(Le Nouveau Gabon) - Le gouvernement gabonais prévoit une hausse spectaculaire du budget consacré au secteur minier. Présenté le 21 octobre devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale de Transition, le projet défendu par le ministre des Mines et des Ressources géologiques, Gilles Nembe, s’élève à 68,12 milliards de FCFA pour l’exercice 2026, contre 4,56 milliards en 2025. Cette progression de plus de 1 390 % marque un tournant dans la stratégie nationale.
Selon le ministère, cette augmentation sans précédent traduit la volonté du gouvernement de faire du secteur minier « un levier de développement durable, de création d’emplois et de valorisation des ressources naturelles ». L’objectif est de diversifier l’économie et de réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Pour 2026, le ministère prévoit plusieurs actions prioritaires : la prospection de nouveaux gisements au-delà du manganèse et du fer, l’accroissement de la production de manganèse et d’or, ainsi que l’élaboration de sept textes d’application de la nouvelle loi minière. Le département entend aussi réaliser 244 missions de contrôle auprès des opérateurs en phase de recherche, évaluer les ressources aurifères sur les permis de Koumba, Eteke, Minkebe et Konossoville, interconnecter quatre services internes et achever l’archivage des dossiers du personnel.
Cette transformation sera soutenue par des mesures incitatives destinées aux opérateurs privés. Le ministère prévoit des avantages fiscaux et un soutien à la formation et à la recherche, afin d’attirer les investissements tout en garantissant une redistribution locale des richesses à travers la création d’emplois et le transfert de compétences.
Avec ce budget, le Gabon espère renforcer la contribution du secteur minier à son économie. Le pays, dont le sous-sol recèle du manganèse, du fer, de l’or, du phosphate, de la potasse, de l’uranium, du niobium, du tantale et des terres rares, veut transformer ce potentiel en moteur de développement. Jusqu’en 2009, l’activité minière reposait presque exclusivement sur le manganèse et ne représentait que 4 % du PIB, 1,3 % des recettes budgétaires hors pétrole et environ 1 500 emplois formels. Aujourd’hui, sa contribution avoisine 6 % du PIB, et le gouvernement ambitionne de dépasser 10 % dans les prochaines années.
SG