(Le Nouveau Gabon) - Dans un entretien accordé cette semaine à la presse, le directeur général, Bruno Lardit de la Société meunière et avicole du Gabon, annonce un vaste plan de restructuration, pour faire face à la situation économique que traverse actuellement l’entreprise.
La société meunière envisage de nombreux licenciements, ainsi que la mise en place, d’un plan de départs volontaires avec des mesures d’accompagnement en vue d’assurer sa survie. Selon Bruno Lardit, cette situation est en partie due à deux principaux facteurs. Il s’agit notamment des effets conjugués de la baisse des recettes de l’Etat et surtout, de l’arrivée d’un nouveau concurrent, producteur sur le marché, qui a contraint le gouvernement à mettre fin au système de subvention du blé.
La dette de l’Etat est également un facteur qui plombe le bon fonctionnement de cette unité de production, souligne le Directeur général. Car, indique M. Lardit : «… Le 13 avril 2016, la Smag a signé avec le gouvernement une convention d’apurement de la dette dans laquelle l’Etat reconnaissait devoir à l’entreprise la somme de 11 milliards FCFA à la date du 31 décembre 2014 et actait la compensation de près de 2 milliards d’arriérés fiscaux ».
Et d’ajouter : « C’est donc 9 milliards que l’Etat s’engageait à nous reverser sur une période de 4 ans. Malheureusement, jusqu’à ce jour, cette convention n’a toujours pas été honorée. Aucun versement n’ayant été effectué depuis sa signature. Ainsi, au cours de l’année 2016, la Smag qui aurait dû recevoir un total de 2,9 milliards FCFA de la part de l’Etat, n’a effectivement reçu que 200 millions FCFA, soit à peine 7% des sommes prévues. Sur l’exercice 2016, la trésorerie s’est donc fortement dégradée du fait des arriérés de l’Etat».
Pour rappel, la SMAG, filiale du groupe français SOMDIAA, jusque-là considérée comme le numéro 1 de l’élevage au Gabon, contrôlait à 100% le marché de la farine, à 95% celui de l’alimentation animale et à 35% celui des œufs. Elle contrôlait également 50% du marché des poussins d’un jour. Mais l’arrivée d’un nouvel opérateur dans la filière, l’agro-industriel Foberd-Gabon, du groupe camerounais Foukou, est venue bousculer cette hégémonie.
Stéphane Billé