(Le Nouveau Gabon) - Les agents des eaux et forêts, qui ont relancé depuis le 17 février dernier leur grève illimitée, ont appelé ce lundi à Libreville à l’arbitrage le chef de l’État et le Premier ministre. « C’est à la reprise de la grève le 17 février que le ministre [de tutelle] a daigné recevoir les partenaires sociaux. Cette rencontre voulue pleine d’espoir s’est achevée sur un échec cuisant en ce que le ministre dans l’incapacité de donner une suite concrète aux attentes, sans lever la séance, a claqué la salle de la réunion en présence du secrétaire général du ministère et son adjoint », ont justifié les grévistes devant la presse.
Et d’ajouter : « Par conséquent, considérant la non satisfaction jusqu’à ce jour des revendications des agents, l’inconsistance notoire de l’autorité de tutelle, les deux partenaires sociaux, que sont le Syndicat national des professionnels des eaux et forêt (Synapef) et le Syndicat national des gestionnaires des ressources naturelles (Synagren), appellent solennellement et directement à l’arbitrage des plus hautes autorités de l’État, en tête desquelles, son excellence le président de la République et madame le Premier ministre, chef du gouvernement ».
Avec cet appel, indiquent les syndicats, il est question de solliciter l’intervention décisive de ces hautes autorités afin que la relance économique dans les secteurs forêt, bois et environnement ne soit pas comprise par la dégradation progressive d’un climat social. Un document de plaidoyer pour un prompt retour à la sérénité sera déposé dans l’heure sur la table du gouvernement.
Revendications et réponses du gouvernement
Les syndicalistes revendiquent le paiement et le retour des primes des agents du secteur, notamment la prime sectorielle. « Dans les dispositions de l’article 285 du Code forestier, l’État nous concède une prime sur la base des taxes et redevances qui sont payées en matière forestière. Et c’est cette ristourne, dont le gouvernement nous a privés depuis 2014, que nous voulons. D’autant plus que la prime sectorielle a été restaurée en 2015 dans d’autres départements ministériels comme les Mines et les Hydrocarbures », déclarent les grévistes.
Deux mois après le lancement de la première grève en juillet 2020, le ministre de tutelle, Lee White, avait signé le 2 septembre suivant avec le Synapef un protocole d’accord. M. White avait promis que le paiement de la prime revendiquée serait pris en compte dans la loi de finances 2021. Une plateforme du dialogue avait été créée. Les syndicalistes avaient alors suspendu leur mot d’ordre de grève. Mais, déclare Didier Atome Bibang, président du Synapef, cinq mois plus loin, cette régularisation tarde à être satisfaite.
S.A.