(Le Nouveau Gabon) - Le 10 octobre dernier, la commission des Finances de l'Assemblée nationale française a adopté un amendement qui exclut l'huile de palme de la liste des biocarburants donnant droit à un taux réduit de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), indique commodAfrica.
En effet, la TGAP frappe les carburants d'origine fossile mais son taux est minoré en cas d'incorporation de "biocarburants durables", produits notamment à partir d'oléagineux, à l'exception donc de l'huile de palme.
Au moment où la consommation d'huile de palme connaît une hausse croissante, la députée Lorianne Rossi, l'auteure de cet amendement a indiqué que « l’extension des plantations de palmier à huile constitue une cause majeure de déforestation et de dégradation des écosystèmes, dans les pays du Sud ».
Elle a également critiqué les systèmes de certification actuels sur l'huile de palme "durable" qu’elle juge insuffisants. Avant d’ajouter que si l'effet des changements d'affectation des sols produit par le développement de sa culture était pleinement pris en compte dans le bilan des gaz à effet de serre, « les biocarburants à base d’huile de palme seraient les plus nocifs pour le climat ».
Cette décision ne devrait peut-être pas être accueillie avec joie dans certains pays producteurs comme le Gabon, qui ambitionne de devenir l’un des plus gros pourvoyeurs de cette matière première sur le marché international.
En effet, sa filière de l’huile de palme brute ne cesse de consolider ces performances. Entre 2010 et 2017, le Gabon est passé de 35e producteur mondial d’huile de palme à 27e (11e producteur africain). Il assure désormais environ 0,04% de la production mondiale contre 0,01% en 2010.
Selon les projections, lorsque les différentes plantations d’Olam Palm arriveront à maturité, l’on indique que le pays deviendra le 3e plus grand producteur africain d’huile de palme et intègrera le top 10 mondial.
Stéphane Billé