Ali Bongo Ondimba séjourne depuis hier 30 mars dans la province de l’Ogooué-Lolo au sud-est du Gabon dans le cadre de sa tournée républicaine débutée il y a quelques mois. Occasion pour le chef d’État de communier avec les populations qui lui ont réservé un accueil chaleureux et surtout d’apporter des solutions aux doléances exprimées. Ainsi, deux temps forts ont jusqu’ici meublé son séjour.
Dans le département de l’Offoué-Onoye, Ali Bongo a devisé avec les jeunes et les femmes réunies au sein de la fédération des coopératives agricoles. À ses interlocuteurs, il a parlé de l’autonomisation. À Iboundji, les populations sont régulièrement confrontées au conflit homme-faune. Il y a quelques mois, une panthère a semé la panique dans la ville, dévorant des chiens dans les maisons avant d’être abattue. Des plantations sont souvent dévastées par des animaux. Le président a annoncé le paiement imminent des aides de l’État à toutes les personnes impactées par ce phénomène dans tout le pays.
À Lastoursville dans le département de Mulundu, il s’est entretenu avec les notables et les opérateurs économiques du secteur bois de la localité. Celle-ci connaît une intense activité forestière qui a amené le gouvernement à aménager un port sec visité par le chef de l’État. « Inauguré le 12 novembre 2018, le hub de Lastoursville a pour missions de stocker, gérer et transporter le bois transformé en conteneur depuis les usines jusqu’au terminal à conteneurs d’Owendo (OCT). La nouvelle plateforme logistique de 14 000 mètres carrés, connectée au réseau ferroviaire opéré para la Setrag vient fluidifier et optimiser le processus d’acheminement des productions des quatre principales sociétés forestières de la province de l’Ogooué Lolo avec une capacité de 350 000 tonnes de bois transporté par an », informe la direction de la communication présidentielle.
AGB
Après 17 années de location à Libreville, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) a désormais son propre siège dans la capitale gabonaise. Situé en plein centre administratif de Libreville, le nouvel édifice a été inauguré hier 30 mars 2023 par le ministre des Travaux publics, de l’Équipement et des Infrastructures, Toussaint Kouma Emane.
Les clés de ces locaux qui abritaient autrefois la Bvmac (Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale) ont été remises depuis 2020 à la Cosumaf par l’État gabonais. Ce, conformément aux accords entre le Gabon et la Cosumaf qui bénéficie depuis 2005, d’un accord de siège signé avec l’État gabonais. « Et il a fallu presque trois années, dont une partie en période de fortes restrictions dues à la flambée de l’épidémie de Covid-19, mais pas seulement, pour la réfection et l’aménagement de ce bâtiment de deux étages, d’une capacité d’une trentaine de bureaux, espaces de travail, des locaux techniques, de 2 salles de réunion, d’un hall, ainsi que de parkings intérieur et extérieur », a expliqué le président sortant de la Cosumaf, Nagoum Yamassoum.
Pour ce dernier, « intégrer des locaux en pleine propriété est une opportunité pour améliorer les conditions de travail et les capacités opérationnelles dans un cadre plus fourni en espaces de travail et d’accueil, ainsi que de densification des ressources humaines. Cette optimisation du potentiel d’intervention et de travail de l’institution n’est pas anodine, dans la mesure où elle est au cœur même du rôle de dépositaire de concession de service public multiétatique en Afrique centrale ».
La Cosumaf intègre son nouveau siège dans un contexte où des démarches ont été entreprises en vue de la redynamisation du marché financier sous régional. Et Toussaint Kouma Emane espère que ce cadre de travail adapté aux activités de la Cosumaf permettra au Gabon de jouer sa partition dans l’effort de développement du marché financier sous-régional pour la croissance et le rayonnement économique en zone Cemac.
La Cosumaf est l’autorité de contrôle du marché financier de la Cemac. Ce marché concerne tous produits et transactions de placement de services financiers non bancaires offerts au public ou mis à la disposition des opérateurs économiques et faisant appel public à l’épargne, ainsi que toutes les personnes publiques ou privées en charge de la bonne exécution desdites transactions.
