de 30 kg. Le lamantin est un animal docile qui a besoin d’eau d’au moins 20°C pour vivre. Il est essentiellement herbivore.
L’on souligne également que le Gabon n’est pas le seul pays où les environnementalistes rappellent l’importance de protéger ce maintenicien de l’environnement, compte tenu de son rôle d’indicateur de la bonne santé des écosystèmes.
Pourtant la législation gabonaise se veut claire sur la question car, l’espèce est intégralement protégée. C’est dire que sa capture est interdite. De fait toute personne trouvée en possession d’un quelconque trophée est passible de prison allant de cinq mois à un an et d’une amende de 2 à 10 millions de FCFA.
Au niveau international, cette espèce animale aquatique est aujourd’hui protégée par la Convention des espèces en voie de disparition (CITES).
Stéphane Billé
La ministre de la Promotion des investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie, Madeleine Berre (photo), en collaboration avec les experts de la Banque mondiale viennent de réaliser une évaluation à mi-parcours du projet de promotion des investissements et de la compétitivité (PPIC).
Au cours d’une séance de travail tenue ce 28 avril 2017, dont le but était de recentrer et d’harmoniser les priorités de l’Agence nationale de la promotion des investissements (ANPI) en accord avec celles dictées par le Plan de relance économique, le ministre du commerce a rappelé les contours de la mission d’évaluation de ce projet lancé en 2013.
Selon Madeleine Berre : « C’est une mission d’évaluation d’un projet qui a démarré en 2013 sur l’amélioration du climat des affaires. Et en 2017, vous savez qu’on a mis en place un plan de relance de l’Economie. C’est dans ce cadre que la mission de la Banque mondiale est passée nous voir pour réorienter effectivement les objectifs de performance que ce plan de relance nous impose. Donc l’objet était de recentrer les priorités de l’Agence dans le cadre de sa mission de promotion, tout en l’orientant aussi vers le dialogue public privé qui est un outil de concertation avec le secteur privé », a-t-elle indiqué.
Tout en prenant en compte les difficultés auxquelles font face les opérateurs économiques du secteur privé actuellement, Mme la ministre de la promotion des investissements a préconisé, à titre curatif, la levée des fonds vers le secteur privé.
Stéphane billé
Une semaine après l’entrée en lice des deux camps, opposition et majorité, dans les discussions, les débats aux seins des commissions montent en intensité.
A l’exception de la commission 1, réformes des institutions et consolidation de l’état de droit démocratique, où l’on note un retard à l’allumage, les trois autres commissions (réformes électorales, modernisation de la vie publique et consolidation de la paix et de la cohésion nationale) sont à pied d’œuvre. Les discussions ouvertes augurent une refonte du système institutionnel du Gabon.
Mais après un travail d’harmonisation de points de vue en interne dans les deux camps qui constituent l’ossature du dialogue politique, les 200 membres de l’opposition et de la majorité, repartis pour l’ensemble dans les quatre commissions sont rentrés depuis une semaine dans la phase des débats contradictoires.
Les commissaires conviés à cette rencontre politique sont rentrés dans le fond des débats. La déclinaison, bien avant la phase des discussions, de la méthode de travail, la relecture du code de bonne conduite du dialogue et son règlement intérieur a permis aux uns et aux autres, d’être au même niveau d’information sur ce qui va être fait. Mieux encore, dans ce souci d’harmonisation, les commissaires notent avec satisfaction que les échanges se font dans le respect mutuel des uns et des autres. L’objectif pour eux est de mettre en avant le concept ‘’ Gabon d’abord’’.
Même si, à ce stade des travaux, il est difficile de dire avec exactitude les thèmes déjà discutés et retenus par consensus, il importe de souligner que plusieurs commissions ont amorcé un rythme de croisière dans le déroulé du dialogue.
La commission 2 portant sur les réformes électorales débat sur le redécoupage des circonscriptions électorales. Sur ce point, il apparaît des discussions, que ses participants entrevoient la possibilité ou non d'augmenter le nombre de sièges des députés mais en réduisant celui des sénateurs y compris leur mandat afin de l’arrimer à celui des présidents des conseils départementaux et municipaux. La révision du code électoral fait également partie de ces discussions.
Les commissaires, dans les échanges qui les caractérisent, soulignent la nécessité d’améliorer les inscriptions sur les listes électorales en augmentant le nombre des centres d’inscriptions. Les débats de fond portent aussi sur l’intégration ou pas, dans le processus électoral, de certaines pièces d’identités outre la carte d’identité nationale. Là-bas, on parlerait du permis de conduire, du passeport ou de la carte de la CNAMGS.
