(Le Nouveau Gabon) - Ces trois masses de dépenses ont coûté 10 600 milliards de FCFA pendant 6 ans, soit 65% de l’ensemble des ressources. Si l’on peut, dans une moindre mesure, considérer que le remboursement de la dette ainsi que le paiement des salaires ont un caractère obligatoire, les dépenses d’investissements constituent, quant à elles, un véritable choix de politique économique des autorités.
S’agissant de la dette, les autorités sont tenues rembourser ce qu’elles ont emprunter mais également les emprunts réalisés avant 2010 selon le principe de continuité de l’Etat et le caractère intergénérationnel de l’endettement. Les paiements effectués au titre du service de la dette (charge de la dette constituée du principal et des intérêts) géré par la Direction générale de la dette s’élèvent à 2586 milliards de FCFA sur la période 2010-2015, soit 16% des ressources mobilisées.
Ce montant comprend 1936 milliards de FCFA pour la dette extérieure et 650 milliards de FCFA pour la dette intérieure. Outre le respect des échéanciers de remboursement, deux opérations particulières ont été réalisées durant le mandat en cours.
Il s’agit premièrement de l’opération de remboursement anticipé de l’emprunt de 2007. En clair, en 2013, plus de 400 milliards de FCFA ont été effectivement remboursés par anticipation afin d’améliorer le profil de la dette. Cette opération a permis de réduire le taux d’intérêt et de rallonger la maturité de la dette. Ensuite, le gouvernement a procédé aux audits de la dette intérieure en 2010 et en 2015, lesquels audits ont permis d’accélérer le remboursement de cette dette et de soutenir les entreprises locales.
L’autre dépense obligatoire concerne les salaires. La masse salariale de la période 2010-2015 représente 20,3% des ressources mobilisées, soit 3351 milliards de FCFA en 6 ans. Elle n’a cessé de croitre en passant de 380 milliards de FCFA en 2009 à 715 milliards de FCFA en 2015, soit une hausse de 90%. Les raisons en sont essentiellement :
Selon les autorités, «de façon nette, toutes ces mesures visaient un double objectif : doter le service public des compétences nécessaires, d’une part et d’améliorer le pouvoir d’achat des agents publics». En outre, « si le coût des mesures peut paraitre effectivement élevé, il n’en demeure pas moins que leur opportunité s’est avérée incontestable surtout après plusieurs années de quasi blocage des salaires des agents publics », a-t-on souligné du côté du ministère du budget.
Synclair Owona.