(Le Nouveau Gabon) - Le Fonds monétaire international (FMI) a attendu une semaine pour livrer son avis sur les perspectives économiques du Gabon, à la suite du prêt accordé, dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), au pays la semaine dernière.
D’après le chef de la mission du FMI au Gabon, Alex Segura-Ubiergo, «les perspectives économiques à court terme du Gabon demeurent difficiles. Le taux de croissance a diminué, passant de 3,9 % en 2015 à 2,1 % en 2016. Il s’agit d’un fort ralentissement par rapport à la croissance moyenne de 6 % enregistrée de 2010 à 2013, avant le choc pétrolier».
Ce bilan de santé de l’économie gabonaise fait également ressortir les failles et les faiblesses qui pourraient plomber les objectifs de décollage du Plan de relance de l’économie qui vient de bénéficier d’un appui de 642 millions de dollars de l'institution. En fait, l’activité économique aurait ralenti d’environ 1% au cours de cet exercice du fait de la baisse de la production du pétrole, accentuée par le recul du BTP et du secteur des services.
«La baisse des prix du pétrole a incontestablement engendré un choc commercial qui a lourdement pesé sur la dégradation de la situation économique. Cependant, le manque d’épargne de précaution qui aurait pu être constituée au cours des années antérieures ainsi que le retard pris pour adopter les mesures budgétaires qui s’imposaient, ont exacerbé la gravité du choc et augmenté l’ampleur des risques», explique Alex Segura-Ubiergo.
Pour ce qui concerne la dette du pays, elle a été aggravée par les déséquilibres budgétaires. «Les déséquilibres budgétaires et externes ont atteint un niveau critique et les niveaux de la dette publique ont augmenté rapidement, du fait de la prise en compte dans le calcul de la dette des arriérés accumulés et des avances statutaires de la BEAC.», rappelle-t-il.
Le Fonds recommande, pour ce qui est de la réduction du déficit budgétaire, d'éviter une nouvelle accumulation d’arriérés et rembourser les créances en souffrance sur une période de trois à cinq ans.
«Ce remboursement constitue une priorité dans le cadre du programme », martèle-t-il.
SeM