(Le Nouveau Gabon) - Dans un entretien à la presse locale, le Directeur général de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), Pierre Reteno N’Diaye (photo), revient sur les multiples difficultés que traverse l’unique société de raffinage que compte le Gabon. Dans cet entretien, il évoque un certain nombre de paramètres tant institutionnels que conjoncturels et matériels qui conditionnent désormais l’avenir de la Société gabonaise de raffinage. Et ce, au moment où le projet de construction d’une nouvelle raffinerie connaît une avancée significative.
A travers une énumération loin d’être exhaustive, Pierre Reteno N’Diaye indique que les différents écueils qui obèrent le fonctionnement optimal de la SOGARA trouvent en grande partie leur origine dans les contrecoups de la chute des cours du brut, auxquels il faut associer les retards de paiement des clients. En conséquence, explique-t-il, « en 2016, en dépit de très bons résultats sur le plan technique et en matière HSE ainsi que le record historique d’une production de 1.025.000 tonnes, représentant la meilleure performance HSE de ces 10 dernières années, les comptes de l’entreprise ont été déficitaires».
Avec cette situation, il n’est pas possible d’envisager totalement l’avenir en toute sérénité, soutien M. Reteno N’Diaye, qui ajoute par ailleurs que « l’entreprise éprouve une forte tension de trésorerie. Cette situation imputable à la chute des cours, a pour conséquences : la baisse de la facture d’achat du brut, le repli de la consommation des produits sur le marché national, la baisse corrélative de la valeur des produits blancs et la perte de la valeur de 40% sur le RAT, tous étant des effets qui annihilent fortement les économies réalisés sur l’achat du brut ».
Sur un tout autre point, fait-il savoir, « à partir de 2020, la SOGARA sera face à son destin. A l’instar des d’autres raffineries africaines, elle sera confrontée à l’évolution des normes environnementales et à la qualité des produits. Elle sera ainsi dans l’obligation de produire des carburants propres, à basse teneur en soufre ». Et sur ce point, le DG en appelle déjà à des investissements adéquats.
Stéphane Billé