Les autres débats dans cette commission sont axés sur la redéfinition du rôle des instances en charge des élections et le financement de la campagne électorale concernant l’élection présidentielle, lequel financement ne doit se faire que pour des candidats investis par un parti politique et ayant des représentants au parlement.
Concernant la commission 3, celle de la modernisation de la vie publique, les débats des commissaires se focalisent sur les conditions de création des partis politiques. A cet effet, il est question de définir l’âge des membres, les pièces à fournir pour la création d’une formation politique, la question du contrôle du fichier des militants pour circonscrire la transhumance politique et les délais de délivrance de récépissé de déclaration des partis politiques.
La commission 4 vise à définir les termes en vue de la consolidation de la paix et de la cohésion nationale, d’un dialogue permanent dans le respect des institutions établies. De ce fait, les commissaires traitent de la proscription de thèses racistes, régionalistes, ethniques, sexistes, injurieuse ou religieuse. Tout au contraire, les débats sont orientés sur la nécessité d’encourager les partis politiques légalement reconnus à justifier l’utilisation des fonds alloués par l’Etat et destinés à la formation des militants.
Dans tous les cas, les commissions mises en place, dans cette phase du dialogue politique, travaillent pour mettre en place un état plus démocratique. Les différentes thématiques discutées participent de ce renforcement de l’Etat de droit tant souhaité par l’ensemble des Gabonais, indique-t-on.
Stéphane Billé avec le Bureau du Dialogue politique
Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, chargé de la mise en œuvre du programme Graine, Yves Fernand Manfoumbi et son collègue de l’Education nationale, Florentin Moussavou, ont procédé vendredi dernier, au lancement de la phase pilote d’un projet d’éducation agricole.
Baptisé ‘'classes vertes'’, ce projet a pour objectif principal de susciter les vocations dans les métiers de l’agriculture en introduisant les jeunes aux productions biologiques, mais aussi au patrimoine du terroir en matière des fruits et légumes.
La première phase de ce projet sera essentiellement tournée vers Libreville et ses environs, tandis que la deuxième, va s’étendre sur l’ensemble du territoire national.
Le volet pédagogique de ce projet se décline en huit objectifs. Il s’agit entre autres, d’éduquer les enfants à l’agriculture à travers une activité pratique et ludique; d’enseigner aux apprenants un bref aperçu historique de l’agriculture en général, et gabonaise en particulier ; de faire connaître aux élèves les différents types d’agriculture et de faire connaître aux enfants les fondamentaux et l’importance de l’agriculture.
Ce projet aura également pour vocation de faire connaître aux enfants certaines espèces végétales et leurs différentes phases d’évolution; de faire connaître aux enfants l’origine des aliments qu’ils retrouvent dans leur assiette (sécurité alimentaire) et enfin d’aborder la gestion de d’eau à travers son utilisation dans le jardin scolaire (développement durable).
La rentée des ‘’Classes vertes’’ est prévue pour l’année scolaire 2017- 2018.
Stéphane Billé
Le Gabon, pays à faible démographie, doit résorber un déficit en logements estimé à environ 200 000 unités. Car, le diagnostic posé par les autorités est fidèle à la réalité. En fait, les Gabonais résident dans des quartiers difficilement accessibles, non urbanisés et soumis à des conditions d’intempéries difficiles.
Lorsqu’il arrive au pouvoir en 2009, le président de la République fait la promesse d’endiguer ce phénomène, puis de réduire le déficit en logements par la construction chaque année de 5000 logements. Au bout de sept ans, 6730 maisons seulement sont sorties de terre. Le chef de l’Etat est le premier à reconnaître que dans ce domaine, contrairement aux chantiers concernant la construction des routes, ponts et barrages, il a échoué.
Pour corriger le tir, Ali Bongo Ondimba fait le pari de loger davantage de concitoyens tout au long du nouveau mandat en changeant de modèle économique. Pour cela, il se propose d’atomiser les risques en nouant avec des opérateurs intéressés des partenariats publics-privés.
Pour de nombreux observateurs, cela s’apparente à un rêve éveillé, tant cette forme de financement, si elle peut s’adapter à certains secteurs, peut rencontrer des obstacles dans sa mise en œuvre. Les craintes des sceptiques se fondent notamment sur les difficultés rencontrées dans la mise à disposition des parcelles, les lenteurs administratives, la santé financière d’un Etat en proie à des difficultés budgétaires… Le nouveau ministre de l’Urbanisme, de l’habitat social et du logement, Bruno Ben Moubamba, nommé le 2 octobre, expérimente ce modèle qui doit faire date.
