Le Cameroun sollicite l’expertise du Gabon pour traquer un réseau de trafic d’ivoire

Gestion Publique
lundi, 18 janvier 2021 13:30
Le Cameroun sollicite l’expertise du Gabon pour traquer un réseau de trafic d’ivoire

(Le Nouveau Gabon) - Le Cameroun a sollicité « l’expertise » gabonaise pour retracer le circuit du trafic d’ivoire, suite à la saisie de 118 pointes d’éléphant le 21 octobre dernier à Ambam, chef-lieu de la Vallée-du-Ntem dans la région du Sud. Ces défenses d’éléphant ont été découvertes dans un compartiment secret construit à l’intérieur d’un camion en partance pour Douala. La plus grande saisie jamais réalisée dans cette localité frontalière du Gabon et de la Guinée équatoriale. Une équipe d’experts gabonais a été reçue à cet effet le 14 janvier au ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) à Yaoundé.

« Cette délégation est venue prélever des échantillons qui seront analysés au Gabon. À partir des résultats, il sera plus facile de déterminer les origines géographiques de ces éléphants », a déclaré Maha Ngalié, sous-directeur de la valorisation et de l’exploitation au Minfof, dans des propos rapportés par le quotidien à capitaux publics. « Le Gabon est actuellement le seul pays d’Afrique qui est doté d’un laboratoire d’analyse génétique en ce qui concerne la faune sauvage », a-t-il dit. 

« L’objectif de notre présence est aussi de raviver les échanges entre le Cameroun et le Gabon dans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique », a souligné Philippe Ongouli, l’un des experts gabonais.

Stratégie

« Des enquêtes plus approfondies ont révélé qu’une partie de l’ivoire provenait de pointes d’éléphants saisies par les autorités gabonaises, et qui étaient conservées dans le stock du gouvernement. Cela montre l’étendue et l’ampleur du trafic d’ivoire à l’échelle internationale », confient des sources à Laga, une ONG qui appuie les autorités camerounaises dans l’application de la loi faunique.

Au Cameroun, l’éléphant est une espèce totalement protégée. Sa chasse et le trafic de ses parties sont prohibés par la loi. Malgré cela, il est victime d’un braconnage intensif pour ses défenses en ivoire vendues illégalement sur les marchés asiatiques.

Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la criminalité liée aux espèces sauvages représente entre 8 et 10 milliards de dollars par an. Le Cameroun est considéré comme une plaque tournante du trafic transfrontalier des espèces fauniques protégées.

« Au niveau régional, il existe deux routes principales de transport de l’ivoire qui ont peu changé ces dernières décennies. Par la première, l’ivoire traverse la frontière nord du Gabon pour entrer au sud du Cameroun, puis est transporté par route vers les ports camerounais et surtout nigérians », indique la Banque mondiale dans son rapport « Avant qu’il ne soit trop tard : valoriser la faune de façon durable dans le bassin du Congo occidental ».

Le 30 octobre, le pays s’est doté d’une stratégie nationale de lutte contre le braconnage et la criminalité faunique. Ce, afin de réduire le risque d’extinction des espèces pour le maintien de la santé des écosystèmes et le bien-être des populations.

P.N.N

 
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