(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de valorisation de son sous-sol. Le 8 juillet 2025, en marge du sommet multilatéral sur les minéraux critiques organisé à Washington par le président américain Donald Trump, l’État gabonais a signé un accord majeur avec la société américaine Millenial Potash. Montant du partenariat : 500 millions de dollars, soit près de 280 milliards de FCFA. L’annonce a été rendue publique le lendemain par la présidence gabonaise.
L’accord porte sur l’exploitation du gisement de potasse de Mayumba, situé dans la province du Nyanga, au sud du Gabon. Selon les termes du contrat, une première tranche de 5 millions de dollars servira à financer les études de faisabilité techniques et environnementales. Le reste du financement soutiendra le développement du projet, avec à la clé la construction d’infrastructures industrielles et logistiques.
L’objectif annoncé est de taille : atteindre une production annuelle de 800 000 tonnes d’engrais potassique, ce qui placerait ce projet parmi les plus ambitieux du secteur au Gabon. À cela s’ajoute la création d’environ 1 000 emplois directs, dans un pays où le chômage demeure une préoccupation majeure, notamment chez les jeunes.
Le Gabon mise sur sa diversification minière
Pour Libreville, ce projet incarne la volonté des autorités de diversifier l’économie et de renforcer le rôle du secteur minier dans le développement national. Malgré un sous-sol très riche (manganèse, fer, or, uranium, phosphate, terres rares...), la contribution réelle du secteur minier à l’économie est restée historiquement faible : moins de 4 % du PIB en 2009, avec une dépendance écrasante au manganèse.
Depuis quelques années, plusieurs gouvernements successifs affirment leur volonté de rompre avec cette mono-exploitation, en attirant des partenaires stratégiques dans l’exploration et l’exploitation d'autres ressources.
Si l’annonce de cet accord représente un signal fort aux investisseurs, plusieurs défis restent à relever : sécurisation des sites, transparence contractuelle, retombées concrètes pour les populations locales, respect des normes environnementales...
Le Gabon devra veiller à ce que ce projet ne soit pas un mirage de plus dans un paysage minier encore trop embryonnaire, mais un levier réel de transformation industrielle, avec des résultats visibles à moyen terme.
SG