(Le Nouveau Gabon) - Comment sortir le pays de sa très forte dépendance alimentaire extérieure ? Les autorités gabonaises ne sont nullement en panne d’initiatives. La dernière en date est celle que vient de proposer le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de l'Alimentation et de la mise en œuvre du Programme Graine, Biendi Maganga Moussavou (photo).
En effet, la dernière trouvaille du ministre Biendi Maganga Moussavou porte sur le développement de l’agro-industrie moderne et la mise en place de Zones agricoles à forte productivité (ZAP). En vue de l’implémentation de cette stratégie, des sites de positionnement ont déjà été retenus pour la première phase.
Ainsi, les localités de Kango et Ntoum pour l’Estuaire seront spécialisées dans les chaînes de valeur du Poulet, Porc, Mouton et produits vivriers ; Franceville dans le Haut-Ogooué fera dans les chaînes de valeur relatives aux plantes à tubercule, autres cultures vivrières, et poulet ; Bitam, dans le Woleu-Ntem, sera spécialisée dans le café-cacao, l’hévéa, le palmier à huile et Idemba dans la Ngounié, va s’appesantir sur la production du riz, maïs et soja.
L’objectif visé est d’atteindre une production végétale de 20 000 tonnes de riz à l’échéance 2020-2021, 200 000 tonnes pour le maïs et soja en 2022. Dans le même temps, la production animale visée est de 51 000 poulets de chair en 2022 et près de 18 000 porcs, 40 000 Bovins et 100 000 Caprins et Ovins, d’ici 2021.
Ce dispositif sera complété par la mise en place d’un Laboratoire de sécurité alimentaire avec un spectre large d’analyses biologiques, et des structures de transformation et de stockage des produits agricoles. Ainsi que par l’implantation de l’Agence du développement agricole du Gabon (ADAG) sur le site historique du Centre d’appui technique à l’hévéa culture (CATH) situé à Akanda, au nord de Libreville.
Quant à la valeur ajoutée de cette stratégie, le ministre Biendi Maganga Moussavou a indiqué qu’elle « tire des nombreux enseignements des précédents essais. Elle a pour mérite de regrouper l’expertise des bailleurs de fonds, de la FAO, de celle acquise par l’ensemble des fonctionnaires du ministère et la volonté du secteur privé auquel nous donnons une place prépondérante dans le succès de ce que nous sommes en train de faire ».
Avec des dépenses évaluées, chaque année, à plus de 450 milliards FCFA pour l’importation des denrées alimentaires, le patron de l’agriculture gabonaise a révélé que cette nouvelle stratégie agricole permettra de réduire cette dépendance de 50%, à l’horizon 2022.
Stéphane Billé