(Le Nouveau Gabon) - L’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) a saisi les autorités gabonaises afin d’obtenir la suspension de la redevance de sûreté aérienne, communément appelée « redevance 7 », jugée trop pénalisante pour les passagers et les compagnies. L’annonce a été faite par le directeur général de l’ANAC, le général de division Eric Tristan Franck Moussavou, lors d’une rencontre avec les représentants de l’Association des opérateurs aériens (AOC). Dans l’attente d’un communiqué officiel, l’agence a même recommandé aux compagnies de surseoir au paiement des factures liées à cette redevance.
Prélevée depuis juin dernier par le groupe britannique Westminster, en charge de la sécurité aéroportuaire au Gabon, cette taxe est directement pointée comme l’une des causes de l’inflation du prix des billets d’avion dans le pays. Elle s’ajoute à une série de coûts déjà jugés excessifs par les transporteurs.
Dès 2024, le directeur général de Fly Gabon, Nyl Moret-Mba, alertait sur « l’accumulation des charges insoutenables » pesant sur les compagnies opérant au Gabon : redevances de navigation parmi les plus élevées au monde, taxes aéroportuaires disproportionnées, infrastructures vieillissantes entraînant des frais de maintenance supplémentaires, assurances surtaxées et prix du carburant deux fois supérieur au niveau européen. Autant de contraintes qui réduisent la compétitivité des transporteurs, limitent l’essor du trafic et renchérissent le coût pour les voyageurs.
Selon le rapport 2024 de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), le Gabon figure désormais parmi les pays où les taxes et redevances aériennes sont les plus lourdes du continent, atteignant parfois près de 300 dollars par billet sur les vols internationaux. À titre de comparaison, des États comme la Libye, le Malawi, le Lesotho ou encore l’Algérie appliquent des taxes de départ international parmi les plus faibles d’Afrique.
En demandant la suspension de la redevance de sûreté, l’ANAC espère contribuer à une réduction du coût des billets et, au-delà, à une relance du transport aérien. Car l’enjeu dépasse la simple compétitivité des compagnies : il touche aussi à l’attractivité économique du pays et à la mobilité régionale, essentielles pour un marché aérien africain encore trop fragmenté.
SG