(Le Nouveau Gabon) - Pour la première session des rencontres organisées à l’Espace PME de Libreville à l’intention des chefs d’entreprises, la banque panafricaine Ecobank a mis le doigt sur les plaies qui limitent l’accès aux financements des promoteurs de PME.
D’après Gaëlle Biteghe, directrice générale de l’établissement bancaire, les promoteurs font preuve d’inexpérience et refusent de donner aux banques les garanties qu’elles sollicitent pour l’accompagnement et le développement de leurs activités. «Avec la crise économique, le capital est devenu rare ; il doit être alloué de manière à ce qu’il soit rentabilisé in fine. C’est pour cela qu’on insiste pour que la qualité des dossiers soit au rendez-vous, de telle sorte qu’on puisse allouer ce financement à ceux qui ont la meilleure chance de réussir. Je pense qu’avec cette rareté du capital, nous sommes obligés d’être un peu plus prudents », souligne Gaëlle Biteghe.
Au-delà de ces deux facteurs, sujets de tous les risques, la banque panafricaine relève également la sous-capitalisation des Pme, l’absence d’états financiers, non sans questionner leur fiabilité, le manque de business plan et la dépendance à un seul client qui, pour l’heure, reste l’Etat. «Le facteur risque est évalué sur l’expérience du promoteur, son implication dans sa société, le portefeuille des clients et sur les prévisions faites en termes de génération de chiffre d’affaires », relève la directrice générale.
Ce qui amène la banquière à recommander aux promoteurs de PME, une plus grande diversification des partenaires, une capitalisation adéquate et une constitution légale de la PME. «Les jeunes doivent constituer leur dossier légalement, se faire assister sur les aspects juridique et de comptabilité; cette assistance fait appel à des spécialistes en la matière parce qu’ils doivent pouvoir avoir le temps de se concentrer sur leurs projets», martèle Gaëlle Biteghe.
Auxence Mengue