(Le Nouveau Gabon) - Au Gabon, des employés du journal « Echos du nord » sont en détention depuis la matinée de ce 3 novembre 2016. Il s’agit de 9 personnes interpellées dans le cadre d’une enquête, selon le ministre Alain-Claude Bilie-By-Nzé, porte-parole du gouvernement ; rapporte l’Agence France Presse, sans plus.
Toutes les personnes présentes dans les locaux du journal ont été embarquées, affirme le journaliste Wilfried Kombé-Nziengui, qui dit avoir réussi à se cacher. « Une vingtaine de personnes », pour ce témoin : des journalistes, le personnel administratif, les agents de ménage et le veilleur. Les arrestations ont été menées par des hommes armés, en civil, qui ont fait irruption au siège de la publication, au moment où l’équipe de la rédaction finalisait l’édition du lendemain vendredi.
Les personnes interpellées auraient été conduites à la Direction générale de la documentation et de l’immigration qui fait partie des services de renseignements, en plus de délivrer les titres de séjour aux étrangers du Gabon.
Depuis Paris où il vit, le directeur de la publication, Désiré Ename, affirme que ce sont les responsables du journal qui étaient visés. Interrogé par Radio France International, il a déclaré : « Je trouve regrettable que le pouvoir soit en train de chercher des subterfuges alors que nous avons des voies de droit si des gens s’estiment lésés. »
Aucun motif officiel des interpellations n’a encore été donné. Mais les déboires du journal « Echos du nord » viennent sans doute d’un article qui annonce « l’imminence d’un coup d’État militaire » contre le président Ali Bongo qui entame à peine son 2ème mandat.
Le journal est réputé proche de l’opposition, et accompagne d’ailleurs l’opposant Jean Ping dans sa contestation des résultats de l’élection présidentielle du 27 août dernier.
En 2012, cette publication avait été suspendue pour 2 mois, après avoir relayé les « vœux à la nation » de feu l’opposant André Mba Obame qui s’était autoproclamé président de la République, revendiquant la victoire devant Ali Bongo lors de l’élection de 2009.