L’américain ExxonMobil à explorer du pétrole en eaux profondes au Gabon

Energies
jeudi, 28 août 2025 12:10
L’américain ExxonMobil à explorer du pétrole en eaux profondes au Gabon

(Le Nouveau Gabon) - Selon une déclaration de Sosthène Nguema Nguema, ministre gabonais en charge du pétrole, le groupe énergétique américain ExxonMobil s’intéresse à l’exploration pétrolière dans les eaux profondes du Gabon. « Nous avons eu cette première séance de travail… qui se solde avec satisfaction », a fait savoir le ministre Nguema Nguema, répondant aux questions de la chaîne de télévision nationale Gabon 24.

Les détails et les enjeux de la discussion entre les deux parties n’ont pas été évoqués publiquement. Mais selon les déclarations du ministre, Exxon Mobil est venu présenter l’avantage comparatif qu’il représente pour ce qui est de mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires, pour opérer des forages en profondeur.

a entamé depuis quelques temps, des discussions avec les autorités gabonaises en vue de l’exploration et l’exploitation des ressources en hydrocarbures du pays, en particulier les gisements situés en eaux profondes, encore largement inexploités. Ces ressources offshores, apprend-on, représentent une opportunité pour la relance économique du Gabon au moment où les autorités affichent leur volonté de moderniser et dynamiser le secteur pétrolier.

Pour le gouvernement gabonais, cet accord en vue avec ExxonMobil s’inscrit dans sa nouvelle stratégie en matière de développement pétrolier. « En trois mois, nous avons initié très rapidement ce processus qui consiste à faire la promotion de notre domaine pétrolier », a déclaré le ministre Sosthène Nguema Nguema. L'objectif étant d'« attirer des acteurs de référence » et « placer en eau profonde des sociétés qui peuvent venir s'installer et augmenter la production gabonaise ». Cette collaboration vise donc, non seulement à booster la production, mais aussi à diversifier les partenaires stratégiques du pays.

Cette dynamique intervient dans un contexte de repli de la production pétrolière au Gabon. D’après les données du ministère de l’Économie, l’indice de production a reculé de 1,2 % au premier trimestre 2025, en raison de perturbations techniques persistantes, notamment liées à l’indisponibilité d’équipements de surface tels que les compresseurs, générateurs et pipelines. En comparaison annuelle, la baisse s’accentue pour atteindre 5,0 %, toujours en lien avec ces difficultés opérationnelles.

Avec un peu plus de 2 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole et un important gazier conséquent, le Gabon souhaite maintenir sa production au-dessus de 220 000 barils par jour (b/j) à court et moyen terme. Le choix de l’exploration en eaux profondes cible la réalisation de cet objectif. Sur le plan réglementaire, le Gabon continue aussi d’effectuer des réformes pour attirer davantage d’investisseurs.

L’exploration pétrolière au Gabon connaît un nouvel élan avec l’arrivée de plusieurs opérateurs internationaux. BW Energy et VAALCO Energy ont signé en 2024 des contrats de partage de production sur les blocs Niosi Marin et Guduma Marin pour huit ans, avec des engagements de forage et d’acquisition sismique.

BW Energy détient aussi des parts dans la licence Dussafu, déjà en production via 14 puits raccordés à une unité de production, stockage, et transfert flottante, (FSPO) aux côtés de Panoro Energy et de la société publique Gabon Oil Company.

De son côté, Perenco a annoncé une découverte « importante » sur Hylia South West, tandis que la société chinoise CNOOC mène depuis 2023 des forages d’exploration sur les blocs BC-9 et BCD-10, estimés à 1,4 milliard de barils récupérables. Ces avancées laissent entrevoir un fort potentiel en eaux profondes, encore largement inexploré.

Parallèlement, le Gabon mise sur le développement de ses infrastructures pour devenir un hub pétrolier régional. Le projet phare est le terminal de GNL de Cap Lopez, porté par Perenco, d’un coût de 2 milliards de dollars, avec une première production prévue en 2026 grâce à un navire (unité flottante de liquéfaction du gaz naturel (FLNG) capable de produire 700 000 tonnes de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et 25 000 tonnes de Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) par an. Cela s’ajoute à l’installation de GPL de Batanga, déjà opérationnelle depuis 2023. Le pays prévoit aussi d’augmenter la capacité de raffinage de SOGARA à 1,5 million de tonnes de brut et de renforcer ses capacités de stockage, passant de 60 à 90 jours de consommation nationale.

Le processus de diversification de l’économie débuté par les autorités précédentes ne produit pas encore complètement les résultats ciblés. Pendant ce temps, le pétrole et désormais le gaz constituent les principaux leviers de l’économie de ce pays d’Afrique centrale. Les hydrocarbures contribuent notamment aux revenus d’exploitations et aux recettes budgétaires.

Sandrine Gaingne

 

 
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