Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La récente publication de Fitch Solutions Macro Research sur les perspectives politiques peu rassurantes du Gabon, liées notamment aux réductions de dépenses publiques, mais également au retard dans la tenue des élections législatives, n’aura pas du tout été du goût, de la Direction générale de la dette (DGD).

Ainsi, au lendemain de celle-ci, le responsable de cette administration en charge de la dette du pays, Hugues Mbadinga Madiya, a tenu à apporter des éclairages sur la qualité de l’analyse développée par Fitch Solutions Macro Research.

Tout en exprimant son indignation sur la base des faits cités plus hauts dans sa publication, et qui, selon Fitch Solutions Macro Research laisse entrevoir le risque de troubles dans le pays au cours des prochains mois, le Directeur général de la dette a rappeler que, «malgré tous les commentaires qu’elle a occasionnés, cette publication ne constitue aucunement une dégradation de la note du Gabon par l’agence de notation Fitch Ratings».

L’autre élément surprenant de cette publication, de la part d’une structure de cette nature, c’est la qualité des analyses effectuées sur la situation sociopolitique du pays, indique Hugues Mbadinga Madiya. Car, poursuit-il, «en doutant de la capacité des autorités gabonaises à organiser les élections législatives, alors même que les opérations électorales ont débuté et qu’un calendrier précis a été publié par les autorités compétentes, Fitch Solutions s'est lourdement fourvoyé, mettant dangereusement en jeu sa propre crédibilité mais aussi - il faut bien l’admettre - celle de Fitch Ratings qui en est le propriétaire».

Pour le Directeur général de la Dette, « Fitch Solutions Macro Research a franchi la frontière pourtant très étanche qui sépare les organes professionnels et indépendants reconnus mondialement, des nombreux organes, groupes de travail ou think tank, désormais spécialisés dans l’afropessimisme et les analyses déterministes sur le continent noir».

Stéphane Billé

Pour sa première expérience en Afrique centrale, la compagnie nationale aérienne, Air Algérie a annoncé l’ouverte des deux nouvelles dessertes vers le Cameroun et le Gabon avant la fin de cette année, indique le site informations aéronautiques, NewsAero.

Selon cette source, Air Algérie proposera 3 vols par semaine, à partir du 2 décembre 2018, à savoir les mardi, jeudi et dimanche vers Libreville, la capitale gabonaise. Vers le Cameroun, la ligne Alger-Douala sera proposée à partir du 3 décembre à raison de trois vols par semaine. Il est indiqué par ailleurs, que ces deux lignes seront opérées en Boeing B737 et que la compagnie sera sans concurrence sur ces trajets.

L’on indique en outre, qu’en plus de ses lignes domestiques en Afrique, Air Algérie dessert déjà Abidjan, Bamako, Le Caire, Casablanca, Dakar, Niamey, Nouakchott, Ouagadougou et Tunis et qu’avec une flotte de 58 avions, la compagnie nationale algérienne envisage déjà Addis-Abéba, Banjul, Brazzaville, Conakry, Lomé, N'Djamena et Yaoundé.

Stéphane Billé

Une équipe d’expertise de France vient de rendre public, les premiers résultats de l’étude de faisabilité pour la mise en œuvre du nouveau code de la protection sociale au Gabon, indiquent des sources proches de l’ambassade de France au Gabon.

Financée par l’Agence française de développement (AFD), cette étude lancée en janvier 2018, comprend la réalisation d’un diagnostic du dispositif actuel de protection sociale au Gabon ainsi que des recommandations pour une gestion plus efficiente de cette dernière et des propositions d’extension de la couverture sociale à de nouveaux risques, notamment le chômage.

Un atelier de restitution est prévu pour les prochains mois, afin de présenter le rapport final aux autorités gabonaises et d’envisager les suites à donner à l’étude.

Le nouveau code de protection sociale qui prend en compte toutes les catégories sociales a été adopté au Parlement en février 2018. Ses bénéficiaires sont recrutés dans toutes les catégories de population résidant sur le territoire national couvert par le système de protection sociale. Il s’agit notamment des travailleurs salariés du secteur privé, des travailleurs mobiles et indépendants, des salariés du secteur public, les invalides et handicapés, les agents publics, les retraités, les inactifs ou mineurs.

Il a pour principale innovation, la prise en compte des chômeurs qui pourront être couverts en contrepartie des cotisations. Les victimes des calamités naturelles ne sont pas en reste au regard de l’aide ponctuelle qui est prévue pour la création d’un fonds.

