(Le Nouveau Gabon) - Depuis l’annonce du passage de la société pétrolière française Maurel et Prom, sous le contrôle de la compagnie indonésienne Pertamina, le climat au sein de la filiale gabonaise de la junior gabonaise n’est pas des plus sereins. Il se caractérise désormais par un conflit social tendu, avec grève illimitée, plainte en justice et intervention policière, indiquent des sources proches du dossier.
Vendredi dernier, la direction de Maurel et Prom Gabon a assigné en justice, l'Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui a lancé une grève illimitée le 22 février.
L'audience devant le juge des référés de Port-Gentil devrait avoir lieu jeudi, a-t-on appris samedi auprès de l'ONEP. « La société Maurel et Prom conteste le mot d'ordre d'entrée en grève illimitée lancée par l'ONEP et en demande la levée », indique l'AFP. La grève s'est aussi traduite par l'intervention jeudi des forces de l'ordre dans la salle de contrôle d'un site de production à Port-Gentil, la capitale économique et pétrolière.
L'ONEP affirme par ailleurs que sept grévistes ont été légèrement blessés, ce que conteste le ministre de l'Intérieur. Les forces de l'ordre ont « constaté que la salle de contrôle de production était à l'arrêt et aux mains des grévistes, lesquels en empêchaient l'accès au personnel régulièrement affecté à cette tâche » et ont donc décidé « d’évacuer les grévistes », d'après la mise au point du ministère de l'Intérieur.
« Le personnel non gréviste composé majoritairement d'expatriés assure normalement la continuité de la production pétrolière sur le site d'Onal », poursuit le ministère de l'Intérieur.
« Mensonge d'Etat », répond samedi un responsable de l'ONEP, Sylvain Mayabi Binet Mayembi, qui affirme que la production est à l'arrêt et que les 304 salariés gabonais sont en grève.
Maurel et Prom vient de passer sous le contrôle du groupe indonésien Pertamina qui détient 72,65% du capital et au moins 71,39% des droits de vote. A l'occasion de cette offre publique d'achat, l'ONEP demande entre autres revendications un bonus conséquent pour les salariés de la filiale gabonaise.
Synclair Owona