Selon les états financiers de la Société équatoriale des Mines (SEM) contenus dans le dernier rapport ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives), la valeur des stocks d’or de celle-ci était de l’ordre de 7 milliards de FCFA en 2021 contre 1,7 milliard de FCFA en 2020, soit une variation de 303 %.
Une hausse qui pourrait se justifier par la décision prise par la SEM de ne pas commercialiser son stock d’or produit en 2021 conformément à la volonté de l’État gabonais de créer une réserve stratégique d’or pour plus de crédibilité sur les marchés extérieurs. « La SEM n’avait pas de vente d’or en 2021, tout a été stocké, et ce dans un objectif de l’État gabonais de créer une réserve stratégique d’or », précise le rapport ITIE 2021.
La Société équatoriale des Mines (SEM), a été créée en 2011 avec pour missions, de détenir et de gérer la participation de l’État dans les sociétés minières, ainsi que d’entreprendre au Gabon ou à l’étranger, toute activité liée au secteur minier. L’activité principale de la SEM est le développement des projets miniers, la transformation locale, la commercialisation des substances précieuses et des minéraux.
Pour le compte de 2021, La SEM possède trois permis d’exploitation et deux permis de recherche. Les principaux projets gérés par la SEM sont notamment, le permis d’exploitation de Miamizez situé dans le district de Mvadhy, le permis d’exploitation de Mebaga situé dans le département de l’Okano province du Woleu Ntem. Aussi, le Permis d’exploitation des mines à petite échelle (Pempe) Minkie G9-981 qui se situe au nord du Gabon à 97 km de Mitzic dans la province du Woleu Ntem, et la carrière de marbre de Dousseoussou située à environ 17 km de la ville de Tchibanga, province de la Nyanga.
SG
« Women Entrepreneurship Enablers », une initiative de la Banque africaine de développement (BAD) visant à favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique (Afawa), ouvre les inscriptions pour son programme d’accélération Wingi Business. Il est question de recruter des femmes entrepreneures ayant une entreprise dans quatre pays francophones, dont la Côte d’Ivoire, Gabon, Rwanda ou le Sénégal, qui vont bénéficier pendant quatre mois d’un accompagnement, informe la Société d’incubation numérique du Gabon (SING).
Le programme Wingi Business ambitionne de fournir aux femmes entrepreneures sélectionnées les compétences, outils et réseaux nécessaires pour développer leurs entreprises. Ce, dans le but de créer des emplois et contribuer au développement économique de leurs pays. À cet effet, les femmes sélectionnées vont bénéficier pendant 16 semaines, d’un accompagnement, de formations et de coaching des professionnels. « Ce programme vise à accélérer et à transformer des PMEs féminines, innovantes, démontrant une capacité à se développer à plus grande échelle, à atteindre de nouveaux marchés et à créer des emplois pour des centaines d’autres femmes », a indiqué Mélissa Basque-Roux, membre de Afawa (Affirmative Finance Action for Women in Africa).
Pour bénéficier de ce programme, il faut être une femme ayant une entreprise enregistrée légalement en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Rwanda ou au Sénégal. L’entreprise doit être détenue par une femme au minimum à 51% des parts et avoir un chiffre d’affaires annuel de 100 000 USD (ou 60 millions FCFA) minimum. Aussi, elle doit être bancarisée et en activité depuis trois ans minimum. Pour faire acte de candidature, les postulantes ont jusqu’au 30 avril 2023 pour remplir ce formulaire.
Cette initiative va en droite ligne avec les objectifs de la Décennie de la femme. Laquelle vise l’accroissement du pouvoir économique de la femme gabonaise, afin de la sortir de la dépendance et surtout de la précarité.
SG
Pour résorber la problématique de la pénurie de poisson observée depuis quelques jours au Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (Capal), le ministre de la Pêche et de l’Économie maritimes, Pascal Houangni Ambouroue, a rencontré le 26 avril 2023 les différents acteurs concernés par ce problème.
