Un sondage réalisé par la branche investissement et recherches du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank sur la confiance des investisseurs en zone CEMAC, révèle que 65% des personnes interrogées se disent prêtes à utiliser leurs réserves de cash, pour des placements à plus de 5 ans, sur le marché financier de cette sous-région.
Environ 35% des personnes ayant participé au sondage ont donné des réponses moins favorables, dont 9% d'indécises, 22% pas prêtes sur le moment actuel et 4% pas du tout engagées.
A l'inverse cependant, près de 17% seraient d’accord pour placement de tout leur cash, tandis que 48% pourrait seulement y injecter une partie de leurs avoirs en liquide.
Une information essentielle qu'on retrouve dans le rapport de sondage, c'est que le sentiment d’attentisme le plus bas, se retrouve chez les investisseurs étrangers (37,1%), tandis que le sentiment d'assurance est majoritairement partagé par des institutions et gérants locaux.
Pourtant, 61% des investisseurs ont affiché un sentiment de méfiance sur l'évolution du climat général des affaires dans la zone, au cours du 4ème trimestre, dont 4% très méfiant. Par ailleurs, 70% de personnes interrogées estiment que le contexte politico-social impacte négativement le marché des capitaux de la CEMAC.
L’indice de confiance des investisseurs financiers (AGR ICIF), élaboré par Attijari Global Research, évalue la perception future des investisseurs envers plusieurs marchés financiers en Afrique. Il s’agit principalement du Maroc, de la Tunisie, de l’UEMOA, de la CEMAC ainsi que de l’Egypte, les marchés de présence du groupe marocain.
« Cet indice revêt une dimension purement psychologique puisqu’il assure la mesure et le suivi du degré de confiance des investisseurs financiers à travers une enquête menée selon une fréquence trimestrielle », expliquent ses auteurs.
Idriss Linge
Les chefs d’Etats de la CEMAC réunis en urgence à Yaoundé au Cameroun, ont décidé parmi d’autres mesures, de limiter les avances statutaires de la Banque centrale (BEAC) au pays, au niveau de leurs recettes budgétaire de 2014.
Pour combler le gap de besoin en ressources financières, il a été mis en place et adpoté des mesures visant à promouvoir des mécanismes de financement dans le marché des capitaux. Comparé à sa région sœur qu’est l’Union Monétaire Ouest-Africaine, le marché des capitaux reste assez faible dans la zone CEMAC. Les bourses de Douala (DSX) et de Libreville (BVMAC) abritent peu de titres obligataires, et le volume des bons émis par les différents trésors publics de région demeure assez faible.
Sans surprise, l’option d’une dévaluation franc CFA n’a pas été retenue. « Les chefs d’Etat ont relevé que le renforcement de la stabilité macroéconomique, ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle », a fait savoir le ministre camerounais des finances, Alamine Ousmane Mey (photo).
En lieu et place d’une dévaluation, la décision a été prise de faire des efforts d’ajustements, sur le plan extérieur et intérieur, assorties de reformes structurelles adéquates. Mais malgré la réaffirmation du besoin de prendre des mesures d’ajustement interne et externe des économies, et la présence de Christine Lagarde, il n’y aura pas eu d’accord pour un plan d’ajustement structurel sous-régional, sous l’accompagnement du FMI.
Les pays ont préféré l’idée de l’ouverture de discussions bilatérales avec le Fonds, afin de mieux structurer les ajustements, bénéficier d’un meilleur accompagnement, afin de mieux relancer leurs économies. Ils ont aussi arrêté un nouveau point de convergence, visant à limiter le déficit public à 3% seulement du PIB, au cours des cinq prochaines années.
Aucune date limite commune n’a été fixée pour l’ouverture de ces discussions. Il est peu probable que cela se fasse dans les prochains mois car la plupart des budgets nationaux déjà été adoptés.
Le Cameroun, le premier, devra montrer la voie en matière de discipline budgétaire. Son déficit commercial a cumulé près de 8 milliards $ entre 2010 et 2015, plombé durant les deux dernières années, par la multiplication des emprunts non concessionnels, pour le financement de son plan d’urgence triennal.
Même si la question n’est pas directement citée, le Cameroun a obtenu que les pays de la région aient une position plus souple, pour ce qui est de la gestion de la coopération internationale par les pays membres. Rappelons que le pays de Paul Biya est officiellement entré dans un accord intérimaire avec l’Union Européenne, contre l’avis des autres pays membres, qui eux n’ont toujours pas ratifié le document.
Idriss Linge