(Le Nouveau Gabon) - À l’Assemblée nationale, les députés ont finalement rejeté à l’unanimité, le 11 décembre 2024, la taxe sur les transactions électroniques, malgré les arguments présentés par le ministre de l’Économie, Mays Mouissi, pour défendre son introduction dans le projet de loi de finances 2025. Cette taxe visait les retraits bancaires et les services de mobile banking, avec un taux de prélèvement de 0,5% sur les transferts d'argent effectués via les opérateurs de téléphonie mobile.
Les députés gabonais ont ainsi rejoint les citoyens et les acteurs de la société civile qui, depuis la publication du projet de loi de finances 2025, étaient contre l’entrée en vigueur de ladite loi. Selon les opposants à cette mesure, elle limiterait l'inclusion financière et affecterait négativement la capacité d'achat des ménages. Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association gabonaise des utilisateurs de banques (Agub), avait exprimé son mécontentement en affirmant que la taxe sur les dépôts inciterait les abonnés à éviter les dépôts bancaires formels, préférant le cash. Pour lui, cette situation entraînerait une diminution des transactions financières électroniques et favoriserait le développement de réseaux parallèles de transfert d'argent, créant ainsi un marché informel qui pourrait nuire à l'économie.
En revanche, l’application de cette mesure devait permettre au gouvernement de générer de nouvelles recettes fiscales. Le ministère de l'Économie prévoyait ainsi de collecter 26 milliards de FCFA par an pour financer des projets prioritaires du Plan national de développement de la Transition (PNDT).
Cependant, un rapport publié le 25 juillet par l'Institute of Development Studies, un think tank rattaché à l’Université du Sussex (Royaume-Uni), souligne que la taxation des services de mobile money peut en effet constituer une source de recettes fiscales supplémentaires pour les gouvernements, mais elle affecte négativement les ménages les plus pauvres, notamment lorsqu'elle inclut des transactions de faible valeur.
Actuellement, 15 pays africains taxent de différentes manières les services de mobile money. À savoir, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, la RDC, le Tchad, la République du Congo, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.
SG
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