À en croire les mareyeuses qui opèrent au Capal, cette pénurie a été causée par le manque d’activité dans ce centre, car « la directrice nous a interdit l’accès au Capal. Nous sommes satisfaits des discussions avec le ministre », s’est réjouie Clémentine Bang Evouna, la représentante des mareyeuses.
Au terme des échanges entre le ministère de la Pêche, les mareyeuses et la direction du Capal, les différentes parties se sont accordées pour l’ouverture effective du corridor de pêche dans l’estuaire du Komo afin de permettre la reprise des activités de pêche dans cette zone. Aussi, des mesures seront trouvées d’après le ministère de la Pêche, au sujet du débarquement et de la vente dans les zones non encadrées, avec pour corollaire le non-respect de la mercuriale ; ainsi que la pratique de la spéculation en cours dans le commerce du poisson.
Construit en 2011, le Capal est un don du Japon au Gabon. Il a été construit dans le but de mettre à la disposition des opérateurs du secteur pêche des infrastructures modernes et des services adaptés visant l’amélioration de leurs conditions de travail, améliorer la qualité des produits de la pêche, et centraliser les débarquements des produits de la pêche pour un meilleur suivi de la production nationale.
SG
La chambre de commerce de Libreville abrite, depuis le 25 avril 2023, le premier salon national de l’étudiant. La vingtaine de stands des universités et grandes écoles édifient les élèves de Terminale sur les offres de formation dans le pays. Des panels sont également animés par les experts, les chefs d’entreprise sur les besoins réels du marché de l’emploi. Le secrétaire général adjoint du ministère de l’Enseignement supérieur, coordonnateur général de ce salon, souligne la nécessité pour les jeunes de s’orienter vers les filières professionnalisantes qui pourraient leur garantir un emploi.
Le Nouveau Gabon : Quels sont les objectifs de ce salon de l’étudiant ?
Kowir Pambou Bello : L’objectif est d’accompagner les élèves de Terminale à mieux s’orienter sur la base d’une connaissance précise des besoins sectoriels du marché de l’emploi et du travail. Nous constatons que le chômage des jeunes est grandissant, il atteint aujourd’hui 30%. Et ce chômage est dû à l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Que faut-il faire ? Il faut d’abord répertorier l’ensemble des besoins sectoriels de notre écosystème. Notre écosystème aujourd’hui a plus besoin de techniciens dans l’hydrocarbure, les mines, le bois, les métiers de la mer.
Malheureusement, ces secteurs en souffrance ne sont pas pourvus parce que les étudiants sont plus orientés vers les filières générales. On a aussi des écoles de formation professionnelle qui ne sont pas sollicitées. Donc, c’est ce message qu’on veut faire passer aux élèves que le Gabon a plus besoin de techniciens, d’ingénieurs. Ce qu’il faut savoir, c’est que depuis une dizaine d’années ceux qui s’orientent dans ces filières sont sûrs d’être recrutés et bien rémunérés.
LNG : Il y a un problème d’orientation certes, mais ces métiers nécessitent une base scientifique. Or, dans nos établissements, très peu d’élèves sont portés vers les sciences…
KPB : ce qu’il faut savoir, c’est que notre système éducatif est tourné vers le modèle de l’approche par compétence. Ç’a commencé au primaire, c’est déjà au secondaire, mais pas encore au supérieur. Donc, il faut attendre 10 ans pour avoir des fruits. Nous disons à nos élèves que même s’ils sont dans les séries littéraires, il existe des passerelles leur permettant d’accéder à des formations qui vont conduire à des compétences professionnelles. Malheureusement 70% d’étudiants en Licence sont dans le couloir qui conduit du chômage. Nous disons à ces étudiants qu’avec le BAC A on peut faire infirmerie.
LNG : Combien d’universités, d’écoles supérieures participent à ce salon ?
KPB : On a les deux universités publiques, une quinzaine d’universités et d’écoles supérieures privées qui sont des partenaires de l’État qui évitent l’engorgement dans les structures publiques. Nous leur avons envoyé le message que désormais, nous mettons l’accent sur les filières professionnalisantes. La formation doit être courte, car il y a des entreprises qui ont manifesté le besoin en main-d’œuvre technique. On doit leur inculquer la culture de l’apprentissage en alternance : une partie à l’école, une autre dans l’entreprise. Ils auront l’expérience et leur indice d’employabilité sera élevé.
