(Le Nouveau Gabon) - Le ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout, a réuni le 21 octobre 2025 la direction générale de la Poste SA pour examiner la situation financière de l’entreprise publique. Les échanges ont révélé un tableau préoccupant, marqué par une structure de coûts déséquilibrée et une gestion interne défaillante.
Selon les données présentées, la masse salariale représente à elle seule près de 69 % des dépenses totales, limitant fortement les capacités d’investissement et de restructuration de l’opérateur postal. Plusieurs activités stratégiques sont à l’arrêt ou sous-exploitées. L’imprimerie, par exemple, ne fonctionne plus, tandis que le data center, pourtant considéré comme un atout technologique majeur, ne compte qu’un seul client. La gestion du patrimoine immobilier pose également problème : certains biens seraient introuvables ou mal répertoriés.
Face à cette situation, Paul-Marie Gondjout a exigé la conduite d’un audit complet et indépendant afin d’établir un diagnostic précis et de formuler des scénarios de redressement. Cet audit devra notamment examiner la structure des dépenses, la gestion des actifs et la gouvernance interne.
Plusieurs pistes de réforme ont déjà été évoquées. Elles portent sur la réduction de la masse salariale, le recouvrement des créances impayées et la valorisation des actifs dormants, tels que le data center et la licence internet. La réhabilitation de l’imprimerie et la réalisation d’un inventaire exhaustif du patrimoine immobilier figurent également parmi les priorités.
Pour le ministre, il s’agit désormais de passer à l’action afin de restaurer la viabilité économique de la Poste SA et de lui permettre de mieux remplir ses missions de service public. L’entreprise peine aujourd’hui à honorer ses engagements envers ses salariés et ses épargnants — notamment ceux de sa filiale en liquidation, PosteBank —, sur fond de tensions sociales et de grèves récurrentes qui paralysent ses activités.
SG