(Le Nouveau Gabon) - Dans le but de tirer meilleur profit de sa filière pêche, les autorités gabonaises ont initié un certain nombre de mesures qui vont du renforcement du dispositif institutionnel de régulation de la pêche, à l’amélioration des règles de gestion, en passant par le renforcement des contrôles dans le secteur, afin de mieux maitriser et contrôler ce secteur après plusieurs années de pillage de ses ressources.
Création de l’ANPA pour renforcer la maîtrise du secteur de la pêche
L’Agence nationale des pêches et de l’aquaculture (ANPA) créée en 2014, et placée sous la tutelle technique du ministère en charge de la Pêche, doit mener des missions de suivi, contrôle et surveillance des pratiques des opérateurs, assurer l’aménagement des pêcheries et aires maritimes protégées, promouvoir l’exploitation des ressources halieutiques et l’aquaculture. Autant de domaines dans lesquelles l’administration publique a trop longtemps été absente sur le terrain.
Renforcement des règles de régulation du secteur et les contrôles sur pièce
Face au pillage des ressources et aux différents actes illicites se déroulant dans la Zone économique exclusive (ZEE), (pêche illicite, contrebande, piraterie), le Gabon se trouvait dans l’obligation de renforcer son dispositif de dissuasion, de contrôle et de répression effectif dans ses eaux territoriales. Plusieurs actions ont été prises à cet effet, comme la mise en place du dispositif de surveillance satellitaire des eaux maritimes avec l’AGEOS, ainsi que la généralisation de balises ARGOS sur les bateaux opérant dans la ZEE du Gabon, afin d’opérationnaliser le système de surveillance satellite des navires. Ces outils permettent à la Direction de surveillance des pêches de disposer de l’information nécessaire pour identifier les cas délictueux et appréhender les contrevenants. Le cadre juridique a également été adapté afin de mettre en adéquation les droits de pêche et les amendes à la valeur des captures.
Enfin, contrairement aux pratiques du passé, le Gabon contrôle désormais lui-même le tonnage et la valeur des captures effectuées par les navires opérant dans ses eaux territoriales. Ce qui conduit à une revalorisation des redevances annuelles de ces navires de plusieurs milliards de FCFA. L’ensemble de ces mesures d’amélioration de la gouvernance a permis de sortir la filière de l’informel et de poser les bases d’une redynamisation dans un cadre stabilisé.
Mise en place des prérequis en vue de la relance de la filière
L’absence d’infrastructures de débarquement pour les bateaux de pêche artisanale et surtout industrielle, obère grandement les perspectives économiques de la filière. Ainsi, pour le cas de la pêche au thon en eaux gabonaises, l’accord signé avec l’Union européenne prévoit qu’un minimum de 30% du thon péché sur nos côtes soit débarqué au Gabon.
Cet accord n’est malheureusement pas applicable aujourd’hui, en raison de l’absence d’infrastructures de débarquement susceptibles d’accueillir ces navires. Le manque à gagner est très important.
A ce titre, la construction en cours d’un quai de débarquement de pêche dans le cadre de l’extension du port d’Owendo, menée par GSEZ, va permettre de lever la principale contrainte au développement de la pêche industrielle gabonaise. Cette infrastructure permettra également de lever les contraintes d’approvisionnement en ressources que fait face l’usine de production de thons et sardines en boîte de conserve de Gabon SeaFood, investissement réalisé dans le cadre du partenariat public privé Tropical Holding.
Synclair Owona avec le BCPSGE