LNG : Les entreprises aussi ont été invitées ?
KPB : Oui, nous avons invité des entreprises dans les panels. Elles nous ont envoyé des représentants qui ont édifié les jeunes sur les métiers. Ceux des hydrocarbures, des mines, du bois. La directrice de la zone industrielle de Nkok était là pour expliquer les métiers du bois. Nous avons un stand tenu par un ingénieur en robotique et un autre par une entreprise qui fait dans les produits halieutiques. Ce premier salon est une réelle réussite.
LNG : Que pensez-vous de cette tendance des parents à envoyer leurs enfants se former à l’étranger ? Estimez-vous que l’offre locale est suffisante ?
KPB : La plupart des dirigeants du Gabon ont fait des études ici. Ce qui signifie que notre système éducatif a du mérite. On peut avoir quelques carences dans certains secteurs, c’est normal, car nous sommes un pays jeune. Notre politique est d’orienter les jeunes à l’étranger quand il y a nécessité. C’est la raison pour laquelle nous travaillons avec les écoles pour densifier l’offre locale. Par exemple, nous aurons une université des sciences de la mer, nos jeunes compatriotes n’iront plus se former hors du pays dans ses filières de pointe.
Propos recueillis par Alain George Banassoubek
Dans le secteur touristique, les résultats sont en hausse au Gabon au premier trimestre 2023, apprend-on de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). La banque centrale, qui ne quantifie pas cette hausse, la met néanmoins en lien avec « l’organisation d’évènements internationaux prestigieux tels que le One Forest Summit et une présence accrue des touristes (Maroc, Espagne, etc.) ».
« Pour le deuxième trimestre, le secteur devrait afficher des performances stables en lien avec la basse saison touristique et le repli des évènements culturels. Les opérateurs affichent un optimisme avéré quant à l’organisation des élections présidentielles qui pourrait booster les performances de ce secteur qui sort d’une longue phase d’hibernation », projette l’institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) dans son test prévisionnel de conjoncture pour le deuxième trimestre 2023. Il s’agit d’un document basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs, responsables d’administration et autres acteurs clés des différents secteurs et filières d’activité de la Cemac.
Constituée à 95% du tourisme d’affaires, l’activité touristique au Gabon a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19 qui a contraint le monde à se barricader pendant au moins un an. « Nous estimons aujourd’hui qu’en moyenne, les opérateurs du secteur du tourisme sont en baisse de 80% de leur chiffre d’affaires », estimait en décembre 2020, la présidente du Club de tourisme de Libreville (CTL), Jocelyne Halajko. Le CTL estime à 10 milliards de FCFA les besoins du secteur pour se relever de cette crise.
AGB
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Sept permis de recherche pour le fer ont été octroyés par le ministère des Mines entre 2012 et 2021 à cinq opérateurs dans 5 provinces du pays, selon des informations contenues dans le dernier rapport ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) 2021.
D’après le rapport ITIE, trois permis ont été attribués à la société Reminac Gabon à Baniaka, et Baniaka Ouest dans la province du Haut Ogooué et à Mafoungui dans l’Ogooué Lolo, respectivement en 2012, 2013 et 2020 sur un total de 1670 km².
Aussi, un permis a été octroyé en 2021 à la société AKM Kango Minerals dans la province de l’Estuaire, sur une superficie de 407 km², un autre à Azingo Gabon à Bitam dans le Woleu Ntem sur 1463 km² en 2016 ; un permis à Havillah Mining à Milingui dans la Nyanga sur 996 km² en 2017 et enfin Kimin Gabon qui en a bénéficié à Bakoumba dans le Haut Ogooué en 2012 sur 1029 km².