Après les annonces de début de magistère, Bruno Ben Moubamba qui promet d’ériger 10 000 maisons par an, lance un périple en Europe dont les premiers résultats ne tarderont pas. Une entreprise portugaise, le groupe portugais Omatapalo Somust, conclut un partenariat avec le gouvernement pour la construction de 5000 logements par an dans la commune de Ntoum, située à 40 km de Libreville. Les logements seront construits suivant le modèle partenariat public-privé (PPP), en raison du contexte économique morose que traverse le Gabon, marqué par la baisse significative des recettes pétrolières. Ce qui permettra de rattraper une partie du gap en sept ans avec 35 000 logements à la clé si jamais le chronogramme était honoré.
La nouvelle approche, celle du PPP, qui vise à booster le programme de construction des logements qui peine à se matérialiser depuis 2009, va s’étendre à d’autres partenaires. Un groupe sud-africain, Palace Group, va décider lui aussi de s’investir dans ce chantier en construisant 20 000 logements sociaux à Bikele et 10 000 à Angondje.
Après le contrat inaugural avec le groupe portugais, l’on peut citer la société générale d’ingénierie moderne GIM BTP, porteuse du projet de construction de 1000 logements dans la Zone de Ntoum, dénommé Cité du Komo.
Mais le plus grand contrat c’est assurément celui conclu avec le consortium chinois One Holding Group Limited, visant la construction de 200 000 logements sociaux dans plusieurs villes du pays. Ce gigantesque projet sera lancé dans quelques semaines, s’étalera sur quatre ans. Il comprend également la construction et le développement d’une nouvelle ville à Panga dans la province de la Nyanga (sud du Gabon), où sera construit le port en eau profonde de Mayumba, mais aussi la construction d’une cité administrative et de deux cités universitaires, à l’université Omar Bongo de Libreville.
Tous ces projets, qui portent sur la construction de près de 300 000 logements en sept ans, ont démarré pour certains, et seront lancés très prochainement pour d’autres et, seront mis en œuvre pour le reste sans que le gouvernement ne sorte un centime ! Sept ans plus tôt, plusieurs milliards de Fcfa avaient été décaissés par l’Etat pour un résultat mitigé.
SeM
Grâce au rebond des prix, la compagnie pétrolière Maurel et Prom a vu son chiffre d'affaires bondir de 57% au premier trimestre, à 90 millions d'euros, selon un communiqué publié ce jeudi 27 avril 2017.
Ainsi, malgré une baisse de 3% du nombre de barils vendus, à 1,63 million, le prix moyen de vente a pour sa part bondi de 62% sur un an, passant de 32,6 dollars le baril à 52,8 dollars le baril.
En moyenne, la production du groupe, essentiellement basée au Gabon, a atteint 19 442 barils (b/j) par jour au premier trimestre, contre 19 910 b/j pour la même période un an plus tôt.
Maurel et Prom, récemment passé sous pavillon indonésien, précise que la production a été affectée par un mouvement de grève qui a perturbé ses opérations.
Quant au gaz, les quantités produites se sont élevées à 20,8 millions de pieds cubes par jour, en repli de 9% sur un an, mais ce niveau est conforme à la moyenne de l'exercice 2016.
Stéphane Billé
Le président nouvellement réélu de l’organisation patronale gabonaise (OPG), qui regroupe en son sein uniquement les PME locales, apporte une contribution au débat sur la vie chère, les mesures et recommandations prises lors du conseil de l’investissement ainsi qu’à la relance de l’économie.
Il profite également pour évoquer l’entrepreneuriat jeune et les politiques à mettre en place pour intéresser davantage de jeunes à s’éloigner du secteur public, notamment du travail à la fonction publique, au profit de la création de richesse.
Les populations ploient sous le poids de la hausse des denrées alimentaires. Qu’est-ce qui de votre point de vue peut justifier cette augmentation des prix en cette période sensible et délicate?
Le patronat n’a jamais été d’accord avec la mise en place de la taxe sur la contribution spéciale pour la solidarité (CSS) ; certains vous diront qu’ils sont d’accord, mais la finalité de cette taxe c’est de contribuer à la cherté de la vie. Nous sommes en période délicate et certains membres du patronat n’ont pas donné leur quitus par rapport à cette CSS sur laquelle s’arc-boutent les opérateurs économiques pour justifier la hausse des prix des denrées alimentaires que l’on vit actuellement.
Le gouvernement a engagé un programme visant la relance de l’économie. Comment appréciez-vous ce plan ?