Le nouveau code de protection sociale prend également en compte, les risques qui justifient un besoin de protection individuel, familial, ou collectif. Il s’agit de la maternité, de la santé en termes de soins, des maladies en termes d’indemnités, de l’invalidité, des accidents du travail et des maladies professionnelles, des charges familiales, des décès, du chômage et de la vieillesse.

Il faut également relever que le Gabon est le premier pays à se doter d’un Code de protection sociale dans la sous-région d’Afrique centrale.

Stéphane Billé

En vue de raffermir leur partenariat, le Pôle régional de recherches Appliquées au développement des systèmes agricoles d’Afrique centrale (PRASAC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Gabon se sont rencontrés le 7 août 2018 à Libreville.

Au cours de cette rencontre, le PRASAC a informé la FAO, du renouvellement de son équipe dirigeante. Les sujets importants d’actualité qui rendent ce raffermissement de la collaboration nécessaire ont ainsi été abordés. Il s’agit notamment des statistiques agricoles, des chaînes de valeurs agro-sylvo-pastorales, des politiques semencières et la lutte contre les ravageurs et maladies transfrontaliers, dans la sous-région de l’Afrique centrale.

Selon les participants, ces points constituent les principaux axes sur lesquels ce partenariat entre la FAO et le PRASAC pourrait avoir des impacts substantiels au bénéfice des économies des pays concernés.

Par ailleurs, la lutte contre certains insectes nuisibles, notamment la chenille légionnaire d’automne, la peste mineuse de tomate, et la striure brune du manioc, a été citée comme un des cas sur lesquels, une attention urgente devrait être mise. Dans ce cadre, le Dr Bani Grégoire, directeur général du PRASAC, a souligné que « la mise en œuvre d’un système de veille sous-régional et la valorisation de biopesticides seraient une initiative forte pour lutter contre ces ravageurs ».

Outre le développement des chaînes de valeur agricole, l’accompagnement des pays de la sous-région dans la définition et la mise en œuvre de politiques agricoles capables d’assurer le développement de systèmes alimentaires durables et inclusifs, est une force que la FAO pourrait mettre à contribution dans la collaboration avec le PRASAC.

En effet, « il serait intéressant que les deux structures travaillent à favoriser l’amélioration du cycle production – transformation – marché – réinvestissement », a partagé Irina Buttoud, professionnelle en charge des forêts et responsable par intérim du bureau de la FAO au Gabon.

Pour rappel, le Pôle régional de recherches appliquées au développement des systèmes agricoles d’Afrique centrale, institution de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) est un outil de coopération scientifique du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF).

Stéphane Billé

La Banque africaine de développement vient une fois de plus, de témoigner de son soutien au processus de relance de l’économie gabonaise. En effet, l’institution financière panafricaine a octroyé un prêt de 62,75 millions d’Euros, soit environ 41 milliards 200 millions FCFA, à l’Etat gabonais pour financer le Projet d'appui à la diversification de l'économie gabonaise (PADEG).

La cérémonie de signature de cet accord a eu lieu le mercredi 8 Août 2018, au siège local de l’institution financière de Libreville, par le ministre de l’Economie, Jean-Marie Ogandaga, pour la partie gabonaise et Robert Masumbuko, le représentant-résident de la Banque africaine de développement (BAD).

Avec ce financement, le gouvernement gabonais envisage d’atteindre un certain nombre d’objectifs en termes de création de richesses. Il s’agit notamment du soutien par l’allocation d’assistance technique d’au moins 100 Petites et moyennes entreprises, de la création de 8 000 nouveaux emplois par les entreprises de la Zone économique spéciale de Nkok, l’équipement des centres de formation à la 2ème et 3ème transformation, le déploiement et l’opérationnalité de l’Office gabonais des recettes (OGR), de l’augmentation des recettes fiscales issues du secteur hors pétrole qui devraient passer de 922 milliards FCFA en 2017 à 165 milliards FCFA en 2022 ainsi que le taux de transformation du bois, censé passer de 4% en 2017 à 10% en 2022.

Le PADEG est un appui institutionnel sollicité par le gouvernement afin d’accélérer  le processus de diversification de l’économie ainsi que la stratégie de mobilisation des ressources internes conformément aux instructions du président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Ce projet a pour objectif global de contribuer à une croissance forte et inclusive à travers l’amélioration du climat des investissements, le renforcement des capacités  des PME-PMI, du secteur de l’artisanat et la diversification de l’économie gabonaise dans les secteurs prioritaires. Le PADEG sera exécuté sur une période de quatre ans et vise également à consolider les acquis des interventions de la Banque notamment dans les secteurs  des investissements, du bois et des mines.

