(Le Nouveau Gabon) - Dans sa dernière parution, le bulletin d’information du Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2017, le Haut-commissaire au COCAN, Christian Kerangall, revient sur les moments forts de cette compétition que la Gabon a abritée du 14 janvier au 5 février 2017, en même temps qu’il annonce le bilan financier définitif avant le 15 mai prochain.
Quel aura été pour vous, le moment le plus fort en émotion durant cette compétition ? Et le plus négatif ?
Christian Kerangall : Je vais commencer par le moment le plus négatif car la devise du Cocan a été, quelques qu’aient pu être les difficultés durant les presque deux ans de préparation de l’événement : « Positiver et mobiliser ». Nous étions dans un contexte politique tendu par la campagne et surtout la post-campagne… une conjoncture budgétaire difficile du fait de la chute du prix du baril de pétrole, un climat international sécuritaire pouvant susciter des inquiétudes au niveau du terrorisme… Tout cela fait partie de la vie actuelle… mais le plus désagréable, le plus détestable, a été de voir que dans notre propre entourage, dans le propre environnement du chef de l’Etat, certains eurent préféré l’échec de l’événement et la honte pour notre pays.
Par réaction, notre plus grand plaisir a été de constater le jour de la finale, l’apothéose de cette journée où, en plus d’un stade plein, d’un hymne chanté deux fois par notre population, du prénom du Président de la République clamé par la foule, la population toute entière était fière d’elle et de nous. Cette dernière journée a été, de surcroit, enjolivée du plaisir de voir la tête de ceux dont je parlais avant….
Quel est l’intérêt pour vous, de rendre des comptes à la nation gabonaise en déposant, au mois de mai prochain un rapport sur l’utilisation des deniers publics auprès de la Cour des Comptes ?
Je suis un industriel. J’ai été PDG d’un grand groupe. Il est naturel, du fait de la confiance dont l’on m’a honorée, que je rende des comptes. Mais au-delà de cet acte légitime, notre population doit pouvoir apprécier la réalité des dépenses que nous avons réalisées et d’en juger l’opportunité face à tout ce qui a pu être entendu : mensonges, approximations, voire des insultes et calomnies. Je n’ai vu aucun de ses oiseaux de mauvaise augure venir nous dire : « si vous avez besoin de moi, je suis disponible, je suis patriote et prêt à servir mon pays gracieusement».
Le Gabon a aujourd’hui une expertise organisationnelle en matière d’événements sportifs, comment valoriser et revendre cette expertise ?
Cette question est la plus importante des trois pour moi, car le vécu de cet événement, par plus de 10 000 personnes, qui se sont mobilisées sans mesure pour réussir, révèle notre capacité à réaliser de grandes choses si nous croyons en nous-mêmes et en notre pays. Ainsi, j’espère que tous les jeunes qui nous ont accompagnés, auront eu un éveil et une attirance pour les multiples métiers qui peuvent leur permettre, au-delà de se nourrir, vivre une passion demain.
Je ne peux énumérer tous ces métiers, je n’en citerai donc que quelques-uns: les métiers de l’évènementiel, les métiers du sport, ceux de la retransmission de l’image et du son, ceux de la création et de l’entretien des pelouses, ceux de la logistique et des transports, de l’hébergement et de la restauration etc...
Stéphane Billé