La Banque mondiale déplore les faibles performances de son portefeuille au Gabon

Gouvernance
mardi, 09 avril 2019 10:43
La Banque mondiale déplore les faibles performances de son portefeuille au Gabon

(Le Nouveau Gabon) - Au terme d’une période de trois ans et quatre mois, le portefeuille des projets Banque mondiale (BM) au Gabon vient de faire l’objet d’une revue conjointe entre les deux partenaires. Cet exercice s’est soldé par deux principales leçons.

La première fait état d’une faiblesse des performances qui sont bien en deçà de la moyenne. En effet, selon la Banque mondiale, le taux de décaissement effectif pour l’année fiscale 2018 était de 21% au 30 juin 2018, alors qu’il n’était que de 3% à trois mois de la fin de l’année fiscale.

La seconde porte sur le fait qu’il n’y a pas eu d’amélioration, mais plutôt une détérioration de la performance du portefeuille, depuis la dernière revue. Par ailleurs, tous les problèmes clairement identifiés par la Banque mondiale demeurent et se sont même amplifiés. Pour la représentante résidente de la BM au Gabon, Alice Ouédraogo, « Cette situation ne plaide pas en faveur d’une augmentation du volume de nos engagements au Gabon », a-t-elle déploré.

Pour rappel, l’objectif global de cette revue était d’une part de réfléchir aux actions permettant d’améliorer la performance du portefeuille par l’adoption de mesures à court et moyen termes, et d’autre part d’identifier les critères et indicateurs pertinents d’évaluation des unités de mise en œuvre des projets. 

Cette revue constituait donc l’occasion pour la BM de porter un regard objectif sur l’ensemble du portefeuille et de convenir d’actions fortes, courageuses et réalistes. La mise en œuvre effective de ces actions devrait permettre de résoudre les problèmes transversaux déjà identifiés tels que les retards dans la passation de marchés, la mise en place tardive des fonds de contrepartie, le retard dans la levée des conditions des décaissements ou encore la non-mise en œuvre des mesures de sauvegarde sociale et environnementale.

Malgré toutes ces contre-performances, Alice Ouédraogo a réitéré toute la disponibilité de son institution et de ses spécialistes à accompagner les efforts du Gabon, dans la mise en œuvre du plan d’action qui devait être défini à l’issue de cette revue.

Pour rappel, depuis quatre décennies, la Banque mondiale soutient le développement économique et social du Gabon, en finançant des projets dans divers secteurs. Son volume d’opérations dans le pays s’est substantiellement accru, ces dernières années, et l’approbation récente d’un appui budgétaire par son conseil d’administration conforte ce partenariat avec le Gabon.

Quant à son portefeuille, il a considérablement évolué ces dernières années, passant de 2 à 9 projets depuis 2012, avec un montant global qui est passé de 68 à 481,6 millions de dollars. A cela s’ajoute le second appui budgétaire, approuvé en mars dernier par le conseil d’administration de la Banque mondiale, pour un montant de 200 millions de dollars, déjà décaissé.     

Stéphane Billé

 
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