Il est à noter que la présente opération développe une complémentarité avec les interventions de plusieurs partenaires notamment la Banque mondiale, qui apporte également son appui à la promotion des investissements et de la compétitivité.

Stéphane Billé

 

Les avoirs extérieurs nets du Gabon se sont contractés au premier trimestre 2018. Ils passent ainsi de plus de 521 milliards Fcfa à 369,2 milliards Fcfa. Ce qui représente une chute  de 29,2% au cours des trois premiers mois de l’année.

D’après le ministère de l’Economie, cette situation est essentiellement imputable à la chute des avoirs extérieurs nets de la Banque centrale de l’ordre de 32,6% à 231,8 milliards Fcfa à fin mars 2018, contre près de 344 milliard Fcfa à la même période, l’année dernière.

Dans les banques commerciales, les avoirs extérieurs nets de l’Etat s’établissent à 137,4 milliards Fcfa contre 177,4 milliards Fcfa en mars 2017. Soit une baisse de 22%.

La baisse des avoirs extérieurs nets a eu une incidence sur la masse monétaire du pays qui a reculé de 2,7% à 2002,2 milliards Fcfa.

«Au vu de ce qui précède, le taux de couverture des engagements à vue par les avoirs extérieurs perd 1,1 point pour s’établir à 55,2% au premier trimestre 2018.», souligne le ministère de l’Economie dans sa note de conjoncture.

PcA

Source:ministère de l'Economie

Moïse Bibalou Koumba, président du nouveau Centre gabonais des élections (CGE), a annoncé le 6 août dernier que la date retenue pour l’organisation des élections législatives et locales c’est le 6 octobre 2018.

Ainsi, après deux années de report, la commission électorale chargée de l’organisation des scrutins, a indiqué dans un communiqué que le premier tour des législatives se tiendrait le samedi 6 octobre, en même temps que le tour unique des élections locales.

Pour ce qui est du deuxième tour des législatives, il aura lieu le 27 octobre.

La date limite de dépôts des candidatures est fixée au 20 août, pendant que la campagne débutera officiellement le 25 septembre pour s’achever le 5 octobre.

Quant au fichier électoral, sa révision entamée début juin par le gouvernement, s’achève au cours de ce mois d’août.

PcA

C’est une récente étude du FMI, reprise par la presse locale, qui renseigne sur l’érosion des réserves obligatoires de la Banque des Etats d’Afrique centrale. La banque centrale commune aux six Etats de la sous-région Cemac, a connu, selon l’institution de Bretton Woods, une diminution significative de ses réverses obligatoires entre 2015 et 2016.

Celles-ci sont passées de 9 388 milliards Fcfa en 2015 à 6 956 milliards Fcfa en 2016, soit une perte de 2 432 milliards Fcfa en un an.

Une baisse tributaire de la mauvaise conjoncture observée dans les Etats de la sous-région notamment en ce qui est de la crise pétrolière.

Aussi, faut-il, suggère le fonds, qu’une part importante de ces réserves soit exclue des ressources stables potentielles. Car, les réserves obligatoires à elles seules, à l’issue de l’exercice 2015, représentaient 81% du montant global de l’ensemble des réserves de la banque centrale, et se situaient nettement au-dessus des réserves totales de l’institut d’émission au 31 décembre 2016.

PcA

Jugés comme l’un des écueils du pays dans les derniers classements « Doing business » de la Banque mondiale, les délais de création des entreprises au Gabon sont désormais considérablement réduits, grâce à l’effectivité du guichet d’investissements.

Cette performance a été rendue publique, le 27 juillet dernier, par le président du Conseil d’administration de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) Gabon, Liban Soleman, (photo), à la faveur d’une visite de travail au guichet d’investissements

Cet exploit est en grande partie dû aux six administrations qui interviennent au quotidien, dans le processus de création des entreprises. Une disposition qui a permis d’améliorer les performances du guichet d’investissements, en passant d’un taux de 12% des entreprises créées en moins de 48 heures depuis le 15 janvier 2018, à 94% à la fin du mois de juin de cette même année.