SG
Les véhicules transportant des marchandises devront désormais présenter lors des contrôles aux frontières et le long du trajet, un document appelé « Lettre de voiture ». Une convention a pour cela été signée le 28 mars 2023 entre le Conseil gabonais des chargeurs et la Direction générale des transports terrestres. Prévue dans l’Acte uniforme Ohada, la lettre de voiture (LV) est un contrat qui établit les conditions générales d’une prestation de transport. Elle définit l’ensemble des règles encadrant la transaction entre le chargeur et le transporteur, ainsi que la responsabilité de chacun en cas de litige transport.
« Dans la documentation dans un voyage terrestre, il manquait cet élément important alors que dans les autres modes de transport, ce n’était pas le cas. Le vide est comblé », a expliqué Anatole Kabounou Onkoni, directeur général des transports terrestres.
Ce document dont l’obtention est gratuite tant pour le transporteur que pour le chargeur permettra selon le Conseil gabonais des chargeurs de suivre la traçabilité des marchandises sur la route. Cette LV en transport terrestre est l’équivalent du connaissement maritime (Bill of lading, ou B/L en anglais) en transport maritime, et la Lettre de transport aérien (LTA).
La présentation de ce document est exigée au Gabon quelques semaines après le naufrage du navire Esther Miracle qui a endeuillé le Gabon tout entier. A la suite de ce drame, le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, avait annoncé des changements à venir dans le secteur des transports gabonais en proie à des « conflits d'intérêt, l'intérêt personnel », des négligences, compromissions, des passe-droits. Des failles qui, d’après le chef du gouvernement, ont pu jouer un rôle dans ce drame. Et donc, aujourd’hui, la mise en place de la Lettre de voiture dans le transport des marchandises par voie terrestre devrait contribuer à mettre de l’ordre dans ce secteur, apprend-on.
SG
La miellerie de Djoutou actuellement en construction dans la province du Haut-Ogooué devrait être livrée au mois d’avril prochain, a annoncé la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du français Eramet, qui construit cette usine en partenariat avec l’État gabonais.
La construction de cette miellerie « entre dans sa dernière phase de réalisation. Si le gros œuvre est à présent terminé, reste à ce jour les travaux de finition comme le revêtement mural (peinture), évacuation sanitaire, etc. L’entreprise adjudicataire annonce la livraison pour avril prochain », informe la Comilog.
Une fois mise en service, cette usine permettra entre autres, de soutenir le développement des activités génératrices de revenus et contribuer à l’employabilité des jeunes de cette localité et ses environs, soutient l’entreprise minière. Car, à travers ce projet qui bénéficie d’un appui technique de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), le Gabon et ses partenaires veulent s’acheminer vers une production industrielle du miel dans cette localité située entre Franceville et Moanda. Étant donné que pour l’instant, c’est une apiculture de « subsistance » qui y est pratiquée. « Il est question d’amener les apiculteurs à produire en quantité, en qualité et de manière durable, dans le respect de l’environnement », soutient une source à Moanda.
Lancée au mois d’aout 2022, la nouvelle miellerie est constituée d’un bâtiment d’une superficie de 152 m² qui comprend des zones de stockage, de vente, de maturation et de conditionnement, un séchoir, une salle de désoperculation et d’extraction ainsi qu’un entrepôt.
Ce projet est cofinancé par l’État gabonais et la Comilog via le fonds RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise). À noter que le plan triennal 2021-2023 RSE de la Comilog est évalué à 6,9 milliards de FCFA. Il s’agit d’un fonds de développement des communautés locales financé par l’État gabonais (3,2 milliards de FCFA) et la société minière (3,7 milliards de FCFA).
SG
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Le projet de la Baie des Rois géré par la Façade maritime du champ triomphal (FMCT), filiale du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS), a remporté à Cannes en France, le prix « Best New Mega Development », un concours international dédié à l’immobilier et qui distingue les projets en cours de développement dans le monde. Ledit concours a été organisé du 14 au 17 mars 2023 à Cannes, informe la direction de la FMCT ce 29 mars 2023.
« Ce prix est un encouragement à poursuivre nos efforts à œuvrer pour la ville durable de demain, au moment où les bouleversements climatiques, technologiques et économiques que nous traversons appellent une réponse urgente. Nous invitons les investisseurs à saisir les opportunités proposées par ce projet unique dont le fil conducteur est l’investissement durable », a déclaré Emmanuel Edane, directeur général de la FMCT.
