Selon Nalletamby Stefan : « l’écosystème financier de l’Afrique centrale est en voie de renforcement. »

Economie
jeudi, 14 février 2019 10:34
Selon Nalletamby Stefan : « l’écosystème financier de l’Afrique centrale est en voie de renforcement. »

 

A la faveur du troisième dialogue régional sur le secteur financier pour l'Afrique centrale, récemment organisé par la banque africaine de développement (BAD) et Making Finance Work for Africa à Libreville au Gabon, Nalletamby Stefan (photo), Directeur du département financier à la BAD s’est confié à notre rédaction. Lecture…

 

Au terme d’intenses et houleux échanges sur le secteur financier pour l'Afrique centrale, vous avez certainement pu dresser un bilan de l’écosystème financier de la région, notamment sur les atouts du marché des capitaux. Quels sont les principaux points scrutés au cours de cette rencontre ?

 

Nalletamby Stefan : effectivement, nous avons fait un examen des problématiques auxquelles est confronté le secteur financier de l’Afrique centrale. Nous avons ainsi passé en revue, l’état des réformes en cours dans les secteurs financiers et identifier les domaines et actions prioritaires ainsi que les instruments financiers et les Institutions de financement du développement qui peuvent renforcer le financement de l'économie réelle de la sous-région.

 

Alors, comment se présente le marché des capitaux dans cette zone ?

 

L’écosystème financier de l’Afrique centrale est en voie de renforcement. Tout d’abord, je salue le fait qu’il ait eu la fusion des bourses. Ensuite, tout le travail qui est en train d’être entrepris par les Etats est très prometteur. Car, le marché des capitaux est très indispensable au système financier. Certes, ce n’est pas la solution, mais plutôt un élément qui contribue au mécanisme de financement des économies. Il s’ajoute aux services des banques et autres établissements financiers non bancaires.

 

Autrement dit, tout va bien ?

 

Pas du tout, il y a encore quelques éléments de ce chainon qui manquent. Une chose est sûre, ils viendront avec le temps. Mais, le plus important je pense, est qu’il y a vraiment eu une dynamique positive dans les discussions et on sent qu’il y a une véritable volonté d’avancer. Et donc je suis assez confiant.

 

Ce d’autant plus que la BAD et tous les partenaires du développement sont aux côtés de l’Afrique centrale, pour faire avancer les choses, au profit du secteur réel. Parce que l’objectif du secteur financier, c’est d’être au service du secteur réel.

 

Comparée à l’Afrique de l’Ouest et australe, à quel niveau se situe l’Afrique centrale ?

 

Il ne faudrait pas parler de niveau. Parce la question n’est pas là. Les questions qu’il faut plutôt se poser sont celles de savoir, si qu’aujourd’hui, les Etats africains sont satisfaits du financement de nos économies à travers le système financier ? Est-ce que le système financier met suffisamment de ressources à la disposition de la sous-région pour développer ses économies ?

 

Et selon vous ?

 

La réponse est oui parfois, très peu ou partiellement. En général, ce n’est jamais non. Le plus important est qu’il ne faut pas voir le problème en termes de « nous par rapport aux autres ». Par contre, la question est celle de savoir si nous avons suffisamment des moyens financiers pour développer nos économies.

 

Quel est votre constat ?

 

Pour l’instant, ils ne le sont pas. Ils le sont partiellement mais pas complètement. Ceci dit, il faut qu’on aide à l’amélioration des mouvements des capitaux dans la région, que l’argent reste ici et qu’il soit recyclé ici.

 

Alors que préconisez-vous ?

 

C’est très simple. Pour que les capitaux restent ici, il faut qu’il y ait des opportunités d’investissements localement. Il faut qu’on puisse faire rentrer et sortir l’argent etc. Choisir entre l’immobilier, une valeur mobilière, ou investir dans la terre etc. Il y a donc toutes sortes d’options de pan de l’économie qu’on peut exploiter. Malheureusement, pour l’heure, on ne les a pas encore.

 

Il y a également la partition que les journalistes doivent jouer. Ce sont des choses qu’il faut développer. En effet, pour cette initiative, les journalistes doivent jouir d’une bonne culture financière pour prendre part aux échanges financiers afin de mieux relayer l’information financière.

 

Pensez-vous qu’ils ne la possèdent pas ?

 

En réalité les pays francophones n’ont pas cette culture autant que les pays anglophones. Ce n’est qu’un constat. Donc à nous de voir, comment on peut remédier à cette situation. Donc il faut mettre en place, des institutions financières et que les hommes qui y travaillent soient suffisamment outillés pour que la finance soit réellement au service de l’économie.

 

Quel bilan l’on peut dresser au terme de cette rencontre ?

 

Je pars d’ici très satisfait. Dans ce sens que, les discussions menées ici à Libreville vont nous aider à réfléchir dans notre stratégie d’accompagnement des pays de la zone Afrique centrale. Surtout, sachant qu’il n’y aura pas un traitement spécial ou de faveur au profit de la sous-région, de l’Afrique centrale. Mais plutôt, des produits qu’on essayera de développer plus spécifiquement, au même titre que pour les autres régions.

 

En clair, l’idée c’est d’être sûr qu’on peut, au travers du système financier, soutenir des économies nationales le mieux possible, au regard de leurs structures et de leurs besoins.

 

Cela, tout simplement parce qu’elles sont différentes les unes les autres. Donc, elles n’auront pas les mêmes besoins au niveau des choix de financement et des modalités de financement.

 

Propos recueillis par Stéphane Billé  

 

 

 

 
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