Nous traversons une période difficile et c’est pour cette raison que la relance, à mon humble avis, sera difficile. Il faut passer par des procédures convaincantes. Et le Haut conseil de l’investissement (HCI) est l’une des voies à travers lesquelles nous pourrons relancer notre économie. En dehors de cela, il nous sera difficile d’inventer une solution miracle. Il suffit de suivre les recommandations du HCI, pour que notre économie se relance efficacement.
Quelle appréciation faites-vous des mesures prises lors de la tenue de cette instance justement?
La mise en place du Conseil de l’investissement est ce que les opérateurs économiques attendaient par rapport à la situation économique que nous traversons. Il fallait bien que cela ait lieu pour envisager les mesures qui allaient permettre de sortir de ce marasme. C’est quelque chose de structuré, avec un chronogramme d’actions qui, à un moment, sera opérationnel et permettra de sortir de cette situation, et qui donnera certainement des résultats, d’ici la fin de cette année.
A votre avis, la relance économique peut-elle se faire sans l’adoption de mesures d’assouplissement pour les entreprises ?
Vous savez, la relance économique s’assimile un peu à un tango qu’on danse à deux : l’Etat et le patronat. Il faut savoir ce qu’on veut : veut-on étouffer les entreprises ou alors désire-t-on qu’elles se maintiennent jusqu’à ce qu’il y ait la relance ? Je pense que non. A partir de là, l’Etat doit faire des efforts et ne pas assommer les entreprises de taxes qui vont les asphyxier et, plus tard, les emmener à fermer. Il faut que l’Etat assouplisse certaines choses pour que les entreprises puissent tenir. Si ce n’est pas le cas, nous vivrons la fermeture de ces entreprises, et si elles ferment, c’est le chômage et s’il y a le chômage, il y aura une insécurité sociale et publique. Ce qui amènera les investisseurs étrangers à dire que le Gabon est un pays à risques. Donc l’Etat doit faire des efforts pour amener les entreprises à produire davantage d’efforts de préservation des emplois. Et comme ça, on aura un maintien pendant un temps jusqu’à ce que la relance intervienne. Si l’Etat baisse les taxes et demande par exemple aux entreprises de ne pas licencier, on aura un statu quo qui permettra à tout le monde de respirer en attendant la reprise, et de préserver la paix sociale.
Vous êtes le patron d’une organisation patronale qui ne représente exclusivement que les opérateurs économiques locaux. Qu’est-ce que les entreprises gabonaises ont de particulier par rapport aux autres ?
Les Gabonais sont totalement absents de l’économie nationale. Ce qui n’est pas normal. C’est dans ce sens et, à partir de là, que l’OPG s’est dit qu’il fallait s’intéresser à ces acteurs qui avaient le courage de s’investir dans le secteur privé, et qu’il fallait faire la promotion de ceux qui se lançaient dans l’entrepreneuriat de manière à ce qu’ils puissent progressivement grignoter des parts de marchés dans l’économie nationale. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre pour récupérer au moins une partie de l’activité économique de notre pays.
En présentant la géographie des opérateurs économiques au Gabon, et d’après vous, le secteur est aux mains d’entreprises étrangères. Comment l’OPG compte-t-elle intéresser les nationaux à contribuer à la création de richesses ?
Il s’agit pour les nationaux de voir avec les autorités comment renforcer les capacités de ceux qui existent déjà depuis des années et qui éprouvent des difficultés à franchir le pas. Il faut que les autorités aient une politique de renforcement des capacités et amènent les jeunes à s’intéresser à la création d’entreprises. Pour cela, il faut leur dire que la fonction publique n’est pas la seule voie de salut. Notre pays est un pays jeune qui a une forte demande d’entrepreneurs dans tous les domaines. Mais il faut tenir un discours convaincant à ces jeunes, qu’on leur montre où est-ce que cela peut les amener et comment ils peuvent y arriver. Il faut aussi que les autorités mettent en place des facilités qui permettent aux jeunes entrepreneurs de s’installer avec plus de rapidité.
La dette de l’Etat vis-à-vis des entreprises connaît quelques difficultés dans le calendrier d’apurement. Où en est-on avec ce dossier ?
L’OPG en tant que telle n’essaie pas de résoudre ce problème. Nous avons mis en place une coalition qui s’occupe de suivre le règlement de ce dossier. Toutefois, nous espérons que nos dirigeants prendront conscience que cette dette doit être payée. Les chefs d’entreprises doivent tenir le coup jusqu’à ce qu’intervienne la relance économique et pour cela l’Etat doit les aider en réglant cette ardoise. Nous avons des entreprises qui sont concernées, certaines ont déjà été payées et nous osons espérer que lors des prochains échéanciers, le reste fera partie de la liste des entreprises à payer.
SeM