Le ministre du Budget, Christian Magnagna et son collègue de la Fonction publique et de la réforme administrative, Jean Marie Ogandaga, ont co-signé samedi dernier un décret portant augmentation des salaires des fonctionnaires et du salaire minimum inter professionnel (Smig) de 18%. Avant le décret d’augmentation, ce Smig était de 80 000 FCFA.
Dans le détail, le décret annonce la création d’une prime de performance d’une valeur de 18% sur le salaire brut de chaque agent de l’Etat. La prime sera versée chaque mois jusqu’au 1er juin 2015. Il s’agit en effet d’une mesure transitoire pour que les fonctionnaires reprennent du service. Elle sera retirée après la mise en place du nouveau système de rémunération à une date qui reste à déterminer.
Seulement, plusieurs syndicats de l’administration publique regroupés au sein de la plateforme « Dynamique unitaire » réunis en assemblée générale, lundi à Libreville, ont rejeté la hausse des salaires proposée par le gouvernement. « L’augmentation du Smig de 18% est insignifiante », estime Jean-Rémi Yama, le porte-parole de la « Dynamique unitaire.
Les syndicats réclament une augmentation de salaire de base entre 150 000 FCFA et 300 000 FCFA.
Le président de la République Ali Bongo Ondimba a reçu ce vendredi matin vers 10 heures, les représentants des syndicats qui ont pris part, du 27 novembre 2014 au 16 janvier 2015 au dialogue social tenu dans la commune d’Akanda au nord de Libreville.
Le chef de l’Etat en a publié un compte-rendu sur son compte Facebook ce 6 mars : « J’ai reçu aujourd’hui les syndicats dans le cadre de la remise du rapport de la Commission ad hoc relative au dialogue social. Malgré l’ouverture des discussions et avant la remise du rapport, des mouvements de grève ont été enclenchés au mépris des principes qui guident le dialogue social. »
Le chef l’Etat poursuit : « Nous sommes désormais sous la menace d’une année blanche. L’année scolaire de nos 400 000 enfants est menacée parce que des organisations revendiquent des primes que j'ai moi-même instituées ».
Pour Ali Bongo « il n’est pas acceptable que les syndicats puissent prendre notre pays et nos enfants en otage pour des revendications pour lesquelles je me suis déjà engagé à apporter des solutions. […] Mais je ne négocie pas dans la peur. »
Ali Bongo dit avoir instruit au cours de cette rencontre toutes les personnes concernées de faire aboutir sans délai les négociations pour qu’il puisse arbitrer en début de semaine prochaine
Les syndicats demandent au gouvernement une revalorisation du SMIG de 80 000 à 300 000 francs CFA, le relèvement du point d’indice à 1500 francs CFA et la majoration de 150 points supplémentaires sur chaque indice initial. Ils exigent par ailleurs, une nouvelle formule de calcul de la pension retraite.