(Le Nouveau Gabon) - La Cour d’appel de Libreville a condamné, le 12 novembre 2025, l’ex-première dame du Gabon, Sylvia Bongo, et son fils, Noureddin Bongo Valentin, à vingt ans de réclusion criminelle chacun et à une amende de 100 millions de FCFA. Jugés par contumace, ils étaient poursuivis pour des faits de détournement et blanchiment de fonds publics, usurpation de titres et association de malfaiteurs, selon les chefs retenus par la juridiction.
Outre les peines principales, le tribunal a ordonné des réparations financières : Noureddin Bongo devra verser 1 201 milliards de FCFA à l’État au titre du préjudice financier, tandis que mère et fils sont solidairement condamnés à 1 000 milliards de FCFA pour préjudice moral.
Arrêtés le 30 août 2023 à la suite du coup d’État ayant renversé le président Ali Bongo Ondimba, Sylvia et Noureddin Bongo avaient passé près de vingt mois en détention avant d’obtenir une liberté provisoire qui leur a permis de quitter le pays pour Londres. D’autres proches de l’ancien pouvoir — dont Cyriaque Mvourandjami, Steeve Nzegho Dieko, Jessye Ella Ekogha, Ian Ghislain Ngoulou, ainsi que Camuset Jordan, Mombo Gisèle Yolande, Kim Oun et Otha Ndooumba — comparaissent encore devant la même juridiction pour des faits similaires.
Analyse. Ce jugement, intervenu par contumace, pose désormais des enjeux d’exécution internationale (coopération judiciaire, éventuelles demandes d’extradition) et de calendrier procédural pour les co-prévenus restés au Gabon. Il s’inscrit dans la séquence de reddition de comptes ouverte après l’« alternance de fait » d’août 2023, avec un impact politique notable sur la recomposition des réseaux de pouvoir et la gouvernance des finances publiques.
Sandrine Gaingne