Les médias « créent la paix » au Gabon

Libreville, la capitale du Gabon, abrite depuis ce 25 janvier une conférence internationale sous le thème suivant : « Quand les médias créent la paix : une exploration des rôles et responsabilités des médias dans les processus de consolidation de la paix ».

La conférence qui s’achève ce 26 janvier est organisée par l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (United Nations Institute for Training and Research-UNITAR) en partenariat avec le ministère de la Communication du Gabon.

La première journée des travaux a permis de mettre en exergue le rôle des médias comme catalyseur de la guerre ou de la paix. « Il n’y a pas que la radio des Mille collines, il y a aussi des journaux mille collines, des télévisions de mille collines, des articles mille collines », a prévenu Abdoulaye Bathily (photo), chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). Il y a donc cette exigence pour les médias de ne pas devenir des relais des partisans de la haine et de la discrimination, notamment en période de conflit comme l’a été la radio des Milles collines lors du génocide rwandais en 1994.

Le président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a averti les journalistes que la liberté d’expression ne peut être garantie que s’ils sont véritablement professionnels dans le traitement de l’information. « Cette liberté de la presse pour laquelle je me suis engagé n’est à comprendre que dans la mesure où, aux droits octroyés correspondent autant de responsabilités pour les acteurs dans des contextes très sensibles de veille d’élections aussi bien présidentielle que législatives », a-t-il expliqué. Allusion faite à l’année électorale au Gabon.

Les débats sur le traitement de l’information en période électorale ont été coordonnés par Tidiane Dioh, ancien journaliste, corédacteur du Guide pour les journalistes en période d’élection et actuel responsable de programme médias à l’Organisation internationale de la Francophonie.

Les autres intervenants ont été les experts de l’Unitar, notamment Évariste Karambizi qui cumule 16 années d’expérience internationale dans les zones en conflit, notamment au Népal, au Soudan, au Libéria, en Afghanistan et au Kosovo. Il y a aussi eu les interventions d’Ernest Sagaga, ancien reporteur à la BBC et actuel directeur du département droits de l’homme à la Fédération internationale des journalistes (Fij).