Pour ce concours, une centaine de projets répartis en 11 catégories étaient en compétition. Ces projets ont été évalués par un jury composé d’experts internationaux, en fonction de leurs progrès, selon les critères ESG (Environnement, social et gouvernance), indique FMCT.
En cours de développement, la Baie des rois est un projet immobilier qui prévoit la construction à Libreville d’un éco-quartier d’affaires, de logements, d’établissements de loisirs, de commerces divers et d’espaces verts… sur une superficie de 40 hectares.
Avant cette distinction, la Baie des rois avait déjà reçu en février 2023, le prix du meilleur projet infrastructure durable pour sa démarche éco-responsable à Paris en France.
SG
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Les trains voyageurs vont reprendre du service dès ce 30 mars 2023, sur l’unique voie ferrée du pays, a annoncé le 29 mars 2023, la Société d’exploitation du transgabonais (Setrag), concessionnaire de cette ligne de chemin de fer reliant Libreville à Franceville.
« Après une période de tests concluants de circulation de trains de fret, les autorités gabonaises ont marqué leur accord pour la reprise du trafic voyageurs… Les guichets de ventes des billets de trains sont désormais ouverts dans toutes les gares… Setrag tient à renouveler sa reconnaissance aux autorités gabonaises, au groupe Eramet, ainsi qu’à l’ensemble des partenaires qui ont contribué au rétablissement du trafic dans les meilleures conditions de sécurité et de durabilité », a indiqué la filiale de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), elle-même filiale du groupe minier et métallurgique français Eramet.
Le trafic voyageurs reprend ce 30 mars 2023, après sa suspension depuis le 24 décembre 2022, suite à un glissement de terrain entre les gares d’Offoué et de Booué. Cet incident avait obligé l’entreprise française et l’État gabonais, à reconstruire près de 900 m de voies de chemin de fer. Ces travaux d’après la Setrag, ont été réceptionnés le 4 mars 2023. Soit près d’un mois après la reprise du trafic des marchandises sur cette ligne ferroviaire.
Malgré les différentes interruptions du trafic sur le transgabonais, la Setrag affirme avoir enregistré de bonnes performances au cours de l’année 2022. Selon les données de cette société, 248 255 passagers ont été transportés par trains l’année dernière, soit une croissance de 9 %. Ce qui a permis avec le transport des marchandises (en hausse de 11 %) d'accroître de 5 % le chiffre d’affaires de l’entreprise entre 2021 et 2022.
SG
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Suite à « l’assassinat » le 26 mars 2023 dans la ville de Karabuk en Turquie, d’une étudiante gabonaise de 17 ans nommée Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, les autorités gabonaises souhaitent que la lumière soit faite sur les circonstances et les causes réelles de ce drame.
À cet effet, « l’Ambassadeur du Gabon en Turkiye a été instruit de tout mettre en œuvre pour que toute la lumière soit faite au sujet de cette affaire, en sollicitant la pratique d’une autopsie et l’ouverture d’une enquête judiciaire auprès des autorités compétentes turques », informe le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public ce 29 mars 2023.
De même, l’assistance de l’Ambassade de la Turquie à Libreville a été sollicitée en vue de l’aboutissement de toutes les démarches entreprises, indique-t-on. Une enquête a déjà été ouverte, apprend-on. Elle permettra d’en savoir plus sur le décès de cette étudiante du département de génie mécanique de l’Université de Karabuk en Turquie, qui, selon certaines sources, aurait été violée avant d’être tuée. Suite à cet « assassinat », les parents de Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga ont effectué le 28 mars 2023, un sit-in devant l’ambassade de Turquie au Gabon, afin de réclamer justice.
SG
Le Gabon et la Banque africaine de développement (BAD) se concertent à Libreville pour élaborer le Document de stratégie pays pour la période 2023-2027. Ces discussions qui vont s’achever le 31 mars prochain vont permettre au Gabon de décliner ses priorités pour les prochaines années à l’instar de celles contenues dans le Plan d’accélération de la transformation (PAT). Et la BAD devra selon le ministère de l’Économie, « prendre en compte celles-ci dans le seul but d’avoir un programme de Développement durable en accord avec l’atteinte des objectifs du millénaire pour le Gabon », indique le ministère de l’Économie.
Le Document de stratégie pays 2023-2027 définit en effet les domaines prioritaires dans lesquels la Banque va concentrer ses interventions au Gabon au cours des cinq prochaines années.