Cependant, malgré ces attributions, le fer d’après la direction générale du Trésor français ne fait pas encore l’objet d’exploitation au Gabon. Tout de même, il est prévu dès le second semestre 2023 le démarrage de la phase dédiée à l’exploitation minière du gisement de fer de Belinga, dans la province de l’Ogooué Ivindo. Car, la signature de la convention minière en vue de son exploitation a été signée entre le Gabon et la société australienne Fortescue Metals Group le 7 février dernier. Il s’agit du principal gisement de fer au Gabon et l’un des plus grands gisements au monde avec des réserves estimées à un milliard de tonnes.
SG
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Au cours du 4e trimestre 2022, la production de gaz naturel a fléchi de 1,6 % comparativement au 3e trimestre 2022, passant de 101,3 milliards de tonnes à 100,2 milliards de tonnes, selon les données de la note de conjoncture du ministère de l’Économie.
Cette contreperformance est liée aux dysfonctionnements observés chez la société Perenco, principal opérateur de la filière. La note de conjoncture ne donne pas de précisions sur ces dysfonctionnements.
Cependant, malgré cette baisse d’activité observée au 4e trimestre 2022, la production de gaz naturel a crû de 7,4 % au terme de l’année 2022 en comparaison avec l’année 2021, d’après la même source.
Une embellie que le Gabon ambitionne d’accentuer au cours des prochaines années. Car, le pays mise sur ses ressources gazières pour la transformation de son économie dans un contexte où il travaille à réduire l’utilisation du diesel au profit du gaz dans les secteurs du transport et de l’énergie électrique.
Le Gabon détient d’importantes potentialités gazières avec des réserves prouvées de gaz naturel à hauteur de 28,3 milliards de mètres cubes selon les données de la direction générale du Trésor français. Malheureusement, ces ressources demeurent sous-exploitées.
SG
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Entre janvier et mars 2023, les prix des produits forestiers exportés (bois) par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont crû de 4,1% en glissement trimestriel. Selon l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB) que publie la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission commun aux pays de cette communauté, cette embellie est portée par les grumes.
En effet, au cours de la période sous revue, et en comparaison avec le 4e trimestre 2022, les prix des grumes ont enregistré une croissance de 7,3%, à 275 dollars le mètre cube, révèle le rapport de l’ICCPB. Dans le même temps, apprend-on, une « croissance de 3,5 % a été observée pour les sciages » pour se situer à 582,1 dollars le mètre cube. Cette embellie autour des prix à fin mars 2023, après une stabilisation des cours le trimestre précédent, a probablement fait du bien aux recettes d’exportation des pays producteurs de la Cemac, que sont le Cameroun, le Congo, le Gabon, la RCA et la Guinée équatoriale.
Cette vigueur des exportations des grumes intervient alors que les autorités publiques de cette communauté ont récemment renvoyé sine die l’entrée en vigueur de l’interdiction des exportations des bois en grume, à l’effet d’encourager la transformation locale. Cette mesure est cependant en vigueur au Gabon depuis quelques années, et au Congo depuis le 1er janvier 2023. Pour les autorités de la Cemac, l’arrêt des exportations des grumes devrait entraîner une chute des recettes d’exportation dans nombre de pays.
BRM
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Selon l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB) que publie la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), les prix des produits énergétiques exportés par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) ont connu une baisse de 17,9% au cours du premier trimestre 2023, en comparaison avec le 4e trimestre 2022. Ce recul est consécutif à une conjoncture pétro-gazière plus tôt morose sur le marché international.
En effet, souligne l’ICCPB de la Beac, la réduction des cours mondiaux des produits énergétiques exportés par les pays de la Cemac, entre janvier et mars 2023, résulte de « la baisse des prix du baril de pétrole de 7,3%, après une réduction de 11,6% au trimestre passé. En outre, les cours du gaz naturel se sont contractés de 37,6%, contre 29,1% précédemment ». Entre le 4e trimestre 2022 et le 1er trimestre 2023, on est en effet passé de 85,3 à 79 dollars le baril de pétrole et de 28,6 à 17,9 dollars le mmbtu de gaz.
