Valentin Mbozo’o : « Nous avons eu l’impression que les banques n’étaient pas promptes à promouvoir les cartes du Gimac. »

Finance
dimanche, 14 octobre 2018 18:04
Valentin Mbozo’o : « Nous avons eu l’impression que les banques n’étaient pas promptes à promouvoir les cartes du Gimac. »

(Le Nouveau Gabon) - Le directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), qui vient d’organiser un atelier sur l’interopérabilité de la monétique dans la sous-région, apporte des éclairages sur les systèmes de paiement au sein de la zone, les freins au développement de la monétique et les chemins à suivre pour s’arrimer aux standards internationaux. Dans cette interview à la presse locale, il en appelle au patriotisme économique des banques de l’espace communautaire pour plus de promotion de la carte Gimac comme c’est le cas pour les cartes internationales.

Ces derniers temps, l’on note qu’il est beaucoup question d’interopérabilité intégrale ; à quoi cela renvoie-t-il exactement ?

L’interopérabilité intégrale vise à étendre l’interopérabilité existante « carte ». J’insiste sur la carte. Jusqu’à ce jour, l’interopérabilité, qui veut dire travail en commun de plusieurs infrastructures réseaux de différents réseaux monétiques va être étendue au mobile. Nous voulons étendre l’interopérabilité de la carte.

Quelles sont les motivations de l’adoption de ce système en ce moment ?

Nous avons constaté que les couches les plus défavorisées dans la zone Cemac ont beaucoup plus épousé le mobile comme instrument de paiement. Nous voulons donc désormais étendre l’interopérabilité carte qui existe jusqu’à ce jour dans la sous-région, au mobile, au transfert d’argent et pourquoi pas aux instruments de paiement électronique. De nos jours, les start-ups sont en train de développer des solutions de paiement formidables, et ce sont des moyens qu’il  faut développer. La finalité c’est de disposer des moyens de paiement, de faire des opérations un peu partout dans la zone. Le but de cette interopérabilité intégrale c’est de faciliter les opérations, surtout que nous avons beaucoup de déficit en termes d’infrastructures physiques ; face à cette pénurie de moyens de mobilité, il est donc important de faciliter la vie à de nombreux habitants de la zone Cemac.

Vous reprochez aux banques de l’espace communautaire de ne pas pratiquer du patriotisme économique et de ne s’engouffrer uniquement dans les opérations de profit ; pourquoi ?

J’ai eu l’impression que la carte Gimac n’était pas promue et les produits financiers de la sous-région non plus. Pourtant, ces offres ont été dimensionnées par la banque centrale pour profiter au plus grand nombre. Un retrait d’argent dans un guichet automatique est un retrait dans un autre, et les frais ne devraient pas être considérables. Nous avons eu l’impression que les banques n’étaient pas promptes à promouvoir les cartes du Gimac comme elles le font avec les cartes internationales. Cela n’a pas de sens que quelqu’un qui ne voyage pas ait une carte Visa pour faire de l’interopérabilité dans le même pays. Il faut du patriotisme économique, il ne faut pas voir les choses uniquement en termes de profit ; il faut développer la région et dématérialiser les moyens de paiements.

Pensez-vous que votre message sera entendu par les patrons des banques de la Cemac ?

Nous voulons que la mise en œuvre de l’interopérabilité intégrale carte, mobile, transfert se passe mieux que ceux que ce qu’on a connu avec l’interopérabilité carte. J’en appelle à la conscience citoyenne, la conscience communautaire de toutes les banques de la sous-région, pour que nous fassions tout ce qu’il faut pour être à la page dans cette nouvelle économie. Et face à la concurrence, nous devons nous arrimer. Car, nous avons des concurrents qui utilisent les paiements dématérialisées, la robotisation, la standardisation, etc. Pour survivre à cette économie mondiale, il faut s’arrimer. J’en appelle à l’émergence économique, à la dématérialisation des systèmes et moyens de payements et la réduction du paiement en cash qui handicapent nos économies, et favorise la corruption, parce que l’agilité et la transparence n’y sont pas.

Est-ce que les égoïsmes de certains opérateurs ne vont pas prendre le pas sur cette révolution ?

A un moment donné, il y a eu de la méfiance entre les acteurs du secteur bancaire et les acteurs du mobile. Au Gimac, nous ne cessons de dire que l’heure est à l’union, à des synergies.

PcA avec la presse locale

 
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