Au terme de cette visite, le PCA, Liban Soleman n’a pas manqué d’encourager les efforts fournis par l’administration de cette institution pour atteindre ces objectifs, avant de les appeler à faire davantage. « Aujourd’hui on est fier pour la première fois d’avoir un guichet de création d’entreprises qui a déjà réduit de manière drastique, le temps de création d’entreprises».

Et de conclure, « nous sommes satisfaits de dire que pour le mois de juin nous sommes à 94% d’entreprises créées en moins de 48 heures. Nous espérons que cela va se ressentir dans la notation du Gabon dans le cadre des affaires, dans le "Doing business" qui arrive en termes de pays réformateurs d’Afrique. Nous rentrons dans le club restreint des pays africains où une entreprise peut se créer en moins de 48 heures».

Pour rappel, le bureau de formation du guichet de l’investissement a été inauguré le 15 janvier 2018 par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.

Stéphane Billé

Au lendemain de l’accord de décaissement de la deuxième tranche de l’appui budgétaire accordée par le Fonds monétaire international (FMI) au Gabon, soit 100,2 millions de dollars dans le cadre d'un prêt triennal, notre rédaction s’est rapprochée du Directeur général de la dette, Hugues Mbadinga Madiya (photo), pour faire le point sur la situation de la dette du pays. Lecture …

Monsieur le Directeur général, le 8 juin dernier, l’agence de notation Moody’s a baissé la note souveraine du Gabon de B3 à Caa1. Elle justifiait cette notation notamment, par la récurrence des retards de paiement récurrents du pays auprès de ses créanciers et de ses fournisseurs. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

Hugues Mbadinga Madiya : Nous devons malheureusement admettre que la crise pétrolière qui frappe le Gabon depuis l’année 2014 a eu des conséquences importantes sur l’économie. L’une des conséquences les plus directes est la survenance de déficits budgétaires et de manière incidente, de difficultés de trésorerie.

Aussi, malgré des progrès importants effectués en 2017 en matière de règlement de la dette, nous avons commencé l’année 2018 avec des difficultés de trésorerie ayant entrainé une nouvelle accumulation d’arriérés. L’agence de Notation Moodys en a tiré les conséquences, même s’il faut relever dans le même communiqué qu’elle affirme que les perspectives de l’économie gabonaise restent positives.

Vous faites bien de soulever cette question de la notation du Gabon car au lendemain de la 2e revue concluante du Plan de Relance de l’Economie par le FMI, l’une des leçons à tirer est que la crédibilité extérieure et intérieure du Gabon doit être au centre de notre stratégie. Nous ferons l’effort dans les prochaines semaines de mettre en œuvre une stratégie plus active de gestion de la notation et même de la perception du Gabon par les investisseurs.

Nous avons fait l’effort à l’occasion de cette revue d’apurement presque totalement le stock des arriérés extérieurs du Gabon. Ces efforts, malgré une conjoncture toujours difficile devront se poursuivre, tout en améliorant la communication avec les bailleurs de fonds, les investisseurs et les agences de notation.

Malgré tous les efforts fournis pour l’apurement de la dette du pays depuis l’année dernière, on a l’impression que la situation de la dette gabonaise a pris des allures du mythe de Sisyphe, difficilement surmontable. Alors, quelle est aujourd’hui le montant réel de la dette du Gabon, notamment au plan intérieur, mais également extérieur ?

Beaucoup de choses sont dites sur la dette du Gabon, mais il est important d’aborder cette question sur un terrain rationnel. Notons dans un premier temps, que la dette représente l’ensemble des engagements pris par l’Etat aux plans intérieur et extérieur, auprès des marchés financiers, du secteur bancaire, des institutions financières bilatérales et multilatérales, des entreprises.

A fin mars 2018, l’encours total de la dette publique s’élevait à 4 772 milliards Fcfa dont 3 318 milliards Fcfa en dette extérieure, soit 69,53% et 1 454 milliards Fcfa pour la dette intérieure, soit 30,47%. Cet encours rapporté au Produit intérieur brut (PIB) projeté pour l’année 2018, donne un taux d’endettement public égal à 52,4% qui demeure en-dessous du seuil communautaire de 70%. Dans nos projections, nous serons à même de parvenir à un niveau d’environ 40% du PIB d’ici trois ans.

Comme vous pouvez le constater, la dette publique gabonaise reste soutenable, malgré une tendance à la hausse rapide du taux d’endettement qui s’explique beaucoup plus par la baisse mécanique du PIB suite à la crise pétrolière. Cependant, la baisse des ressources budgétaires a généré d’importantes difficultés de trésorerie. Il se pose donc depuis quelques années, un problème de liquidité de la dette. Cela se traduit bien souvent par une accumulation des arriérés.

