Selon Tao Zhang (FMI), « les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme sont globalement satisfaisants. »

Economie
mardi, 26 décembre 2017 02:49
Selon Tao Zhang (FMI), « les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme sont globalement satisfaisants. »

(Le Nouveau Gabon) - Le 21 décembre 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la première revue du programme économique du Gabon, appuyé par l’accord triennal conclu au titre du mécanisme élargi de crédit et approuvé un décaissement de 101,1 millions de dollars.

Au terme des délibérations, Tao Zhang, Directeur général adjoint et Président par intérim, a livré son point de vue sur la situation économique du pays et les perspectives de croissance.

«Les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisants. Bien que situation économique demeure délicate, certains signes laissent entrevoir un retournement de la tendance descendante. En 2017, la production pétrolière sera vraisemblablement inférieure aux prévisions, d’où une légère révision à la baisse du taux de croissance, de 1 % à 0,8 %».

Cependant, a-t-il poursuivi «l’activité dans les autres secteurs de l’économie se stabilise. La croissance devrait connaître un rebond en 2018, grâce au redressement des cours du pétrole, à la vigueur des autres matières premières et au renforcement de la confiance du secteur privé ».

Et de d’ajouter : «L’assainissement budgétaire appuie l’ajustement extérieur et contribue à maîtriser l’endettement public, mais il est nécessaire de réduire davantage le déficit pour placer la dette sur une trajectoire résolument descendante et pour commencer à épargner une partie des recettes pétrolières du pays afin de renforcer la résilience face aux chocs. Des marges de manœuvre plus amples permettraient en outre d’atténuer les considérables risques qui pèsent à court terme sur le plan de redressement économique du Gabon, dont ceux liés à la volatilité des recettes pétrolières».

En outre, « Les autorités devraient s’employer à mobiliser les recettes non pétrolières, qui ont chuté à des niveaux historiquement bas. Le repli s’explique, certes en partie par les retombées négatives du choc pétrolier et des mouvements de grève des agents des impôts, mais les autorités ont besoin d’accélérer les réformes pour réduire le recours excessif aux exonérations fiscales ad hoc, et corriger les faiblesses de l’administration fiscalo-douanière», a-t-il indiqué.

De plus, « les autorités devraient également renforcer la gestion des finances publiques. Elles devraient notamment renforcer la gestion de trésorerie à court terme et la prévision des liquidités, en particulier pour éviter toute nouvelle accumulation d’arriérés qui risqueraient d’ébranler la confiance dans la reprise économique. Il convient en outre de mener des réformes pour améliorer le suivi des dépenses liées aux programmes sociaux essentiels, afin de veiller à ce que le poids du rééquilibrage budgétaire ne repose pas de manière disproportionnée sur les couches de population les plus vulnérables.», conseille-t-il.

Tao Zhang appelle également les autorités à poursuivre la diversification de l’économie. Dans ce cadre, indique-t-il «il faudra un secteur financier capable d’accompagner ce processus. Des mesures énergiques doivent être prises pour mener à terme la résolution des trois banques publiques en difficulté, tout en réduisant dans toute la mesure du possible les coûts budgétaires. Les autorités devraient par ailleurs communiquer clairement leur intention d’apurer de manière graduelle les arriérés intérieurs, ce qui contribuera à inverser la progression des créances improductives et favorisera la croissance du crédit au secteur privé. Les autres mesures destinées à doper la croissance à moyen terme devraient se centrer sur le climat des affaires et la qualité et diffusion des statistiques économiques ».

Enfin, «le programme du Gabon repose sur la mise en œuvre, par les institutions régionales, de politiques et réformes d’accompagnement, dont le durcissement de la politique monétaire, l’élimination des avances statutaires, une réglementation et supervision avisées du secteur bancaire, et des contrôles stricts dans l’octroi de crédit aux banques.», conclut-il.

Stéphane Billé

 
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