(Le Nouveau Gabon) - Le secteur gabonais du manganèse a réalisé une performance notable au premier trimestre 2025. D’après la dernière note de conjoncture sectorielle de la Direction générale de l’Économie et de la politique fiscale (DGEPF), les ventes ont atteint 2,14 millions de tonnes, soit une progression de 8,2 % en glissement annuel.
Cette dynamique a généré un chiffre d’affaires de 185,3 milliards de FCFA, en hausse de 20,4 % par rapport à la même période de 2024. Un résultat d’autant plus remarquable que les prix à l’exportation ont chuté de 39,1 %. L’augmentation des revenus repose donc entièrement sur les volumes écoulés, soutenus par la reprise de la demande mondiale, particulièrement dans l’industrie sidérurgique.
La production nationale de manganèse a progressé de 20 % par rapport au quatrième trimestre 2024, stimulée par la hausse de la production mondiale d’acier au carbone, notamment en Chine (+1,0 %) et en Inde (+8,0 %), deux clients majeurs du Gabon. Toutefois, comparée au premier trimestre 2024, la production reste en recul de 6,9 %, en raison de perturbations logistiques au port d’Owendo et d’un mouvement social en fin d’année dernière.
Ce dynamisme a contribué à soutenir l’ensemble du secteur extractif, en progression de 3,0 % sur le trimestre, et à compenser en partie le recul de l’activité pétrolière. Le secteur des transports en a également bénéficié, avec une hausse de 18 % du fret ferroviaire, ce qui a entraîné une croissance de 13,3 % de l’indice global du transport.
Ces performances interviennent alors que le Gabon se prépare à interdire l’exportation du manganèse brut à partir de janvier 2029. Cette perspective attire déjà l’attention des investisseurs étrangers : chinois et japonais ont manifesté leur intérêt pour soutenir cette transition à travers des projets d’implantation d’unités de transformation sur place.
Parallèlement, le groupe français Eramet, maison mère de la Comilog (premier producteur du pays), prévoit de traiter deux millions de tonnes de manganèse localement. Un projet qui pourrait générer plus de 16 000 emplois directs et indirects, marquant une étape clé dans la stratégie de valorisation nationale de cette ressource stratégique.
SG