Le Gabon renforce son offre en matière de matériaux de construction

BTP
dimanche, 20 novembre 2016 13:57
Le Gabon renforce son offre en matière de matériaux de construction

(Le Nouveau Gabon) - En vue de réduire le déficit commercial et de donner un coup de fouet à la fabrication locale de matériaux de construction, dans l’optique de booster le secteur des BTP, le Gabon qui, à l'exception du ciment, importe près de 90 % des autres matériaux de construction d'Europe et de Chine, a considérablement renforcé son offre dans ce secteur.

La production de ciment

En juin dernier, le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba a inauguré une nouvelle cimenterie, propriété du marocain Ciments de l’Afrique (CIMAF) et située à Owendo, à 15 kilomètres au sud de Libreville. Destinée principalement à couvrir les besoins au niveau local, l'usine a été construite grâce à un investissement de 23 milliards de francs CFA (38,9 millions d'euros) et dispose d'une capacité de production de 500 000 tonnes de ciments par an, extensible à un million.

Aujourd’hui on compte deux cimenteries au Gabon. Il s’agit de CimGabon implantée à Owendo, disposant d’une capacité de 250 000 tonnes par an et de CIMAF, dont l'ouverture porte la capacité totale du pays à 750 000 tonnes de ciments par an, dépassant la demande nationale actuelle qui est de 700 000 tonnes de ciments par an.

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Avec ces deux unités de production, les acteurs de l'industrie prévoient une augmentation encore plus importante de la production, alors que des projets de construction de grande envergure, conjugués à des progrès au niveau des infrastructures et de la logistique, vont de l'avant. «En tant qu'économie émergente, le Gabon et ses infrastructures publiques présentent de solides possibilités de croissance, compte tenu du nombre de routes et de ponts à construire », a déclaré, en début d'année, au cabinet anglais OBG, Salim Kaddouri, le directeur général de CIMAF. Selon lui, «la demande nationale devrait croître d'environ 3 % par an».

 

La production d'acier

La production d'acier augmente elle aussi grâce à la demande croissante et aux efforts visant à développer l'industrie métallurgique du pays. Le Gabon dispose de deux usines qui produisent un total de 120 000 tonnes de fer à béton par an.

Situées dans la Zone économique spéciale de Nkok, ces usines répondent à 50 % des besoins nationaux, qui se sont accentués au cours des dernières années à la suite d'une série de projets d'infrastructure clés, dont la construction de ports, de ponts, de systèmes de drainage en cas d'inondations et de logements.

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L'usine qui a ouvert ses portes en février dernier est gérée par Steelworks of Gabon et produit 60 000 tonnes de fer à béton par an. L'autre usine, dirigée par Boiler Gabon, est opérationnelle depuis un an et produit les 60 000 tonnes de fer à béton restant.

 

Coûts de production

Les autorités espèrent que l'ouverture de ces usines permettra de réduire la dépendance du Gabon aux importations en renforçant la capacité de production locale de ciment, d'acier et de bois en particulier. Les autorités cherchent également à réduire le coût des matériaux de construction, qui sont toujours exposés aux fluctuations des prix et des devises internationales, ainsi que les défis logistiques.

Par exemple, le prix de gros du ciment s'élève à 77 000 francs CFA (117,4 euros) la tonne à Libreville, où se négocie 70 % du ciment du pays. Les distributeurs livrent ensuite le ciment par voie maritime, ferroviaire ou routière dans tout le pays. Une fois le ciment arrivé à destination, les frais de transport et de logistique peuvent atteindre jusqu'à 25 000 francs CFA (38,1 euros) la tonne.

Le renforcement de la capacité de production locale a déjà des répercussions positives sur l'industrie de l'acier : le prix du fer à béton a chuté de 36 % entre 2013 et 2015, selon les sources officielles.

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Place à la diversification

Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) accorde la priorité au secteur du bâtiment. Conformément au PSGE, qui doit permettre au Gabon d’atteindre l’émergence d’ici 2025, le pays vise à diversifier son économie et à réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole grâce à trois piliers : le Gabon industriel, le Gabon des services et le Gabon vert.

Selon les consultations de 2015 au titre de l'article IV du Fonds monétaire international (FMI) avec le Gabon, le secteur du bâtiment, ainsi que l'industrie des services, font figure de moteur de croissance économique.

« Les importantes recettes pétrolières ont financé l’intensification des investissements publics qui ont contribué à propulser la croissance globale à près de 6 % en moyenne, tirée par le bâtiment et les services », a indiqué le FMI. Il convient de noter que la contribution du secteur du bâtiment et des travaux publics à l'économie a plus que doublé et est passée de 185 milliards de francs CFA (282 millions d'euros) en 2009 à presque 500 milliards de francs CFA (762,4 millions d'euros) l'an dernier.

Synclair Owona

 
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