Richard Attias : « Le 14eme Forum de l’AGOA témoigne de la bonne image dont jouit le Gabon aux États Unis »

Economie
vendredi, 01 mai 2015 10:44
Richard Attias : « Le 14eme Forum de l’AGOA témoigne de la bonne image dont jouit le Gabon aux États Unis »

(Le Nouveau Gabon) - A 4 mois du double événement économique qui va fera de Libreville, fin aout 2015, le centre de toutes les attentions internationales, Richard Attias explique les relations prévues entre le 4eme New York Forum Africa et le 14eme Forum de l’AGOA. Il précise également les objectifs de cette édition 2015.

 

Le Nouveau Gabon : Estimez vous avoir joué un rôle dans le choix du Gabon pour accueillir le 14eme Forum de l’AGOA ?

Richard Attias : En aucun cas. C'est une décision basée sur des discussions entre pays souverains et un choix très opportun. Il témoigne, si besoin était, de la bonne image dont jouit le Gabon aux États Unis. Nous avions déjà fait ce constat au cours des différentes éditions du New York Forum Africa où nous avons invité chaque année un certain nombre de décideurs économiques américains. 

LNG : Doit-on déduire de cette concomitance que le 4eme NYFA sera particulièrement orienté sur les rapports Afrique-USA ?

Richard Attias : Surtout pas! Notre programme est plus que jamais panafricain avec la participation d'acteurs économiques européens, asiatiques notamment. Que des participants américains se joignent aux débats ne fera qu'enrichir la dimension internationale et globale du NYFA. Par ailleurs nous tenons la seconde édition du African Citizen's Summit‎. Cette dimension sociale va permettre d'aborder le thème du développement économique inclusif, encore et encore. 

LNG : Le Forum AGOA devrait réunir 1000 délégués. Sur le plan de l’accueil et de la logistique,  prévoyez vous une coordination avec le 4eme NYFA ?

Richard Attias : Il va de soi que tenir les deux manifestations l'une après l'autre nous oblige à nous coordonner, mais cette volonté du Chef de l'Etat gabonais de tenir les deux événements au mois d'août  permet surtout d'optimiser les coûts et de mobiliser les ressources sur une période concentrée. 

LNG : Est-il prévu des événements communs ou des interventions de l’un chez l’autre ?

Richard Attias : Nous envisageons en effet de bénéficier de la présence de dirigeants américains pour élargir et enrichir nos débats et de même nous apporterons un volet économique au forum AGOA qui se veut surtout politique.

LNG : Avec les énergies renouvelables, les grands investisseurs institutionnels semblent avoir enfin trouver une porte d’entrée en Afrique. A quelques mois de COP 21, est-ce l’une des motivations du choix du thème « Investir dans les énergies africaines », ou bien s’agit-il d’une heureuse coïncidence ?

Richard Attias : Vous nous connaissez bien, je pense, pour savoir qu'il n'y a jamais de coïncidence avec nous.... mais toujours la volonté d'être en amont des débats. Dès fin 2014, nous avions programmé le thème du changement climatique, des énergies renouvelables, ‎dans le prolongement d'ailleurs du thème principal du New York Forum à New York en septembre dernier auquel avait participé le président Ali Bongo aux côtés d'autres Chefs d'Etat. 

Le programme du NYFA 2015 intègre plusieurs sessions opérées dans le cadre d'une initiative originale, la Climate South ‎Initiative, mise en œuvre avec plusieurs partenaires internationaux dont le R20 et l'UNDP, notamment. L'idée est d'élaborer une feuille de route à 90 jours de la COP21. 

Mais surtout permettez-moi de préciser que le thème de cette édition est de faire référence à l'énergie du continent. Celle générée par sa jeunesse, ses femmes, sa créativité, ses entrepreneurs, sa résilience, et pas que celle de ses ressources naturelles auxquelles on s'intéresse en premier ! 

LNG : Quand on associe USA et énergies africaines, on pense naturellement au programme Power Africa lancé en 2013 par Barack Obama. Réservez-vous une place à cette initiative dans le programme du NYFA 2015 ?

Richard Attias : Ce programme a déjà été débattu. La question selon nous n'est plus d'en débattre mais de réaliser. Les investisseurs, les pouvoirs publics et les secteurs privés doivent ‎IMPLÉMENTER. Cette question est en filigrane de toutes les sessions qui traitent de l'industrialisation et du développement des infrastructures. Le nerf de ce combat lié à l'électrification du continent et à son autonomie énergétique, est le financement de cet impératif. Et puis enfin "Power Africa" du Président Obama doit intervenir en Afrique francophone. Espérons que la tenue du Forum AGOA au Gabon comblera ce manquement.

LNG : Le NYF Institute va primer 4 start-ups africaines. Quel sera le processus de sélection ?

Richard Attias : En effet, je tiens à cette initiative qui, au delà d'être un prix, est surtout ‎une modeste façon de contribuer à l'éclosion et au développement de jeunes entreprises africaines. Avec une contribution de 100 000 euros, nous répondons à la première préoccupation des jeunes: trouver du financement. La sélection se fera sur le modèle de cette fameuse émission "The Voice"… Un jury vote et puis la voix du public est aussi importante. Grâce à nos partenaires médias de la première heure, Le Point Afrique et France24 notamment, nous ferons la promotion des projets. Un média anglo-saxon se joindra à nous très prochainement. 

LNG : Au Gabon, l’opposition politique s’est beaucoup radicalisée ces derniers mois. Craignez-vous des actions qui pourraient nuire au bon déroulement 4eme NYFA ?

Richard Attias : Chacun doit comprendre que le NYFA est une plate-forme économique et non le lieu de débats partisans et politique. Nous avons toujours invité les acteurs de la vie gabonaise, quelque soit leurs opinions politiques, dès lors qu'ils sont force de propositions concrètes, constructives, et non les porteurs d'insultes et de diffamations. Le NYFA se tient toujours et avant tout parce qu'il est demandé et attendu pas une communauté auprès de laquelle j'ai personnellement un engagement réel : les jeunes! C'est grâce aux projets économiques petits ou grands, grâce aux rencontres pendant le forum, grâce au partage d'information, etc., que les jeunes pourront parfois trouver des opportunités et des emplois. C'est la mission du NYFA. Que l'on veuille récupérer cette plate-forme parce qu'elle a un fort écho médiatique, notamment, ne trompe personne.

LNG : Avec Youssou N’Dour, vous avez annoncé, en clôture du 3eme NYFA, la création d’un fonds d’investissement de 500 millions $, ciblé sur le secteur africain des médias. A quel stade de réalisation se trouve aujourd’hui ce projet ? 

Richard Attias : Nous avons pris du retard pour plusieurs raisons : un manque de ressources humaines à plein temps pour sillonner ‎la planète et lever des fonds, la chute du prix du pétrole qui a empêché un certain nombre de fonds souverains africains de contribuer au financement et, surtout, un agenda personnel 2014 et début 2015 très chargé avec la tenue en moins de 3 mois du Global Entrepreneurship Summit à Marrakech avec 8000 participants et l'organisation du Sommet Économique de Sharm El Sheikh, tous deux imprévus dans notre programme de ces derniers mois. Mais je ne renonce pas. La structure, les règles et le concept sont définis. Le temps est avec nous car les médias en Afrique sont une vaste industrie pour les 10 prochaines années. Et lever des fonds peut aller très vite, si l'on s'y met à plein temps.

 

Propos recueillis par Dominique Flaux

 
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