À en croire la banque centrale, plusieurs facteurs expliquent cette réduction des cours mondiaux du brut et du gaz naturel. Il s’agit d’abord de l’abondance de l’offre mondiale ; ensuite de la vigueur des exportations russes, qui résistent fort bien à la crise entre ce pays et l’Ukraine ; et enfin du resserrement des politiques monétaires dans de nombreux pays, ce qui pèse sur la demande et exerce une pression à la baisse sur les cours depuis la fin de l’année 2022, détaille la Beac.
Pour rappel, l’ICCPB est un indice fondé sur les cours de 20 produits de base exportés par les pays de la Cemac, représentant 90% des valeurs des exportations de cette communauté. Le panier se décompose en cinq grandes catégories : produits énergétiques, métaux et minéraux, produits forestiers, produits agricoles et produits de la pêche.
BRM
Une récente enquête menée par des équipes du ministère de la Santé en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l’interdiction de l’importation des produits contenant du mercure au Gabon, ainsi que la réduction, voire l’arrêt de l’utilisation de ces produits dans les soins dentaires.
Une recommandation faite en raison des « graves conséquences du mercure sur la santé. À cause de cela, la tendance aujourd’hui, au niveau international, est de réduire ou même d’éliminer l’utilisation des produits contenant du mercure. Et le Gabon, étant un État partie de la convention de Minamata, qui vise la protection de la santé des populations par rapport à l’utilisation du mercure, a l’obligation de travailler à diminuer ou à éliminer l’utilisation du mercure », explique le Dr Bakary Ozavino, médecin de santé publique. Ce dernier fait partie de l’équipe qui a mené cette enquête sur les risques du mercure dans les établissements de soins entre septembre et octobre 2022.
En effet, le mercure selon les spécialistes de la santé est présent dans des thermomètres à mercure et est encore très utilisé par les dentistes dans le traitement de la carie dentaire. « On devrait faire l’effort de ne plus utiliser le thermomètre à mercure dans nos formations sanitaires. Mais, plutôt des thermomètres électroniques qui ne contiennent pas de mercure. Un autre exemple : quand quelqu’un a un trou dans la dent, à l’hôpital, on dit qu’on lui a plombé la dent. En fait, ce qu’on utilise là, ce n’est pas du plomb. Mais, c’est un matériel appelé l’amalgame qui contient également du mercure. Il ne devrait plus être utilisé », poursuit le Dr Bakary Ozavino.
Ces produits à base de mercure selon les médecins peuvent avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux digestifs, immunitaires et sur les poumons, les reins, la peau, les yeux. Ils peuvent également entraîner des retards de croissance, des troubles neurologiques et comportementaux se traduisant par des tremblements, des insomnies, des pertes de mémoire, des maux de tête et dysfonctionnement moteurs et cognitifs…
Cependant, même si les médecins et autres personnels de santé sont conscients de tous ces dangers pour la santé humaine, le mercure est toujours utilisé dans les formations sanitaires en raison notamment des coûts. En effet, ces produits importés de France, d’Europe, de la Chine, des États-Unis, de la Turquie et du Maroc sont moins élevés par rapport aux solutions alternatives proposées. Par exemple, « une boîte de 50 capsules d’amalgame (mercure) coûte 40 000 FCFA tandis qu’un coffret de ciment ionomères avec fluor qui est l’une des alternatives proposées par l’enquête coûte 120 000 FCFA », soutient-on.
Mais, pour l’OMS et le ministère de la Santé, « la santé n’a pas de prix. Car, lorsque quelqu’un est contaminé ou décède du mercure, l’impact devient plus couteux », soutient le Dr Inoua Aboubacar, point focal santé environnement OMS. De l’avis de Magaran Monzon Bakayoko, représentant résident de l’OMS au Gabon, « il faut prendre conscience que nous devons éradiquer ce produit ». Ce qui passe par l’interdiction de l’importation de l’amalgame.
Mais en attendant cette interdiction, le ministère de la Santé s’engage à lutter contre l’usage du mercure dans les établissements de soins à travers notamment des opérations de sensibilisation ainsi que la mise en place des mesures réglementaires spécifiques.
Sandrine Gaingne