Dans le cadre de la dette intérieure, au mois de février dernier, il était prévu un décaissement de 310 milliards FCFA pour solder les comptes de 177 entreprises gabonaises. Le processus a-t-il démarré ? Si oui, où en sommes-nous ?

Vous voulez certainement parler du Club de Libreville, mis en place au mois de mars 2018 et qui a fait l’objet de la signature d’une convention de consolidation et de règlement de la dette intérieure pour un montant de 310 milliards de francs CFA.

Bien sûr

Permettez-moi d’expliquer dans un premier temps que ce mécanisme est une modalité de rééchelonnement de la dette intérieure dont le règlement était devenu problématique. L’Etat s’engageait conformément à la convention signée avec le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) nommé Club de Libreville, à payer 5 milliards FCFA par mois sur une durée de 6 ans.

Depuis le mois de mai, l’Etat s’acquitte régulièrement du règlement de cette somme et celle-ci est répartie de manière équitable entre les entreprises ayant adhéré au Club. Par ailleurs, les créances admises au club peuvent faire l’objet de rachat par des banques ou par le biais d’instruments du marché financier tels que les bons et obligations du Trésor. A ce jour, plus de 100 milliards FCFA de créances ont fait l’objet de rachat.

Comme vous le voyez, le mécanisme du Club de Libreville se déroule de manière normale. Maintenant, il ne nous appartient pas de donner les informations sur les entreprises ayant adhéré au Club de Libreville. Je vous inviterais à vous retourner vers les groupements patronaux ou le GIE, pour qu’ils vous indiquent ceux de leurs membres ayant fait l’objet de régularisation de leur dette à travers ce mécanisme.

Le fait de s’endetter pour régler ses créances n’entrainerait-il pas le pays vers une spirale d’un interminable d’endettement ?

Vous voulez certainement parler des emprunts d’équilibre qui ont pour vocation à équilibrer un budget déficitaire. C’est une pratique qui n’est en effet pas à encourager.

En réalité, dans le cadre du PRE, il n’y a pas d’emprunts d’équilibre mais plutôt des appuis budgétaires versés par des bailleurs de fonds tels que le FMI, la BAD, la Banque mondiale et l’AFD. Ces appuis ont pour vocation de financer des programmes arrêtés dans la loi de finances. Ils sont également assortis de conditionnalités en termes de réformes.

Pour notre part, l’objectif principal assigné à nos services est de mobiliser les ressources internes et externes pour financer les projets de développement. Il peut arriver au-delà de cet objectif global que nous utilisions certains outils pour refinancer la dette, surtout dans un contexte d’accumulation d’arriérés. Nous avons eu recours à des mécanismes de titrisation par le marché financier, ou de crédits relais pour faire avancer certains projets de développement.

C’est un arbitrage temporaire entre impact économique et logique financière de court terme. Mais je puis vous rassurer que ces modalités ne viennent qu’en complément du mode traditionnel de règlement de la dette car il ne s’agit pas d’entrainer le pays dans une cercle vicieux d’endettement.

Au terme de cet entretien, vous avez certainement un message à l’endroit du peuple gabonais ainsi qu’à la communauté internationale sur la situation de la dette gabonaise qui suscite malgré tout, une certaine préoccupation ?

Je voudrais simplement vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de communiquer sur la situation de la dette publique. Ce qu’il convient de retenir est que la gestion de la dette est dynamique. Une simple baisse du PIB comme nous l’avons connue depuis 2014, peut entrainer mécaniquement une hausse du taux d’endettement.

Il est donc important à partir de ce moment d’avoir une politique prudente d’endettement qui vise la création de richesses, mais qui soit également soutenable à long terme.

C’est pourquoi les objectifs qui nous ont été confiés par les plus hautes autorités sont d’une part, de réduire le rythme de l’endettement de manière à parvenir à un niveau stratégique de 40% du PIB à l’horizon 2021, et d’autre part, d’améliorer la qualité de l’endettement. Cela veut dire qu’il faudra veiller à ce que les sommes mobilisées soient utilisées efficacement.

Comme je l’ai indiqué par ailleurs, nous allons lancer dès le mois de septembre un audit exhaustif de la dette pour faire le point sur la manière avec laquelle, nous avons utilisé par le passé les ressources empruntées. Plus que jamais, la dette doit jouer son rôle qui est celui de servir de levier pour le développement.

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

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