(Le Nouveau Gabon) - Entre 2010 et 2016, le flux cumulé des Investissements directs étrangers (IDE) entrant au Gabon, tous secteurs confondus, s’est élevé à 5,1 milliards USD avec un pic en 2014, où le flux d’IDE entrant a atteint 1,01 milliard USD du fait de la conjonction des investissements réalisés dans le secteur primaire, indique une étude rendue publique par l’économiste May Mouissi.
En moyenne annuelle sur cette période, explique l’économiste, le Gabon a engrangé 733 millions USD d’IDE entrants. L’impact de ces investissements étrangers dans la formation brute de capital fixe (FBCF), a été relativement stable.
En effet, le flux d’IDE entrant en pourcentage de la formation brute de capital fixe, a oscillé entre 12,5% et 16,6% pour une moyenne annuelle sur la période de 14,2%.
L’étude indique en outre que le flux d’IDE entrant au Gabon a connu une forte baisse avec le recul des cours mondiaux du pétrole, première ressource d’exportation du pays, dont le secteur capte une part importante des IDE. La baisse des cours a entrainé une baisse des investissements dans le secteur.
De ce fait, plusieurs majors pétrolières, surprises par la baisse des cours, ont profité de la conjoncture pour réduire leurs coûts, restreindre leurs investissements et recentrer leurs activités sur certains pays.
Cette situation a amené de grandes compagnies pétrolières comme l’Anglo-néerlandais Shell et le Français Total qui opèrent au Gabon depuis des décennies, à céder tout ou une partie de leurs actifs pétroliers dans le pays.
Vu sous un autre prisme, le potentiel limité du marché, la bureaucratie, la main-d’œuvre non qualifiée et chère, ainsi que la faiblesse des infrastructures, constituent des obstacles à l'investissement étranger dans le pays.
A cause de toutes ces pesanteurs, le Gabon s’est placé 167e sur 190 pays, dans le Rapport 2018 Doing Business de la Banque mondiale, soit une perte de 5 places par rapport à 2017. Les processus d’enregistrement de propriété et d’application des contrats sont particulièrement indexés.
Au regard de la situation, le pays doit son attraction pour les investisseurs grâce à ses matières premières, ainsi que son pouvoir d’achat relativement élevé par rapport aux autres pays d’Afrique subsaharienne. Raison pour laquelle, la majorité des IDE arrivant dans le pays est destinée aux secteurs pétrolier et minier.
Stéphane Billé