(Le Nouveau Gabon) - En 2024, les banques opérant au Gabon ont connu une nette détérioration de la qualité de leurs actifs, marquée par une hausse significative des créances en souffrance, également appelées prêts non performants (PNP). Selon un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), le volume de ces créances a grimpé de 19,8 %, atteignant 205 milliards de FCFA. Elles représentent désormais 10,2 % du total des crédits en cours, contre 8,6 % en 2023, précise l'institution.
On parle de créance en souffrance lorsqu’un crédit bancaire n’est pas remboursé à l’échéance initialement prévue en raison des difficultés de l’emprunteur à rembourser. D'après la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), le gendarme du secteur bancaire dans la Cemac, les créances en souffrance sont constituées des créances immobilisées, des créances impayées et des créances douteuses.
Selon des experts du secteur bancaire, cette détérioration s'explique par un contexte économique tendu, marqué par la volatilité des matières premières et des tensions budgétaires, qui fragilisent la capacité de remboursement. La concentration des crédits dans des secteurs vulnérables, tels que l’économie informelle, accentue également les risques pour le système bancaire.
En réaction à cette montée des risques, les banques tendent à resserrer l’accès au crédit en demandant des garanties importantes et en appliquant des taux d’intérêt élevés, ce qui freine davantage le financement de l’économie.
Pour faire face à cette situation, les spécialistes du secteur plaident pour un renforcement des outils de surveillance du risque de crédit et une meilleure gestion des portefeuilles de prêts. Cela passe par un meilleur suivi des créances et un accompagnement adapté des emprunteurs en difficulté entre autres.
SG