(Le Nouveau Gabon) - Le groupe français Rougier, négociant de bois qui contrôle quatre sites de production au Gabon, dont une usine de placages au port d’Owendo et trois scieries dans les localités de Mevang, Ivindo et Mbouma, en plus des deux usines du Cameroun et de celle du Congo, vient de déposer le bilan devant le tribunal administratif de Poitiers en France, selon le magazine français Jeune Afrique.
Le rapport d’activités de la société, daté du 14 février dernier, estime que l’engorgement de la place portuaire de Douala au Cameroun serait responsable de cette situation : «Confronté à une situation difficile persistante au Cameroun, le groupe Rougier voit son chiffre d’affaires 2017 se replier de 7,5% par rapport à l’exercice précédent».
Au-delà des perturbations logistiques qui plombent le fonctionnement de certaines filiales qui ont, dans un premier temps, occasionné une réduction des opérations au terminal à containers, avant sa fermeture temporaire, la société met également à l’index les retards qu’accusent les remboursements de crédits de TVA dans plusieurs pays où il opère.
La législation camerounaise sur le tonnage autorisé dans le transport des grumes aurait également impacté négativement les activités de la société. Les coûts du transport des grumes ont augmenté, suite à la réduction de près de moitié du volume des billes de bois autorisé. Le tonnage est ainsi passé de 45 tonnes à 27 tonnes pour le poids maximal des grumes transportées par les véhicules.
Présent dans quatre pays d’Afrique centrale dont le Gabon où il a obtenu son premier permis en 1952, Rougier dispose de 2 millions d’hectares de concessions forestières, 2989 salariés dont 97% dans cette partie du continent.
Rougier Gabon, la société forestière industrielle de Dimako (SFID) au Cameroun et Mokabi, avec cette décision, laisseront un vide dans l’industrie forestière de ces différents pays.
Pierre Célestin Atangana