Une nouvelle donne monétaire entre le yuan chinois et le FCFA de la zone CEMAC

(Le Nouveau Gabon) - En visite officielle en Chine, il y a quelques jours, le président congolais Sassou Nguesso et son homologue chinois, Xi Jinping, ont tracé les sillons d’une possible convertibilité monétaire entre le yuan chinois et le franc CFA de la zone CEMAC.

Selon les observateurs avertis, cette initiative monétaire pourrait paraître intéressante. Elle devrait même être interprétée à l’aune des rapports bilatéraux qu’entretiennent la Chine et la plupart des pays africains francophones. Cette initiative monétaire poursuivent-ils, peut également constituer une amorce pour une réflexion nouvelle en faveur d’une mise en relation entre capitaux étrangers chinois et développement économique dans la plupart des pays africains.

Aujourd’hui, le yuan, monnaie chinoise, fait l’objet d’une internationalisation progressive. Dans ce cadre, la Chine vient de créer au Congo une banque sino-congolaise pour l’Afrique (BSCA) et pour le développement. Cette banque, dont le siège social est à Brazzaville, a pour vocation d’aider les investisseurs chinois et les opérateurs économiques congolais et africains à réaliser leurs transactions sur le marché chinois.

Le processus de convertibilité repose ici sur les techniques de compensation CFA / yuan qui permettent aux opérateurs africains de déposer des francs CFA à la Banque sino-congolaise et de recevoir les sommes équivalentes en yuans sur le marché chinois.

De façon concrète, la convertibilité yua /franc CFA évite le passage du Congo et des pays de la zone CEMAC par la place de Paris. Ce qui contribue à diminuer le « seigneuriage » de la capitale française sur la plupart des pays de la zone CEMAC, utilisateurs du Franc CFA.

Or, dans un modèle semi-monétaire gagnant/gagnant, la Chine peut instaurer un modèle de financement économique au Congo-Brazzaville et dans les pays de la CEMAC, d’amorcer un modèle de développement industriel à côté du modèle commercial traditionnel instauré par Paris et ses anciennes colonies d’expression française.

Synclair Owona