Lors de précédentes discussions entre la BAD et le Gabon en juin 2022, la Banque avait déjà arrêté quelques secteurs sur lesquels elle pourrait axer ses interventions au Gabon au cours de la période indiquée. Notamment, le soutien à la mise en place des infrastructures de qualité et durables nécessaires à la transformation structurelle de l’économie, et le renforcement de la bonne gouvernance et l’employabilité.
Au cours des cinq dernières années couvertes par le document de stratégie pays 2016-2022, 21 projets ont été approuvés pour des montants cumulés de 1,46 milliard d’euros, apprend-on à la BAD.
SG
Au cours de la conférence de presse qui a sanctionné la première session du Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) de l’année 2023, tenue le 27 mars 2023 à Yaoundé, le gouverneur de l’Institut d’émission commun aux pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale) a annoncé une commande de 150 millions de pièces de monnaie. Selon Abbas Mahamat Tolli (photo), qui n’a pas révélé la valeur desdites pièces, ce lot de monnaie divisionnaire sera injecté dans les circuits économiques de la Cemac au cours des prochains mois, afin de juguler la pénurie observée depuis plusieurs mois.
En effet, en raison de pratiques frauduleuses autour des pièces de monnaie, notamment leur exportation vers un pays d’Asie, aux fins de fabrication de bijoux, les pièces de monnaie usitées dans la zone Cemac se font de plus en plus rares. C’est dans ce contexte que le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) a donné quitus à la Beac, le 15 mars 2023, d’émettre une nouvelle gamme de pièces dans cet espace communautaire.
Selon Abbas Mahamat Tolli, la banque centrale avait déjà anticipé en ouvrant des discussions avec le producteur de ces pièces, afin de s’accorder sur les signes à y incorporer, mais surtout sur les alliages à utiliser. Sur ce détail, il est notamment question de trouver un alliage susceptible de décourager les réseaux qui sortent de la circulation les pièces de monnaie, pour divers usages frauduleux.
BRM
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Le 24 janvier dernier, dans sa déclaration de politique générale devant les députés, le Premier ministre, Alain Claude Bilie-By-Nzé, avait inscrit la lutte contre la vie chère dans les 12 points de sa feuille de route. Les assises y relatives sont prévues pour débuter dès le ce 30 mars, a annoncé ce mardi le porte-parole du gouvernement, Yves Fernand Mamfoumbi.
Selon ce dernier, il s’agira de « définir avec l’ensemble des parties prenantes, c’est-à-dire les administrations, les opérateurs économiques, les associations de consommateurs, les mesures à mettre en œuvre pour l’amélioration du pouvoir d’achat des populations ». « Au terme de ces assises, il est prévu l’adoption des mesures fortes, réalistes et consensuelles devant permettre de soutenir efficacement le pouvoir d’achat des ménages sur la base des recommandations issues des rapports provinciaux et du rapport national », a précisé Yves Fernand Mamfoumbi.
Les assises vont se dérouler en deux phases. La première se tiendra dans les capitales provinciales du 30 au 31 mars. Elle est placée sous la coordination de deux membres du gouvernement et sous la tutelle technique des gouverneurs de province et des services déconcentrés. Un comité provincial sera mis sur pied. Les autorités administratives, les opérateurs économiques, les associations des commerçants, celle des consommateurs et la société civile prendront part aux travaux. Ceux-ci se dérouleront en plénière et en commissions sur les thèmes retenus.
Thèmes
La deuxième phase dite nationale se déroulera sur la base des rapports provinciaux. Elle sera présidée par le Premier ministre sous la tutelle technique du ministre de la Consommation et de la Lutte contre la vie chère. Un comité national sera créé à cet effet. Les thèmes sur lesquels vont plancher les intervenants concernent l’alimentation et la restauration, le logement et la construction, le transport, la santé et l’éducation, la fiscalité et la parafiscalité.
Le gouvernement, pour soulager les populations vulnérables, a déjà adopté un certain de mesures. Il s’agit notamment du blocage des prix des produits pétroliers à la pompe, de la mise en place d’une mercuriale des produits de première nécessité et de grande consommation, de la gratuité du transport à Libreville, Owendo et Akanda ainsi que de la mise en place d’un ministère dédié à la lutte contre la vie chère, a listé Yves Fernand Mamfoumbi.
Alain Georges Banassoubek
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