Le Gabon dépense environ 100 milliards FCFA/ans pour subventionner les produits alimentaires (FMI)

Economie
mercredi, 09 novembre 2022 13:19
Le Gabon dépense environ 100 milliards FCFA/ans pour subventionner les produits alimentaires (FMI)

(Le Nouveau Gabon) - Selon le Fonds monétaire international (FMI), la facture des subventions sur les produits alimentaires au Gabon coûte à l’État environ 100 milliards de FCFA. L’information a été donnée par le représentant résident du FMI au Gabon, Agou Gomez, au cours d’une récente rencontre avec la presse locale.

Ces subventions qui ont pour but de minimiser l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires sur les populations, est une perte selon le FMI, dans la mesure où non seulement, elles bénéficient plus aux personnes nanties, mais aussi, elles sont moins justes et difficiles à contrôler. « L’État ne prend pas d’impôts sur certains produits afin que les prix n’augmentent pas dans les marchés. Ces impôts que l’État perd, c’est environ 100 milliards de FCFA... Et quand l’État abandonne les taxes sur un produit, il y a possibilité de tricher. Par exemple, un opérateur peut faire venir un produit non subventionné et déclarer que c’est un produit subventionné», explique le représentant résident du FMI.

Ces produits importés subventionnés sont entre autres, de la viande, la volaille, des pâtes alimentaires, des produits laitiers, riz, conserves, dont les prix sont plafonnés par l’État et plus ou moins appliqués par les opérateurs économiques dans les marchés.

Conséquences

D’après le FMI, les subventions que l’État donne ont des conséquences sur son budget. Cette situation empêche notamment l’État d’épargner la plus-value tirée de la hausse des prix du pétrole sur le marché international. Étant donné que selon la même source, ces subventions engloutissent une partie de ces recettes. De ce fait, « l’État risque de se retrouver dans deux ou trois ans, en difficulté financière, avec des prix du pétrole qui ont chuté », explique Agou Gomez.

Par ailleurs, au Gabon pour l’instant, ces subventions sont généralisées. « C’est-à-dire que ce sont des subventions qui bénéficient aux pauvres, mais aussi aux riches, et aux entreprises. L’idée étant de donner les subventions seulement à ceux qui sont vraiment dans le besoin. C’est-à-dire les personnes économiquement faibles », explique Agou Gomez. Car, « l’objectif de ces subventions est noble, puisque l’idée est de préserver l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires et des prix du pétrole sur le panier de la ménagère. Nous encourageons le gouvernement à accorder des subventions qui sont plus justes », poursuit-il.

Et donc, pour le FMI, il faut qu’à terme, les subventions soient directement octroyées aux ménages identifiés comme économiquement faibles. « Les avantages ici c’est que ce type de subvention est plus juste et plus prévisible parce que l’État décide du montant des subventions totales à accorder au cours d’une année et fait la répartition en fonction du nombre de personnes touchées. Il est facile de contrôler ce type de subventions », explique-t-il.

Mais, pour que la cible qui est la population vulnérable puisse être atteinte directement par ces subventions, il y a un certain nombre de prérequis. Dans ce sens, le gouvernement, sous les recommandations de l’institution de Bretton Woods, a lancé une opération visant à arrêter une liste des Gabonais économiquement faibles. « Ce travail est en train d’être fait par le gouvernement. Nous souhaitons que ce travail aille vite pour que non seulement on accorde des subventions plus justes, mais également, des subventions qui ne mettent pas en difficulté le budget de l’État ou qui ne gaspillent pas la plus-value pétrolière de l’État que le Gabon est aujourd’hui entrain de collecter », précise Agou Gomez.

Le fichier des Gabonais économiquement faibles contient environ 700 000 personnes actuellement. Et le recensement qui va être lancé va permettre de réactualiser la liste et ainsi, appuyer financièrement et matériellement les personnes inscrites dans cette liste.

Sandrine Gaingne

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